La communauté Musulmane Sunnite en Côte d’Ivoire, au terme d’un congrès extraordinaire, les 14 et 15 janvier 2022 a posé les jalons d’une communauté religieuse plus unie et forte pour l’épanouissement social de ses membres. Cette organisation qui devient désormais, le Conseil Suprême des Imams, Organisations et Structures Sunnites (CODISS) de Côte d’Ivoire, entend accompagner la réconciliation nationale et le renforcement de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire.
Dans cet entretien accordé à ledebativoirien.net, l’Imam SANOGO MAMADOU, le président du Conseil de Suivi et de Contrôle du CODISS explique la vision et l’aspiration de l’autorité suprême de la communauté musulmane Sunnite en Côte d’Ivoire, Scheikh Ahlous-Sounna, Scheikh Ahlous-Souna, Dr. Fadiga Moussa Al Farouk. Suivez l’Imam Sanogo Mamadou.
Ledebativoirien.net : Vous venez de tenir un congrès extraordinaire. Alors pourquoi extraordinaire et non ordinaire pour cette communauté?
L’Imam Sanogo Mamadou : «Merci pour cette opportunité que vous nous donnez. Il est important de rappeler que la communauté sunnite en Côte d’Ivoire est là depuis un bon moment, puisque créée en Côte d’Ivoire, depuis 1975 et la reconnaissance par arrêté ministériel, en 1976. Nous avons commencé par l’Association des Musulmans Orthodoxes de Côte d’Ivoire, puis en 1997, puis l’association musulmane Sunnite en Côte d’Ivoire, l’AMSCI. Aujourd’hui nous avons évolué avec encore un changement de dénomination : le Conseil Suprême des Imams, Organisations et Structures Sunnites (CODISS) de Côte d’Ivoire.
Elle qui pourrait être aux côtés des autres associations religieuses ou laïques participer à pouvoir unir la Côte d’Ivoire. Il est important que nous puissions participer à la réconciliation des Ivoiriens et au-delà, de cette réconciliation, amener la Côte d’Ivoire à aller très loin pour le développement qui, au-delà de l’équilibre matériel commence par l’équilibre intérieur et spirituel. Nous apportons cet équilibre.
LDI : Qu’est-ce que les réformes apportent ?
Imam Sanogo : D’abord, il y a eu un changement de nom et il est important de le rappeler. Avant c’était AMSCI, aujourd’hui c’est CODISS, le Conseil Suprême des Imams, Organisations et Structures Sunnites. Ce qui va repositionner les imams pour la gestion de la vie de la communauté en Côte d’Ivoire. Mais aussi, l’avènement d’un nouvel organe, le Conseil de Suivi et de Contrôle. Nous avons, la Conférence des Imams et la Conférence des Structures et Organisations Sunnites en Côte d’Ivoire. Ce sont donc ces grands changements qui sont nés après le congrès afin de pouvoir nous adapter à la nouvelle marche de la communauté.
Quelles sont vos nouvelles tâches ?
Parce que vous êtes élu pour un but, pour un objectif. Il ne faut pas que dans votre parcours, vous puissiez dévier de cet objectif. Donc, il s’agit de permettre au Conseil Exécutif National d’atteindre cet objectif, c’est ce qui a valu la création du CCS, pour être plus efficace.
Qu’attendez-vous des autorités ivoiriennes ?
À travers tout ce travail que nous avons accompli, d’abord amener les autorités à savoir qu’elles peuvent compter sur la communauté Sunnite en Côte d’Ivoire. Parce que la communauté Sunnite est soucieuse d’une Côte d’Ivoire qui doit aller loin, d’une Côte d’Ivoire qui doit donner fière allure, pour que nous aussi, à travers tout le système que nous mettons en place, nous allons accompagner nos autorités à pouvoir atteindre l’objectif de diriger l’ensemble. L’objectif du bien-être matériel et le bien-être spirituel surtout; parce que l’homme est fait de matière et d’un élément intérieur qui est l’âme. On nourrit l’âme et on nourrit la matière.
Alors dans cette réforme, le premier responsable qui était Raïs devient Scheikh Ahlous Sounna, qu’est-ce qui change dans sa posture ?
Il faut savoir que dans la présentation même de l’AMSCI qui est passée au CODISS, il y avait un organe qui était le CODIS, Conseil des Imams Sunnites. Ce CODIS qui avec son président qui était Scheik Islam, disparaît. Aujourd’hui la seule autorité du monde Sunnite, c’est Scheikh Ahlous Sounna qui est le Dr. Fadiga Moussa Al Farouk président du CODISS.
Quel est son message, après son élection ?
Son message est celui de tout homme religieux. Inviter le monde à la paix. Inviter les gens à revenir à Dieu. Parce qu’en réalité, c’est celui qui craint Dieu qui a le souci de ne pas déranger le système que Dieu à installé. C’est celui qui craint Dieu qui travaille en sorte que le monde aille mieux. Quand on ne craint pas Dieu, on est capable de toute chose. Même quand vous êtes à la gestion normale de toute chose et qu’il n’y a personne pour vous contrôler, vous êtes convaincus qu’il y a un créateur suprême qui vous voit et qui vous observe et à qui vous allez rendre compte.
Concrètement, qu’est-ce qui change avec le nom qui devient le CODISS, quelles seront les nouvelles missions?
On ne change pas de mission. Nous avons juste changé de mécanismes pour être encore plus efficaces. Sinon la mission reste la même: c’est d’abord de faire la promotion de l’lslam, qui est basé sur le suivi du Coran et de la Sunna. Donc faire la promotion de ces valeurs. Et de faire comprendre que l’Islam a des solutions pour le monde, ce n’est pas seulement jeûner et aller prier. L’Islam a des solutions pour les maux que vit la communauté. À travers notre organisation, nous avons développé ces solutions pour que le monde puisse vivre en paix.
L’islam a quelques solutions face au covid-19 ?
Vous savez, les autorités dans la lutte contre le coronavirus ont décidé d’associer tout le monde. Nous aussi nous participons dans les différentes commissions qui sont là pour mettre ensemble le système pour barrer la route à ce virus qui fait tant de mal. Les autorités nous ont toujours associé à cette lutte. Nous participons à amener la communauté à suivre les mesures prises.
Parlez-nous des projets futuristes annoncés, lors du congrès ?
Alors, qu’est-ce qui fait la particularité d’un musulman Sunnite?
Le musulman sunnite, c’est celui-là qui se conforme à deux choses fondamentales: le Coran et les enseignements du prophète Mahomet (Saw) qu’on appelle la Sunna. Quand vous entendez parler de sunna, ce sont les enseignements du Prophète, ce qu’il nous a demandé de faire et ce qu’il nous a demandé de ne pas faire. C’est aussi ce qu’il a vu faire et dont il a gardé le silence. Donc nous nous disons aussi que s’il a vu faire une action et qu’il a gardé le silence, c’est une approbation. Le sunnite est attaché à cet ensemble d’enseignement et il ne regarde pas la beauté de chaque action qu’il pose, ni l’élégance des propos qui sont avancés. Mais il regarde si l’action et les propos avancés sont conformes au Coran, à la Sunna, à la tradition des enseignements du Prophète. C’est celui-là qu’on appelle le Sunnite.
Avec la réforme de l’AMSCI, pensez-vous que le CODISS prendra toute sa place aux côtés du COSIM ?
C’est ce travail que nous faisons. Nous le faisons depuis longtemps et c’est ce que nous allons continuer. Et pour être plus efficace, nous pensons qu’avec tout ce système que nous avons installé après ce congrès, nous irons encore plus loin et atteindrons nos objectifs. Le travail ce n’est pas la concurrence, mais c’est de travailler ensemble. Parce que faire de la concurrence n’a pas de sens. Toutes les forces vives de la nation doivent travailler ensemble avec leur spécificité pour atteindre l’objectif qui est le vivre ensemble, qui est que la communauté toute entière puisse vivre heureuse.