Par F. M. Bally
Le porte-parole du gouvernement a choisi de régler ses comptes. Et Amadou Coulibaly s’est résolument inscrit dans la stratégie de diabolisation de Laurent Gbagbo. Aussi, chaque fois qu’il en a l’occasion, arbore-t-il la tenue du procureur. Il fait alors feu de tout bois afin que l’acquittement, le 31 mars 2021, de l’ancien président de la République devant la CPI passe pour une banale victoire à la Pyrrhus.
« Et il faut ajouter que les militaires et autres miliciens, qui sont encore en détention, ont été condamnés en raison des crimes de sang qu’ils ont commis, » a-t-il continué avant de poursuivre: « Il n’y a aucune surprise à avoir ici et ces infractions sont différentes de celles visées par la CPI ». « M. Laurent Gbagbo a de nombreux conflits à gérer, y compris des conflits avec sa propre personne, » a-t-il conclu, goguenard, dans son punchline.
Sur cette lancée et faisant fi du statut d’ancien président de la République de Laurent Gbagbo, il a encore décoché des flèches, le 1er décembre, parce que le président du nouveau parti, le PPA-CI, a encore défendu la cause des prisonniers militaires.
« Si tant il est que les nuits de M. Laurent Gbagbo sont troublées (par l’affaire des militaires détenus), il peut faciliter le travail de la justice en avouant, en reconnaissant sa responsabilité. Ça, ce serait un comportement woody, » s’est-il moqué, sanguin. « Mais il n’est pas bien de vouloir exploiter l’émotion et la naïveté de ses partisans pour blanchir sa conscience, » a-t-il fini par lâcher le morceau: Laurent Gbagbo reste, à ses yeux, un ou le principal coupable de la guerre post-électorale. N’est-ce pas que seul le camp des vaincus a été poursuivi par la justice aussi bien à Abidjan qu’à La Haye!?
Le jeu de rôle du ministre Coulibaly indique clairement que l’épreuve de force semble l’option privilégiée par le pouvoir pour sortir de la crise politique et réussir, au forceps, la réconciliation nationale. Envers et contre tous.
F.M. Bally