«Les créances bancaires détenues par des établissements financiers français sur les pays éligibles à l’Initiative de Suspension du Service de la Dette (ISSD) adoptée en avril 2020 par le G20, ont quadruplé depuis 2010, dans des conditions parfois insoutenables» révèle dans un communiqué, Louis-Nicolas Jandeaux, spécialiste de la dette chez Oxfam France. Avant de crever l’abcès en nommant les États africains qui se livrent à ce jeu de la mort de leurs économies respectives par le biais de prêts à des taux exorbitants auprès des banques françaises.
«La Côte d’Ivoire et le Sénégal, où les filiales de banques françaises sont implantées de longue date, ainsi que le Cameroun illustrent le bourbier financier dans lequel sont empêtrés certains États», précise le média Franceinfo du 13 octobre 2021.
En effet, bénéficiaire de l’ISSD, selon le confrère, la Côte d’Ivoire a la possibilité de reporter 361 millions de dollars d’échéances exigibles entre mai 2020 et décembre 2021. Cependant, ce chiffre équivaut à moins de 15% du service de la dette publique extérieure de la période. Et ce n’est pas tout. Oxfam revient à la charge en affirmant que «la Côte d’Ivoire devra verser près de 2,2 milliards de dollars à ses créanciers publics multilatéraux et à ses créanciers privés. (…) Les banques hexagonales occupent de très loin la première place puisqu’elles devraient engranger-hors rémunération de leurs éventuelles obligations en portefeuille-près de 133 millions de dollars de remboursements ivoiriens, dont 51 millions au titre des intérêts». Une somme supérieure au budget annuel de l’ensemble des hôpitaux ivoiriens qui s’est élevé à 85 millions de dollars en 2020, selon la branche française de l’ONG.
Outre, la BICICI, la Société Générale est pointée du doigt par le rapport de la branche française d’Oxfam comme un autre acteur de l’endettement extérieur et intérieur en Côte d’Ivoire. La filiale ivoirienne de la Société Générale (SGBCI), premier réseau bancaire en Côte d’Ivoire, est «très active» dans le domaine des «bonds du trésor exclusivement placés sut les marchés financiers de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)».
Ces «obligations domestiques ne sont pas comptabilisées dans la dette extérieure de la Côte d’Ivoire par les institutions financières internationales» mais elles pèsent sur les finances publiques «puisque l’encours de cette dette intérieure atteignait
H.KARA