NIHIDALEY, ce Festival qui place la Région du Tonkpi, à l’ouest de la Côte d’ivoire, au sommet de l’actualité culturelle, chaque fin d’année. Et ce, déjà 4 ans que cette action du développement culturelle du Tonkpi est née. Comment ? Par qui ? Avec qui ? Pourquoi et quelle visée ? Vous le saurez par cette exclusivité avec le ministre Albert Mabri Toikeusse, Président du Conseil Régional du Tonkpi, qui organise le festival du NIHIDALEY. Suivez…
Monsieur le Président, il se tient la quatrième édition du festival Tonkpi NIHIDALEY, avec quel esprit le Conseil Régional organise-t-il cet événement ?
C’est vraiment avec beaucoup de plaisir que se tient cette édition 2021. L’édition 2020 n’a pu, car une année électorale et la Covid. Cela nous a un peu perturbé. Donc nous avons organisé une cérémonie symbolique, réuni et salué les parents pour leur dire que lorsque les circonstances seront réunies, nous organiserons une vraie édition. C’est ce que nous faisons. C’est une édition de reprise. Ce sont des retrouvailles. Voyez l’engouement !
Qu’est ce qui a motivé la création de ce festival ?
Nous sommes un peuple riche, mais peu connu avec une culture diversifiée à l’intérieur. Parce que, parler des Dan, vous parlez des Yacouba et des Toura. Quand vous descendez dans le groupe Yacouba, vous avez encore des composantes. Ce que vous verrez à Sipilou, ce n’est pas ce que vous verrez à Logoualé…Nous avons au-delà de notre culture riche et diverse, aussi une région qui a des attractions. Tout cela nous a amené à mettre en place ce festival pour faire la promotion de notre culture. Mais aussi induire un impact économique de cette culture. Ce qu’on appelle l’économie mauve.
C’est l’économie qui s’appuie sur la culture : le cinéma, la musique, la danse et autre. Il y a aujourd’hui des pays qui se développent par la culture. Nous nous sommes dit, pourquoi pas la région du Tonkpi pour la Côte d’Ivoire ! Nous sommes tout heureux d’avoir lancé ce grand festival.
Après les précédentes éditions, peut-on dire que les objectifs du Conseil Régional ont été atteints ?
Oui, je peux être affirmatif, parce que dès la première édition nous avons senti l’engouement et un grand intérêt de tous nos compatriotes. De ceux qui vivent hors du Tonkpi, de nos parents qui vivent dans le Tonkpi, des chefs, des cadres, des femmes, des jeunes…Chacun y trouve son compte et nous avons vu un engouement extraordinaire, une grande mobilisation. Donc, du point de vue mobilisation populaire, les objectifs ont été atteints. Mieux il y a le colloque qui nous permet de développer des aspects culturels propres à notre région: l’introduction des bourses d’études de nos étudiants, etc., et tout cela a fait qu’en trois éditions, nous nous sommes imposés comme un festival important.
Nombreux sont les ivoiriens qui suivent de près ce festival, mais qui ignorent le sens de NIHIDALEY. Que signifie NIHIDALEY?
NIHIDALEY, dans notre conception et dans la réalité du Tonkpi, c’est ‘‘la source de la joie, du bonheur infini, la réjouissance’’. Vous verrez quelques diversités, quand on descend dans le sud où NIHI signifie aussi lampe. Donc, cela ramène au fond de nous, tout ce qui induit un bonheur infini.
Cette 4ème édition tourne autour de quel thème ?
Le thème c’est : «Culture et hospitalité». Evidemment nous voulons montrer que le peuple Dan est un peuple accueillant. On peut le démontrer à travers la chaleur de l’accueil que nous réservons à tous ceux que nous recevons dans la région. Mais également on peut le démontrer par la diversité des peuples qui habitent notre région. Man, c’est évidement Dan, mais Man c’est aussi Malinké, notamment Mahou, Man, c’est beaucoup de peuples de la Côte d’Ivoire qui s’y sont installés, et c’est comme cela dans tout le Tonkpi.
Donc nous allons faire en sorte que le suivi du thème du colloque engendre beaucoup plus de fraternité, de cohésion dont nous avons besoin dans la région ; mais aussi entre le peuple Dan et les autres peuples de la Côte d’Ivoire.
Peut-on dire que les lignes ont culturellement bougé depuis la création de ce grand festival ?
Je peux dire oui et non ! Non parce que la culture reste notre culture. C’est-à-dire que le festival n’a pas induit de changement à l’intérieur. Par contre, promotion de la culture, oui, les lignes ont bougé, parce que désormais on nous connait un peu plus culturellement. Vous avez beaucoup de média qui sont à nos cotés. Nous avons des peuples venant de partout, y compris venant en dehors de la Côte d’Ivoire, qui sont parmi les visiteurs du village du festival pendant la semaine du NIHIDALEY. Et tout cela a permis un certain confort culturel au niveau de la région.
Quelle est la particularité de NIHIDALEY 2021 ?
Il y a le thème que nous avons évoqué, mais la particularité va aussi, depuis l’organisation. Nous avons eu des lancements éclatés. Cela nous a permis d’aller vers les départements, d’aller dans la proximité, ce n’était pas le cas. Nous avons senti la demande. Cette année, les départements ce sont impliqués un peu plus, ce qui n’était pas le cas…
Est-ce-à-dire que les ivoiriens se mobilisent de partout pour participer à ce festival ?
Ah oui ! D’abord il y a une mobilisation extraordinaire au niveau du Tonkpi. Ensuite, nous invitons le peuple Agni cette année, et le peuple Abron. C’est depuis le Gontogou, jusqu’au Sud Comoé que chacun s’est organisé pour participer au festival…
Nous sommes tentés de vous demander, quel intérêt la diaspora Dan accorde au Tonkpi NIHIDALEY ?
D’abord la diaspora Dan sur le territoire national a un intérêt certain. Nous sommes à Abidjan, Bouaké, Yamoussoukro etc. et nous avons du mal à parler notre langue. Nous avons du mal à connaitre même notre culture. Aujourd’hui, les cadres voient la nécessité de retourner à la source eux-mêmes et aussi de faire découvrir quelque chose aux enfants. Donc, créer des séjours d’imprégnation culturelle pour les membres de nos familles, mais aussi pour des amis qui viennent découvrir le festival Dan..
Combien de participants sont-ils attendus à ce festival ?
Dès la première édition nous étions déjà 250.000, voire 300.000 visiteurs. Nous sommes dans la même proportion et peut-être plus. Nous avons pour ambition de construit un vrai village du festival parce que le nombre de personnes qui vient très important dont il faut assurer la sécurité, l’hygiène. Notre grand défi chaque fois, c’est de faire en sorte que le village du NIHIDALEY soit salubre. Dieu merci, nous réussissons cela, puisque c’est beaucoup de monde qui vit presque 24 heures sur 24. C’est beaucoup de monde.
Nous avons décidé dès la 2ème édition d’inviter des pays. Déjà à la première édition, il y a eu une forte délégation Turque, notamment d’Istanbul qui avait pris part. Nous avions eu un jumelage. Aussitôt nous nous sommes dit, pourquoi, on n’inviterait pas chaque année, un pays et un peuple national de sorte à leur permettre de découvrir notre région et notre culture! D’attirer des investisseurs et mais aussi de nous permettre de voir des opportunités de coopération avec eux. L’Afrique Du Sud a été choisie, pour ses hommes d’affaires et ses troupes artistiques…
Monsieur le président, un appel à l’endroit de toutes les populations relativement à ce grand festival qui écrit ses lettres de noblesse?
D’abord à nos frères et sœurs, leur dire que ce festival a été conçu avec les uns et les autres. Donc c’est un festival pour tous. Et nous avons des reformes en vue qui feront en sorte que le conseil régional soit un élément dans le festival.
Ce sera une autorité morale. Il y aura une convention entre la Région et le Festival. Mais ce n’est pas une propriété de la région. Donc je voulais continuer à les inviter à s’intéresser au festival chaque année…Ensuite, je voudrais m’adresser à tous les Ivoiriens et à tous nos invités de l’extérieur pour leur dire que, du 7 au 12 décembre 2021, ils seront tous les bienvenus dans le Tonkpi.
Ledebativoirien.net
H. MAKRE & D. GOGBE
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