Dans un contexte de départ de Laurent Gbagbo du FPI, Pascal Affi N’Guessan a organisé un Congrès Extraordinaire pour dit-on réaffirmer l’idéologie du Front Populaire Ivoirien. Ainsi, à la suite de ce congrès, la jeunesse du FPI prépare également une Assemblée Générale Ordinaire le samedi 12 février 2022 à Gagnoa. Dans un entretien relatif à cet évènement, Ledebativoirien.net a rencontré Lia Ferdinand, Secrétaire National de la JFPI, le lundi 7 février 2022 à Yopougon.

Ledebativoirien.net : Lia Ferdinand en qualité de premier responsable de la jeunesse du FPI, quel est l’objectif de cette Assemblée Générale Ordinaire ?

Lia Ferdinand: Je m’en vais vous dire que l’Assemblée Générale comme son nom l’indique, est une obligation de notre règlement intérieur. C’est une disposition de notre règlement intérieur qui se tient chaque 03 mois et qui réunit toutes les fédérations de la jeunesse du Front Populaire Ivoirien sur toute l’étendue du territoire. Donc ce sont les secrétaires généraux de fédération qui sont invités ainsi que leurs délégués désignés.

Aujourd’hui, nous sommes à près de 750 fédérations que compte le Front Populaire Ivoirien. Quand vous multipliez 3 par 750, vous trouverez bien le nombre de délégués attendus à cette Assemblée Générale. C’est donc une disposition statutaire qui s’exécute. Ce n’est donc pas quelque chose créée de toute pièce pour répondre à certaines situations. C’est une situation naturelle. C’est organisation naturelle qui fait partir de l’organisation de la jeunesse du Front Populaire Ivoirien. Donc, il n’y a pas de sous-entendu à l’intérieur.

LDI: Pourquoi avez-vous choisi la ville de Gagnoa pour cette Assemblée Générale de la JFPI ?

Pour nous le Front Populaire Ivoirien a quand même perdu plusieurs bastions depuis la crise de 2010 jusqu’à maintenant. Et quand vous voyez bien la ville de Gagnoa est dirigée par un Maire du RHDP, le Conseil régional du Gôh est dirigé par un président RHDP, le député de Gagnoa est RHDP. Vous comprendrez que c’est naturel pour moi en tant que homme politique de voir là où est assis mon adversaire et aller reprendre ma part de marché.

C’est ce qui répond au choix de la ville de Gagnoa. Le FPI veut se réimplanter dans la région du Gôh, veut se réincarner à Gagnoa. Et donc, il faut qu’on y mette les pieds. Il faut que les populations, les militants qui sont restés longtemps orphelins sans nous, parce que la dernière action, je me rappelle bien, la grande du FPI dans la région du Gôh et principalement à Gagnoa date de 2015 au lancement de la campagne présidentielle du candidat du FPI, le président, le premier ministre Pascal Affi N’Guessan.

Ne craignez-vous pas que les populations y voient de la provocation dans le choix de la ville pour cette A.G.O?

N’insultez pas la population de Gagnoa. Parce que les populations de Gagnoa savent que nous sommes dans un pays démocratique. Et donc, que chacun est libre de partir là où bon le semble pour faire sa politique dans le respect de l’autre. Et nous ne partons pas provoquer les populations de Gagnoa pour qu’elles voient en cet acte une provocation à moins que certaines personnes belliqueuses aient des arrières pensées. Sinon, nous allons à Gagnoa, organiser une réunion la jeunesse du Front Populaire Ivoirien, donner des orientations à nos responsables qui sont sur le terrain et revenir. Derrière cela, il n’y a rien. Donc, cela ne peut pas être de la provocation.

À quoi doit-on s’attendre à cette Assemblée Générale ?

À des résolutions quand même parce que depuis le Congrès du 13 novembre 2021, le parti a pris de grandes décisions et la jeunesse du Front Populaire Ivoirien se fera fort, non seulement de soutenir avec force et vigueur ces décisions, mais de les faire appliquer sur le terrain. C’est ce qui va ressortir et c’est ce qui sera le point d’orgue de cette manifestation que vous en tant que journaliste vous devez retenir. Donc, nous y allons pour donner des orientations nouvelles à la redynamisation de la jeunesse du Front Populaire Ivoirien et partant de tout le parti pour la reconquête du pouvoir en 2023 déjà et en 2025 ensuite.

Parlant de l’actualité politique en Côte d’Ivoire, quel est votre avis sur la question de la limitation d’âge ?

Vous connaissez notre avis et je l’ai déjà exprimé plus d’une fois. Et je réitère qu’en 2000 quand on écrivait la Constitution, le Front Populaire Ivoirien avait donné sa posture. C’est qu’au-delà de 75 ans un homme qui est honnête avec lui-même et honnête avec les autres, n’est pas apte à faire acte de candidature parce que les fonctions de Président de la République, sont des fonctions onéreuses du point de vue de la santé et du point de vue du physique. Et donc, à un moment donné, il faut se reposer. Et pour nous, la limitation d’âge, je ne dirais pas qu’elle est la bienvenue, mais je dirais qu’elle va être ressuscitée parce que nous l’avons déjà inscrit dans la Constitution de 2000.

Lia Ferdinand, pouvez-vous dire un mot sur le dialogue politique ?

Sur le dialogue politique, ce que le voulais dire, c’est émettre des vœux. Que ce dialogue politique ne soit pas juste un mouchoir blanc du gouvernement montré aux partis d’opposition pour dire faisons juste la paix et puis par derrière faire autre chose. Nous espérons que ce sera un véritable dialogue politique inclusif.

Ce sera un dialogue politique qui va traiter de toutes les questions qui minent la vie politique ivoirienne et qui pourrissent le quotidien des ivoiriens. Nous espérons que des résolutions optimales pourront être prises pour que le peuple de Côte d’Ivoire vive en paix. Nous espérons que ce dialogue politique aboutira à, même si elle n’est pas complète, une réconciliation véritable entre les filles et les fils de ce pays. Nous espérons que de ce dialogue politique afin sortira une fumée blanche qui pourra permettre aux enfants de Côte d’Ivoire de regarder, mais loin, dans l’avenir et ensemble.

Vous avez été nommé récemment Vice-président au sein de la direction du FPI par le président Pascal Affi N’Guessan. Que signifie pour vous cette promotion ?

Certains diront aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années. Mais pour moi, cela signifie la reconnaissance d’un travail fait, peut-être, bien fait, apprécié peut-être à juste valeur par le président. Cela peut-être aussi un canal d’appel à la motivation continue. Un appel, à moi, lancé par le président pour me dire continue, vas-y fonce, tu ne dois pas et tu ne peux pas, donc, tu n’as pas droit à l’erreur. Pour moi, c’est un challenge, un défi que me lance le président. Il me place au centre de graves décisions et j’espère faire le mieux pour ne pas le décevoir. C’est donc un défi pour moi cette promotion.

Nous sommes au terme de notre entretien. Quel est votre message à l’endroit de la jeunesse ivoirienne en général et celle du FPI en particulier ?

Nous sommes en 2022. De 2010 à 2022, cela fait bien douze (12) ans. Et quand on remonte un peu plus en arrière de 2002 à 2022 cela fait vingt (20) ans que les jeunes ivoiriens vivent la galère de la situation pourrie de notre pays. Je pense pour ma part, qu’il n’est jamais assez tard pour bien faire. Et la jeunesse ivoirienne, à tous les moyens aujourd’hui, pour fumer le calumet de la paix.

Parce que c’est seulement dans la paix qu’on pourra parler de développement. C’est autour de toutes ces valeurs positives que regorge notre pays qu’on pourra parler de développement personnel et de développement collectif. Parce qu’en temps de guerre, personne n’a le temps de parler de son propre développement. C’est un appel que je lance et il est sérieux. Il faut, chaque jour, œuvrer pour la paix. Il faut, chaque jour, faire l’effort pour maintenir la paix.

C’est ce qui peut nous garantir le développement personnel et partant le développement de notre pays. Pour finir, je demande à tous les délégués de la jeunesse du Front Populaire Ivoirien, je demande à tous les secrétaires nationaux de région de la jeunesse du Front Populaire Ivoirien, je demande à tous les secrétaires généraux de fédération sur toute l’étendue du territoire national de répondre comme un seul homme à cette invitation du 12 février 2022. Ce sera une liesse populaire. Ce sera un moment de grandes retrouvailles, ce sera de grandes ambitions, ce sera un moment de grandes décisions pour la redynamisation de notre parti, de la redynamisation de sa jeunesse.

Lia Ferdinand, nous vous remercions de cet entretien tout en vous souhaitant un excellent séjour à Gagnoa.

C’est moi qui vous remercie et à bientôt !

Ledebativorien.net

Entretien réalisé par H.KARA

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