À Barthelemy Zouzoua Inabo ! Totalement esquinté mais heureux. J’ai vu l’arrière-pays Dan, à la frontière du Liberia et de la Guinée. Tout est urgent dans cette région du Canton Kale: routes, écoles, eau potable, électricité dans les domiciles, réseau Telecom, sécurité, santé…De 10 h à 22 h, j’ai affronté la piste cahoteuse, éprouvante et cassante qui conduit à la ceinture du Mont Nimba, sans connexion internet, coupé du monde. Ou du moins, avec le réseau libérien mais non fonctionnel. J’ai vu la nouvelle route internationale Danané- Guinée, bitumée.
L’occasion était belle pour découvrir l’arrière-pays de Danané, zone inconnue pour moi. J’ai compris plus tard le sens de l’invitation quand la marraine du projet, la Dame de Fer du Tonkpi, la Secrétaire D’Etat chargée de la Protection sociale a dit publiquement: «Il a l’habitude d’écrire à BIZ, le Camarade du président. Et le président le lit… ». Ah bon? Ton Camarade est un squatter VIP? Je vais lui faire parvenir la facture…
Je suis venu, j’ai vu et je peux porter témoignage. Dis à ton Camarade: «Pitié pour le Tonkpi»
Un plan d’urgence est nécessaire pour l’arrière-pays. Ce n’est pas seulement pour les seules populations de la région. C’est un impératif sécuritaire pour tout le pays. Sans routes praticables, en tout temps et particulièrement pendant la saison des pluies, sans connexion internet, malgré les efforts des forces de sécurité et des autorités administratives et même politiques, « les grandes oreilles » de la région sont forcément handicapées et même, sourdes, muettes et aveugles…
Un notable a dit: «Si nous avions les moyens de transformer Edwige Diety en homme, nous l’aurions fait. Ce qu’elle fait dans la région, est un travail d’homme». Les féministes n’apprécieront pas forcément mais le vieux a laissé parler son cœur. Par rapport à son vécu et à son expérience.
Dans le deuxième village visité, Gbantopleu
au pied du Mont Nimba, elle a réalisé trois classes et offert du matériel de sonorisation aux jeunes. Ici, le porte-parole des populations a cru parler au président du Conseil général du Tonkpi: «Nous avons trois doléances. Nous avons seulement deux logements pour six maîtres. Les enseignants abandonnent leurs femmes pour venir vivre ici comme des célibataires. Manque d’eau potable donc, des maladies liées à l’eau. Nous avons besoin d’au moins trois pompes hydrauliques. Électricité publique mais obscurité dans les maisons. Nous avons besoin de compteurs électriques dans nos maisons».
Le troisième village, Lampleu
a bénéficié de la construction de trois salles de classes. «Nous avions érigé le centre culturel en école de trois classes. Les enfants qui passent au CE2 sont obligés d’aller poursuivre à 3,5 km. Il y a 4 ans, nous avons décidé de construire des salles de classes», a expliqué le président de la mutuelle du village. La Fondation KED a achevé le bâtiment de trois classes. Dans chacun des villages, la donatrice a apporté une assistance aux groupements des femmes. Un million offert à chaque groupement dans le cadre programme social pour l’autonomisation des femmes.
ledebativoirien.net
avec Fernand Dédeh