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Urgent à Yamoussoukro-désignation des Chefs de village: Nanan Abéhi dénonce le non-respect des US et coutumes autour de la chefferie traditionnelle à Apkessekro

 »Je suis d’Apkessekro. J’appartiens aux familles légales qui doivent gérer le village-Je veux que mon arrêté de nomination préfectoral me soit remis par les autorités compétentes », déclare à haute voix Nanan Kouamé Kouassi Alexandre, répondant au nom de Nanan Abéhi par la lignée traditionnelle des Bédé Konan. Il s’est offusqué,  mardi dernier à Yamoussoukro, face à l’incompréhension au sujet de sa désignation comme le chef d’Apkessekro. Il réclame l’ordre et la justice à l’administration territoriale. Suivez sa dénonciation.

De son nom de règne, Nanan Abéhi de la lignée des Bédé Konan, issu de l’une des deux grandes familles détentrices du trône traditionnel du village d’Apkéssékro, Nanan Kouamé Kouassi Alexandre, donne les raisons de la crise qui prévaut actuellement dans son village, Apkessekro, et ce, autour de la chefferie traditionnelle.

Il a selon  lui, été désigné Chef d’Akpéssékro par Nanan Kouakou Koffi Sôti Patrice, l’ancien chef du village d’Apkessekro de son vivant. Pour lui ce choix a été confirmé, conformément aux Us et Coutumes en vigueur en pays Baoulé par le collectif des chefs traditionnels de la région de Yamoussoukro.

Cette désignation de sa personne serait mise en cause.  Ce qui se traduit par le retard de son arrêté de nomination préfectoral. Nanan Abéhi dénonce le non-respect des us et coutumes en vigueur en pays Baoulé dans le choix des chefs traditionnels à Yamoussoukro. Il  clame donc sa légitimité : «Je suis d’Apkessekro. J’appartiens aux familles légales qui doivent gérer le village. Je suis de la famille Bédé Konan, l’une des deux familles légales qui doivent gérer le village dont l’autre est la famille Ngo-N’zuéssi. Ce sont ces deux grandes familles qui ont jusqu’à présent géré le village. Ce sont elles qui choisissent le chef de village selon les us et coutumes en rigueur.

Chez nous, on ne vote pas le chef de village. Comme mon tour était venu, les gens sont allés me chercher à Abidjan afin que je puisse être au parfum des choses, avant que le chef, Nanan Sôti ne tire sa révérence », explique-t-il.

Pour lui le choix de sa personne par le défunt chef n’est pas fortuit. Une certaine confiance était placée en lui, «aux fins d’assurer à bon escient sa succession. Vu qu’il était souffrant. Décédé le 2 septembre 2018 tous les attributs de chef et toutes les autorisations qui confèrent la fonction de chef m’ont été reconduits, lors de la cérémonie organisée pour ma présentation à tous les chefs traditionnels de Yamoussoukro. C’était, près d’une quarantaine et en présence de tout le village sur la place publique. J’ai été présenté comme le chef qui doit succéder à Nanan Sôti, agonisant à ce moment ».

Nanan Abéhi pense qu’il devrait  être officiellement présenté par la chefferie traditionnelle en présence du corps préfectoral.

Et pourtant, c’est Nanan Yao Kouakou Michel, de son nom de règne Nanan Djédjéwé 2 «qui s’autoproclame chef d’Apkessekro sans être intronisé. L’intronisation qu’a tenté de faire celui-ci n’a pas eu lieu au regard du refus du corps préfectoral qui a dit ne pas le reconnaitre comme le chef du village». Une cérémonie de réconciliation a été organisée par le chef traditionnel des villages de  Seman et d’Apkessekro afin de mettre fin à la crise entre les deux chefs, Nanan Abéhi et Nanan Djédjéwé 2.

A écouter, le plaignant se réclamant le vrai chef du village selon les us et coutumes, cette crise perdure. Il souhaite pour la paix et la cohésion sociale,  le retrait définitif de son adversaire. «La crise va s’exacerber avec la confiscation, par extraordinaire, par certains membres de la chefferie traditionnelle notamment le chef du village de Séman, de son arrêté de nomination préfectoral établi par le Directeur Général de l’administration du territoire. Il faut que Nanan Djedjewe 2 qui a reconnu, lors des deux cérémonies de réconciliation qu’il n’est pas éligible à la succession du chef défunt, se retire. Il n’est pas membre des deux grandes familles qui ont droit au trône », indique Nanan Abéhi.

Et d’ajouter : «En plus, le chef du village de Séman n’est pas habilité à désigner le chef de chez nous à Apkessekro, qui n’est pas un campement de Séman, comme il l’a fait croire.  Vu que toute la chefferie de Yamoussoukro a, à l’unanimité, porté son choix sur ma personne conformément au mode de désignation de chef en vigueur chez les Baoulé ».

Nanan Abéhi veut qu’on lui accorde cet honneur. «Je veux que mon arrêté de nomination préfectoral me soit remis par les autorités compétentes, lors d’une cérémonie solennelle d’intronisation », insiste-t-il tout en interpellant les autorités administratives afin d’éviter le pire. Yamoussoukro, n’est-elle pas la terre de l’apôtre de la paix Félix Houphouët-Boigny ?

Hortense Loubia Kouame

Ledebativoirien.net

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