Ledebativoirien.net
L’affaire de l’arrestation du cyberactiviste pro-Soro, Metongbou Traoré a défrayé la chronique. Il a été vu sur une image pris dans les locaux du commissariat du 22ème arrondissement de Cocody-Angré avec le visage tuméfié et du sang sur le corps. 1 an plus tard, puisque les faits se sont produits du 17 au 19 février 2021, la rédaction de Ledebativoirien.net revient pour en savoir davantage. Notamment sur les raisons et les circonstances exactes de son arrestation auprès de plusieurs sources au sein de Générations et Peuples Solidaires et également des autorités judiciaires.
Mais dans les rencontres, il nous a été demandé d’ignorer les faits et qu’il ne s’agit que d’une affaire personnelle entre lui et «un député». Sa famille apeurée par la violence avec laquelle, il a été enlevé ne voulait pas en dire plus. A la libération du concerné, le 5 février 2022, par le truchement d’un proche, la rédaction de ledebativoirien.net obtient un instant pour un entretien avec l’ex-prisonnier, le cyberactiviste Metongbou Traoré.
Il nous accorde l’interview, le dimanche 20 février 2022 dans un lieu public à Yopougon, commune où il fut arrêté le 17 février 2021 dans le quartier Andokoi par quatre (4) individus cagoulés puis conduit en prison le 19 février 2021. Metongbou Traoré, homme politique proche de Guillaume Soro, dans un entretien accordé à Ledebativoirien.net, parle, pour la première fois, des circonstances de son arrestation et des conditions de sa détention par les autorités ivoiriennes. Il y va sans gants.
Toutefois, avant la publication, ledebativoirien.net a pris soin de contacter les personnes citées ou en cause. Elles ont refusé de se prononcer, attendant la publication pour apprécier le contenu. Un seul accusé, Touré Ahmed Bouha, via son service presse à déclaré de façon formelle, le jeudi 24 février 2022: « je ne le connais, ni d’Adam, ni d’Eve ». D’autres par le truchement de leur service de communication ont approché la rédaction à l’effet de retarder la publication, le temps de savoir ce qu’en pense leur ‘’patron’’. Nous attendons toujours…En plein dans la tête de l’ex détenu.
Ledebativoirien.net : Qui est Metongbou Traoré dans la vie civile et politique ?
Metongbou Traoré, dans la vie civile est un jeune entrepreneur. Dans la vie politique, je suis le président de la chambre des cyberactivistes GPS pour Guillaume Soro. Pour la première fois, j’ai été celui, qui, avec mes collaborateurs, a créé une association pour rassembler les cyberactivistes autour du président Guillaume Soro. Pour faire sa promotion ensuite la promotion de Générations Peuples Solidaires (GPS) et des leaders du parti.
LDI : Qu’est-ce qui vous a été reproché par les autorités ivoiriennes pour que vous vous retrouviez en prison ?
Bien ! Tout a commencé avec une plainte d’un individu. Un député du nom de, Alpha Yaya Touré. Il m’a reproché de faire des publications sur lui à travers les réseaux sociaux. Donc, des individus cagoulés sont venus me prendre à Yopougon-Andokoi, le 17 février 2021. Arrivé devant les autorités judiciaires, on me dit que je voudrais brûler le pays à travers mes vidéos sur les réseaux sociaux pendant la désobéissance civile de la présidentielle e 2020.
Il m’a été dit également que je serais à la tête de plusieurs mouvements de déstabilisation de la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, le procureur m’a gardé à vue. Bien avant mon enlèvement en février 2021 par des individus cagoulés, le procureur avait déjà lancé un mandat d’arrêt contre ma personne, depuis l’élection présidentielle d’octobre 2020. Et voilà comment Alpha Yaya Touré a profité de cette occasion pour m’enlever par ses miliciens cagoulés.
Comment savez-vous que c’est Alpha Yaya qui vous a fait arrêter ?
Mais, il était dans l‘action lui-même.
LDI : Quelles étaient les conditions de votre votre arrestation jusqu’à votre séjour à la MACA ?
J’ai été arrêté devant ma famille, mes enfants. Une scène effroyable pour ma famille ce jour-là. Elle vit le traumatisme jusqu’à présent. Les individus cagoulés, avant de me présenter au procureur, m’ont, d’abord, torturé dans la forêt du Banco en présence de Touré Alpha Yaya de 21h 30 min jusqu’à 3h du matin. Je suis sorti de là-bas avec de graves blessures, le visage tuméfié et du sang sur tout le corps. En un mot j’étais méconnaissable.
De la forêt du Banco, ils m’ont envoyé chez un monsieur appelé Touré Ahmed Bouah qui m’a reproché également d’avoir fait des publications contre le Président Alassane Ouattara. Car, dit-il, étant proche du Président de la République, lui Ahmed Bouah et ceux qui m’ont conduit chez lui ne pouvaient pas tolérer cela.
Donc, j’ai été torturé chez Touré Ahmed Bouah. Pendant qu’ils me torturaient, il y a quelqu’un très proche du Président de la République, qui intervenait dans les échanges avec Touré Ahmed Bouah.
Ils ont décidé d’aller m’abattre à Angré-Château, dans une maison inachevée en bordure de la lagune. Alors que mes tortionnaires, devraient passer à mon exécution, Touré Alpha Yaya et ses miliciens ont reçu un appel du procureur Yéo Abel pour leur dire qu’il me voulait vivant. Alors, c’est ainsi qu’ils m’ont remis aux policiers du commissariat du 22è arrondissement d’Angré dans la commune de Cocody sans aucun soin. Le sang dégoulinait sans arrêt sur tout mon corps.
Je souffrais terriblement de mes blessures. C’est comme cela que j’ai eu la vie sauve. Et ce sont ces images qui ont fait le tour des réseaux sociaux. Du 22ème arrondissement, j’ai été transféré à la Direction de l’Information et des Traces Technologiques (DITT), (Ndlr : une sous-direction spécialisée de la Direction Générale de Police de Côte d’Ivoire).
Dans la nuit du 18 février 2021, ils m’ont envoyé à la Préfecture de Police d’Abidjan sur l’axe Abobo-Adjamé. J’étais couché à même le sol, dans la boue. Et le lendemain, les individus cagoulés et des agents de la DITT sont venus me chercher à la Préfecture de Police pour aller au Parquet. Et du Parquet, je me suis retrouvé à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA) très sales et en mauvais état avec mes blessures. C’est arrivé à la MACA que mes codétenus politiques GPS se sont occupés de moi et ma famille m’a envoyé des vêtements.
C’est comme cela que je me suis retrouvé en prison. Mais, chaque fois que j’étais dans la cour de la prison, ils ont des gardes pénitentiaires qu’ils paient pour nous molester en prison, pour nous faire du mal, pour nous priver de beaucoup de choses, même du peu de liberté que nous avions en prison. Donc, je n’avais pas droit à certaines choses comme les autres prisonniers. Et c’est durant cette souffrance, ce calvaire que j’ai perdu ma femme, mon grand frère et également mon oncle. À mon arrivée à la MACA, j’avais l’oreille qui saignait et ma lèvre inférieure fendue par les coups de crosse des Kalachnikovs. Je garde encore les séquelles de tout ce mal.
LDI : Quels étaient finalement les chefs d’accusation qui ont justifié toutes ces tortures jusqu’à votre incarcération ?
Concernant les chefs d’accusation, ils ont mis dans mon dossier comme chefs d’accusations : diffamation et injures. En principe dans le code pénal ivoirien, pour les délits de diffamation et injures, tu ne dois pas faire au-delà de six (6) mois en détention. Bien que j’aie reconnu devant le juge d’instruction les délits de diffamation et d’injures qui m’ont été signifiés, ils m’ont quand même mis en Cabinet.
C’est-à-dire, qu’ils m’ont gardé à vue afin de mener des enquêtes avant de me libérer ou de m’inculper. C’est du Cabinet que je suis allé faire mes premiers six (6) mois à la MACA. En principe, ma peine ne devrait pas être prorogée encore moins renouvelée mais ils m’ont gardé en prison encore six (6) mois. C’est ainsi que se sentant embarrassé par mon cas, le procureur lui-même a ordonné ma remise en liberté. Finalement, j’ai fait onze (11) mois et 12 jours en prison.
LDI : Avez-vous bénéficié de l’assistance de la direction de Génération et Peuples Solidaires ?
Depuis mon arrestation, ma détention au 22ème arrondissement, tous les cyberactivistes et cadres de Générations et Peuples Solidaires se sont mobilisés pour m’apporter assistance. Ils sont venus à mon secours. J’ai été pris en charge par Générations et Peuples Solidaires (GPS) depuis le 22ème arrondissement d’Angré jusqu’à la MACA. Et d’ailleurs, je profite de votre micro pour remercier le président Guillaume Kigbafory Soro pour tous les efforts qu’il a déployé pour épargner ma famille du besoin y compris moi-même en prison.
Il a tout mis en œuvre pour que je sois tranquille dans la tête en prison. Je ne manquais de rien. En tout cas j’étais très à l’aise en prison. Le président Guillaume Soro et Générations et Peuples Solidaires m’ont pris en charge ainsi que ma famille. Même mon loyer, le président Guillaume Soro le payait pendant que j’étais en prison.
LDI : Quelle était la vie avec les autres prisonniers de GPS pendant votre séjour carcéral ?
Pendant mon séjour, j’ai eu le soutien de tous les prisonniers GPS jusqu’à ma sortie. J’avoue que là-bas, nous sommes plus unis que jamais parce que nous vivons les mêmes difficultés. Alors, notre solidarité est la seule chose qui nous amenait à résister à cet acharnement dont nous sommes victimes. Notre solidarité a forcé l’admiration des prisonniers politiques des autres partis d’opposition pour nous.
Ils ont apprécié notre esprit d’entraide et de solidarité politique. Même étant en prison, nous faisions de dons aux autres prisonniers. C’est pourquoi, je salue au passage Soul to Soul, Souleymane Kamaraté Koné, le Directeur de protocole de Guillaume Soro incarcéré depuis le 23 décembre 2019, qui m’a beaucoup soutenu moralement et financièrement. Soul to Soul, je ne cesserai jamais de lui dire merci. Si aujourd’hui, je suis resté digne et tranquille dans la tête, c’est grâce au président Guillaume Soro, Soul to Soul, les autres cadres du parti, les militants et sympathisants de Générations et Peuples Solidaires.
LDI : Avez-vous des nouvelles de Mamadou Traoré, l’ex-directeur général de l’INFS arrêté récemment?
Oui ! Mamadou Traoré, c’est mon grand frère puisque nous sommes tous Traoré. Lorsque nous appris son arrestation, nous étions tous sous le choc de la nouvelle. Le premier jour où il a atterri à la MACA, nous étions, le grand frère Doumbia Kader, le jeune frère Kanté et moi, les premières personnes à l’approcher pour nous enquérir de ses nouvelles. Vraiment, il avait bonne mine.
Nous avons chaleureusement échangé. C’est après avoir fait 24h à la MACA que le grand frère Mamadou Traoré a été enlevé pour la destination de Bouna. Encore, une fois, nous étions choqués dans un premier temps par cette nouvelle. Mais, après, nous étions encore plus déterminés, plus galvanisés à tenir dans la lutte. Car, c’est parce que nous sommes forts qu’aujourd’hui nous subissons toutes ces humiliations, ces enlèvements et ces arrestations et détentions arbitraires. Je pense que le grand frère Mamadou Traoré est un garçon, un homme digne de ce nom. Il pourra faire face à toutes ces persécutions. Il a le moral qu’il faut pour surmonter tout cela. C’est un homme de conviction. Et je prie pour lui afin que Dieu l’épargne de toutes les souffrances dans son lieu de détention.
LDI : Vous aviez perdu votre conjointe pendant ce séjour carcéral. Comment avez vécu la nouvelle depuis votre cellule ?
Après quatre à cinq mois de détention à la MACA, la maladie de ma femme a commencé. Elle m’appelait chaque fois pour prendre de mes nouvelles et aussi me donner les siennes. Mais, elle me cachait l’évolution de son mal peut-être qu’elle ne voulait pas que je m’inquiète pour elle. Mais c’est quand je me suis rendu compte que sa santé s’est dégradée gravement que Soul to Soul et mon patron Issiaka Fofana, ancien Directeur Général de la LONACI, m’ont donné les moyens pour envoyer ma femme à Bouaké afin de subir une opération.
Une fois à Bouaké, les médecins ont dit qu’ils ne pouvaient pas faire grand chose car la maladie était en phase terminale. C’est ainsi que j’ai informé les parents de l’emmener à Massala dans le nord du pays plus précisément dans le département de Séguéla avec toujours l’appui des cadres de Générations et Peuples Solidaires. Notamment Soul to Soul, Issiaka Fofana et les autres cadres de GPS. C’est à Massala qu’elle a rendu l’âme. Mais, avant de mourir, elle m’a appelé pour dire :
«Aujourd’hui, tu es dans une situation où je ne suis pas sûr que nous nous reverrons, mais prends soins de mes enfants. Fais à cause de Dieu, prends soins de mes enfants. La maladie est en train de m’emporter . C’est pas évident que je m’en sorte. Si c’est pour Guillaume Soro qu’on t’a mis en prison, il faut purger dignement ta peine. Je suis d’une famille d’obédience RHDP. (Ndlr : parti au pouvoir,) Je n’étais pas GPS jusqu’à ton enlèvement à Yopougon. Mais, pour ce faire, je mourrai certainement GPS pour ce que tu subis aujourd’hui. Après ma mort, je te demande de demeurer Guillaume Soro. Car, je le suis moi-même maintenant au bord de la tombe». C’est ce qu’elle m’a laissé comme message avant de décéder.
LDI : Il y a des cadres et militants de base de GPS une fois sortie de prison tournent casaque rompent toutes relations avec le mouvement politique de Guillaume Soro. Ils s’attaquent au président de Génération et Peuples Solidaires pour des raisons que les ivoiriens ignorent jusqu’à présent. Qu’en dis-tu?
Moi particulièrement, je suis un militant digne pro-Soro dans le mal que j’ai subi et peut-être que je continuerai de subir. Parce que nous les Koyakas, les Worodougoukas, ce que nous ne pouvons pas terminer, on ne commence pas. Je le dis et je le répète, le jour je trahis Guillaume Soro que Dieu prenne mon âme. Si Guillaume Soro ne m’a pas trahi et que le jour moi je le trahi que Dieu prenne mon âme.
Pourquoi ? Parce qu’il y a une histoire que je vais taire, ici, qui me lie à Guillaume Soro. Je ne suis pas pro-Guillaume Soro parce que Guillaume Soro était à la tête de la rébellion, je suis pro-Guillaume Soro depuis la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) où mon grand frère Mourlaye Traoré était dans le bureau national de la FESCI avec Guillaume Soro. Aujourd’hui, personne ne l’a su jusqu’à ce que je vous le révèle maintenant. Mon grand frère est mort atrocement le 19 septembre 2002 à Abidjan dans l’attaque du commando qui s’est replié à Bouaké pour faire la rébellion.
Il a été égorgé par les hommes qui l’ont pris. Donc, c’est cette histoire qui me lie à Guillaume Soro. J’ai milité à la FESCI à cause de la fougue de Guillaume Soro. J’ai été le délégué FESCI du Collège Mahou. Guillaume Soro était un exemple pour moi dans ma civile et politique. En Guillaume Soro, j’ai découvert un homme sincère, constant et de conviction. Je ne peux finir de mener toute cette lutte, traqué, frustré et humilié par le RHDP et venir aujourd’hui m’asseoir, moi Metongbou Traoré sur des chaînes pour dire que je vire au RHDP.
Pour quel intérêt ferais-je cette couardise, cette trahison ? Moi, je ne lutte pas pour de l’argent. Je lutte pour mes parents. Aujourd’hui, au nord la précarité existe encore et elle est criante. Il y a des villages au nord qui attendent toujours de l’électricité, de l’eau potable, des voies bitumées, des écoles et des classes dignes de ce nom et des centres de santé fonctionnels et capables de soigner nos parents sans aller ailleurs.
Les produits agricoles de rente au nord ne sont pas achetés au prix indiqué même si nous restons encore sur notre faim en ce qui concerne ces prix officiels qu’on nous donne. C’est cela ma lutte. Je ne lutte pas pour des intérêts personnels. C’est ceux qui sont vils avec des intérêts personnels qui, une fois sortent de prison, virent au RHDP ou gravitent autour en espérant être invités au « Restaurant ». Moi, Metongbou Traoré, je suis Guillaume Soro, je resterai Guillaume Soro et je mourrai Guillaume Soro.
Il y a des hommes d’ambition et des hommes de conviction. Moi, Traoré, je suis un homme de conviction. Si je trahi la lutte, je sais pas comment je vais regarder mes enfants demain. Quand je pense à la mémoire de ma femme, je vois mes amis avec qui je lutte et subi toute cette souffrance aujourd’hui, et venir leur dire un matin que je ne suis plus avec Guillaume Soro, c’est pas possible. Dans ma famille, il n’y a pas ce genre d’esprit, d’éducation.
Les cadres qui ont trahi Guillaume Soro, aujourd’hui, n’ont jamais été avec Guillaume Soro. C’est pour des intérêts personnels qu’ils suivaient Guillaume Soro. Mais pas le rétablissement d’un ordre démocratique en Côte d’Ivoire où les ivoiriennes et ivoiriens trouveront leur bonheur. Quand ils sont allés en prison, ils pensaient que la prison c’était pour quelques jours.
Pour eux, Guillaume Soro allait devenir Président de la République pendant qu’ils étaient en prison. Et automatiquement, ils seront libérés puis nommés ministres. Comme, ils se sont rendus compte que la lutte s’endurcit, ils ont décidé de quitter le navire. Car, pour eux, le bateau tangue et que c’est pas sûr qu’il arrivera à bon port. Moi, je leur ai toujours dit qu’une lutte politique, on la projette sur vingt (20) ans. Le PDCI court plus de dix-huit (18) ans après le pouvoir, le RDR devenu RHDP a fait près de dix-sept (17) ans avant d’avoir le pouvoir, le FPI même la chose.
Pourquoi ces cadres veulent que Guillaume Soro soit au pouvoir du jour au lendemain. Cela n’est pas possible. Ce sont des individus qui ne sont de conviction. Pour moi la lutte continue, le jour Dieu décide autrement par son décret divin, c’est là qu’il prendra fin. C’est cadres qui trahissent Guillaume Soro moi j’ai honte à leur place.
LDI : Que comptiez-vous faire maintenant après votre remise en liberté ?
Après ma remise en liberté provisoire, parce qu’ils m’ont donné beaucoup de restrictions et des mesures contraignantes, je ne dois pas sortir du pays, chaque deux (2) semaines, je dois me présenter devant le juge et je ne dois pas faire de publications vidéo pour attaquer Alassane Ouattara.
Maintenant, ce que je compte faire, c’est d’aller m’incliner et me recueillir sur la tombe de ma femme, lui demander pardon et j’irai remercier mon village, mon département, ma région. Et après je vais m’accorder un petit temps de repos pour me ressourcer et reprendre le travail sur les réseaux sociaux.
LDI : Savez-vous des ivoiriennes et ivoiriens vous ont soutenu durant votre séjour carcéral ?
Je voudrais dire merci aux ivoiriennes et ivoiriens qui m’ont soutenu. Merci, parce qu’il y a des personnes que je ne connaissais ni d’Adan, ni d’Ève qui m’ont apporté directement et indirectement leur soutien moral, financier et spirituel par des prières. Je leur dis infiniment merci. Aussi, voudrais-je dire aux ivoiriens que la lutte avec Guillaume Soro pour la liberté, la démocratie dans notre pays ne sera pas facile mais nous allons y arriver. Il faut que nous soyons optimistes. Car, moi-même, après la prison, je suis devenu plus optimiste que jamais. Je sais que Guillaume Soro va gouverner la Côte d’Ivoire.
Et je demande aux militants de GPS de continuer le travail de recrutement des nouveaux adhérents à notre parti, Générations et Peuples Solidaires. Un soleil nouveau va se lever en Côte d’Ivoire grâce à Guillaume Soro. Également, je demande à l’opposition d’être unie et d’avancer en rang serré. Car, l’opposition est un élément de la démocratie. Malheureusement, cette démocratie est piétinée.
Mais, personne ne viendra délivrer la Côte d’Ivoire si ce n’est nous-même, les ivoiriens. Je demande à l’opposition d’utiliser tous les moyens démocratiques, les meetings, les marches pacifiques pour dire NON à cette dictature. C’est pas en bavardant dans nos salons qui fera partir ce monsieur. Il faut que nous battions les pavés démocratiquement et pacifiquement pour le faire.
Nous, fils du nord, nous jeunes nordistes, nous nous sommes battus, à une époque de notre vie pour des individus pour qui nous avons même truqué les élections parce que j’ai été président de bureau de vote et j’ai truqué les élections pour Ouattara. C’est nous qui sommes, aujourd’hui, emprisonnés par ce dernier. Ce pour quoi, nous nous sommes battus contre, il y a de cela des années, c’est la même chose que répète ce monsieur.
Nous ne pouvons pas accepter cela. Nous ne pouvons pas gagner cette bataille tant que nous sommes dans des querelles de personne, tant que nous sommes dans des guéguerres de positionnement. Il faut que nous soyons unis pour gagner cette bataille.
Et je sais que les ivoiriens comprendront ce message que je viens de lancer. Et surtout la jeunesse. Il faut que pacifiquement et démocratiquement nous nous levons comme un seul homme pour faire changer les choses.
LDI : Metongbou Traoré ne craignez-vous pas pour vos propos dans cet interview ?
Non et non. Je suis dans la vérité. Je ne crains rien. Je vous remercie. À bientôt !
Entretien réalisé par
H.KARA
Ledebativoirien.net
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur LE DEBAT IVOIRIEN
Subscribe to get the latest posts sent to your email.