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Filière Mangue en Côte d’ivoire préoccupée: «Le taux de transformation très faible ; il nous faut sortir de l’agriculture de subsistance à l’agriculture commerciale», Pascal Nambelessini Silué

La campagne 2020-2021 de la filière mangue a pris fin il y a quelques mois en Côte d’Ivoire. Cette filière contribue à 4% au Produit Intérieur Brut (PIB). Ledebativoirien.net a rencontré Pascal Nambelessini Silué, président de l’Inter- mangue pour en savoir davantage sur la campagne écoulée.

Que  peut-on savoir de la compagne écoulée ?

La campagne 2020-2021 s’est globalement bien passée en termes de volume exporté, en termes de production bien que nous n’ayons pas toutes les statistiques, nous estimons avoir produit plus de 150.000T cette année. Un peu moins que d’habitude. C’est parce que la saison a été particulièrement difficile.

Mais nous avons fait quand même un effort dans l’exportation et nous avons atteint certainement plus de 32.000 T, contrairement à l’année 2020 où nous étions à 25.000 T. Mais cela ne va pas cacher les quelques difficultés, sinon les défis qui restent au niveau de la filière. A savoir, la capacité des acteurs à transformer une partie de la production enregistrée en Côte d’Ivoire. Le taux de transformation est très faible. On parle de 3% alors qu’il  y a des possibilités de faire beaucoup plus autour de 10% dans les prochaines années.

Quelques solutions ?

Nous comptons également dans notre politique encourager tous les acteurs à pouvoir faire la production, améliorer les rendements à l’exportation, augmenter les capacités d’exportation aussi bien en Europe qu’à l’étranger. Parlant de la sous-région où le Moyen-Orient, également au niveau de la transformation, pouvoir créer les conditions, aider à créer les conditions de sorte que les exportateurs de mangue transformée soient beaucoup plus importants en terme de quantité et de capacité d’exportation de mangue transformée.

Nous disons aujourd’hui qu’il faut arriver à penser la filière en terme de créer les conditions de la création d’un conseil agricole et d’un conseil de gestion à la fois pour pouvoir mieux organiser la filière en terme de programmation, de formation structurante. Je veux dire par là, la possibilité de créer les conditions pour que les acteurs qui sont déjà sur le terrain puissent connaître les fondamentaux de l’agriculture et que ceux qui veulent embrasser le métier d’agriculture puissent avoir ces fondamentaux. C’est-à-dire, savoir planter et les conditions de la gestion d’une exploitation agricole. Des connaissances à la fois technique et managériale.

Comment faire évoluer la situation ?

Il faut penser aujourd’hui que l’agriculture est une agriculture économique. Il faut absolument associer à ce que nous faisons en terme agricole  de la rentabilité. Si nous faisons du commerce, il faut penser à la rentabilité, si nous faisons de la transformation, il faut penser à la rentabilité. C’est pour cela que nous associons ces deux formations techniques et managériales de sorte qu’on aille produire des acteurs qui ont le sens de la rentabilité dans l’activité qu’ils mènent qu’ils soient efficaces.

Quel rôle joue les partenaires ?

Concernant les résolutions prises à l’issue de la conférence avec nos partenaires, en grosso-modo, on est plus ou moins tombés d’accord sur la création d’un conseil agricole et de gestion dédié à la MANGUE. Et où des formations structurantes seraient dispensées pour que les acteurs partent d’un bon pied, parce qu’il faut qu’on sorte de l’agriculture de subsistance à l’agriculture commerciale. Passer  à l’agriculture de profit, il faut qu’on sorte du commerce de subsistance au commerce de profit. Il faut qu’on sorte de la transformation de subsistance à la transformation de profit. Donc, on est tous d’accord pour cela.

Quelle tache pour accompagner l’élan ?

Cela va impliquer la recherche, qui va produire les techniques pour pouvoir lutter contre les maladies, pour pouvoir améliorer les conditions de conservation de nos fruits. Donc on implique tous les secteurs d’activité qui sont la recherche et l’agronomie de sorte qu’on puisse atteindre ces objectifs. En gros, c’est cela et également, il faut pouvoir ouvrir des champs d’opportunités pour la commercialisation de nos produits. C’est pour cela que le, l’ouverture que nous fait le BDEX qui est le Bureau ou l’association du Commerce d’Exploitation Allemand nous offre la possibilité de pouvoir partager, vendre, distribuer nos produits dans toute l’Europe. Donc, les relations sont entre le BDEX et la Côte d’Ivoire, mais également entre les opérateurs économiques de la Côte d’Ivoire et les opérateurs économiques de l’Europe.

Ford Raymond GUEI

Ledebativoirien.net

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