par HM/ledebativoirien.net
«Ce vol ne peut plus continuer», a rugi le député de la nation, l’élu de Tiassalé, ville située à 123 km et à 1 heure 51 minutes d’Abidjan par l’autoroute du Nord. C’est le député Antoine Assalé Tiémoko, qui, après avoir pris l’initiative d’introduire une proposition de loi portant révision de l’âge des candidats à la présidentielle ivoirienne s’attaque à une situation devenue intenable pour les consommateurs ivoiriens, face aux géants de la téléphonie en Côte d’Ivoire.
Et là, l’écho de sa rage retentit encore dans les foyers lointains, comme un réel soulagement. Il s’agit d’un parlementaire. «Mais tous les députés, s’ils ne sont pas actionnaires dans ces sociétés devraient se joindre à lui pour mener ce combat. Et il serait gagné», a déclaré M. Rosine T. responsable d’une ONG engagée dans la lutte contre l’exploitation des enfants. Partageant sa satisfaction à la rédaction de ledebativoirien.net, cette réaction spontanée de ce membre de la société civile ivoirienne, soulève l’importance au plan social, du combat du député Assalé Tiemoko.
Il ne manque d’afficher sa proximité avec ses élus, car l’on a encore en mémoire, le règlement de la question des cotisations extrascolaires imposées aux parents d’élèves sur toute l’étendue de la Côte d’Ivoire par des agents du Coges. Ces comités étaient de vrais cauchemars à chaque rentrée pour les parents des élèves. Par son action, depuis Tiassalé, sa ville (il y est Maire), le gouvernement ivoirien a mis un terme aux actions des Coges dans les établissements, avec la fin des cotisations pour la rentrée scolaire 2021-2022. L’Etat prend toute la responsabilité. Le député de Tassalé joue pleinement la mission que lui a confiée la population ivoirienne dans son ensemble.
«Imposer des produits aux consommateurs sans leur avis, prélever de l’argent sur leur compte, alors qu’ils n’ont souscrit à aucun produit, cela s’appelle du vol. Le vol a pour définition juridique, la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui. Le vol est un délit punissable de plusieurs mois à plusieurs années de prison. Et sa tentative est aussi punissable. Ce que font les sociétés de téléphonie mobile, ce n’est ni plus ni moins que du vol et cela ne peut plus continuer». Il faut avoir du cran pour oser s’attaquer de face et non voilé en Côte d’Ivoire, à ces maisons de téléphonies qui ont réussi à plier l’ETAT.
Mais le députe ne s’arrête pas juste, à cette déclaration, puisque lui-même est une victime, son titre ne suffit pas pour être à l’abri des sévices de ces sociétés qu’il est difficile de nommer. «Cela fait plusieurs mois qu’une société de téléphonie mobile me prélève 150 F par jour pour un produit auquel je n’ai jamais souscrit et il est quasiment impossible de se désouscrire. Et je viens de découvrir, après un séjour de 72 heures en zone rurale, que nos parents qui sont dans ces zones et qui ne savent pas lire les messages, sont volés au quotidien ».
Révoltant ! Et pourtant, tout le monde le sait et vit cette désastreuse situation imposée. Mais il fallait ‘‘une voix’’ et, à l’endroit indiqué, pour porter ce constat amer, de l’impuissance des populations. Ne devant s’arrêter à une juste remarque et constatation, le député de Tiassalé, une fois encore embarque tous les parlementaires dans un nouveau exercice titanesque: « Si la législation sur ces pratiques que ces sociétés ne peuvent pas se permettre dans des pays européens où des lois protègent les consommateurs est insuffisante, on va songer à écrire de nouveaux textes avec de lourdes amendes pour contraindre ces sociétés à respecter leurs clients ».
Pour être plus pragmatique il ajoute: « Si L’ARTCI ne joue pas son rôle, j’invite tous les Ivoiriens victimes de ces pratiques à m’envoyer leur témoignage à l’adresse : sosabusdivers@gmail.com. J’invite également les spécialistes des questions de facturation de produits de téléphonie mobile, à me joindre à la même adresse. Il y a des choses qu’on ne pourra plus accepter dans ce pays. Ça suffit ». Il tape vraiment du poing, le député de la nation, Assale Tiemoko Antoine.
«Çà suffit», d’autant que les consommateurs en Côte d’Ivoire continuent de subir l’augmentation des tarifs des transferts comme une pure escroquerie. Puisque l’Autorité de Régulation des Télécommunications de Côte d’Ivoire, n’a pu rien y faire. Car une taxe sur le chiffre d’affaires de ces grosses firmes ne peut être supportée par le consommateur, qui, déjà a contribué à la réalisation de ce chiffre d’affaires. Malheureusement, c’est le vécu en Côte d’Ivoire. Que pourra la seule la voix d’un députe devant la démission du Régulateur des Télécommunication dont la mission est, disons, était de protéger le consommateur ? Mais vu la pertinence du cri du député de Tiassalé, nul doute que tout le parlement s’alignera derrière lui pour le gagner.
Certes, il est indéniable que le secteur des téléphonies joue un rôle crucial dans le développement économique et social de la Côte d’Ivoire, par la dynamisation du commerce informel, cependant, le consommateur doit-il continuer de subir cette augmentation des frais des transactions monétaires via la téléphonie mobile et qu’à cela s’ajoute le diktat des services et jeux imposés auxquels, il ne comprend rien, mais qu’il paie sans sa volonté ? Et sans que personne parmi les ministres qui sont des serviteurs du peuple ne réagisse en levant le doigt ou le petit doigt? «Ce vol ne peut plus continuer», a dit, Assalé Tiémoko Antoine, député de la nation ivoirienne. Il va porter la voix du peuple souffrant.
HERVE MAKRE
Ledebativoirien.net
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