La fédération des consommateurs, les acteurs du vivrier et les transporteurs ont décidé de rencontrer le gouvernement, le jeudi 24 février 2022 à la primature pour trouver des solutions à la flambée des prix des denrées et du transport en Côte d’Ivoire. Le Premier Ministre Patrick Achi a reçu successivement la fédération des consommateurs, les acteurs du vivrier et les transporteurs à leur demande. Et ce, pour des échanges devant aboutir à des solutions qui puissent contenir la flambée des prix des denrées et du transport.
«Le gouvernement a fait le constat à la suite d’un nombre de facteurs exogènes auxquels de nombreux pays de par le monde sont confrontés mais également un certain nombre de facteurs liés à la situation sous régionale. Nous avons assisté ici et là à des renchérissements de prix de certaines denrées ayant suscité de votre part le souhait de rencontrer le gouvernement afin d’échanger avec celui-ci sur les voies et moyens pour trouver des solutions qui puissent permettre de juguler ce phénomène et alléger la peine des ménages», a introduit d’entrée, Patrick Achi, les raisons de cette concertation entre la fédération des consommateurs, les acteurs du vivrier, les transporteurs et le gouvernement.
La fédération des consommateurs,
première des organisations a être reçu s’est dite satisfaite de la promptitude avec laquelle, le premier ministre, Patrick Achi et ses collaborateurs du gouvernement dont le Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture, Adjoumani Kobenan, le Ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba et le Ministre des Transports, Amadou Koné ont facilité cette rencontre. Elle s’est réjouie du contenu des échanges avec le gouvernement pour estomper la souffrance des populations en Côte d’Ivoire suite à la flambée des prix des denrées sur les marchés.
« Nous sommes tous d’accord qu’il y a une hausse des prix qui a été constatée. Le gouvernement également a fait le même constat. Il fallait aller à une étape supérieure pour faire des propositions concrètes. Nous avons dit que le gouvernement a fait le choix du libéralisme économique pour lutter contre la cherté de la vie mais cette méthode a montré ses limites avec ce que nous constatons jour et nuit avec la crise de la Covid 19 qui perdure. Donc, nous avons demandé au gouvernement d’aller beaucoup plus loin en s’impliquant davantage dans la régulation des prix. Réguler les prix, c’est arrêter un certain nombre de biens et services pour lesquels, les prix seront fixés par l’État.
Nous avons dressé une liste que nous avons proposé au gouvernement qui pourra mettre à votre disposition cette liste parce que nous avons remarqué que le vivrier, le transport et l’alimentation sont trois proches de dépenses qui constituent plus de 50% du revenu des ménages. Sur ces trois proches, il était essentiel que le gouvernement prenne des mesures pour contenir les hausses et préserver le pouvoir d’achat du consommateur. Au-delà de cette mesure, nous avons demandé au gouvernement de prendre rapidement des mesures pour avoir une politique agricole beaucoup plus ambitieuse pour nous faire sortir rapidement de la saisonnalité des produits…Nous avons eu l’assurance du Premier Ministre que toutes ces propositions seront étudiées», affirme Jean Baptiste Koffi, président de l’Union des Fédérations de Consommateurs de Côte d’Ivoire, porte-parole des associations de consommateurs reçu par le gouvernement.
En ce qui concerne les acteurs du vivrier
il n’est pas question pour le gouvernement de soustraire, ces braves opérateurs économiques qui approvisionnent au quotidien les marchés de vivriers dans la métropole de la recherche des pistes de solutions pour freiner cette hausse des prix généralisée en Côte d’Ivoire. « Le Premier Ministre nous a rassuré. Il nous a dit qu’il ne nous laissait pas en marge par rapport à la résolution des problèmes. C’est vrai, il y a un problème qui est là et nous allons trouver les solutions ensemble. Il a dit c’est vous les vrais acteurs, nous sommes ici au bureau si nous ne vous invitons pas, nous ne saurons pas comment résoudre les problèmes.
Parce que c’est vous qui êtes toujours au quotidien face aux problèmes. Il dit qu’il va soutenir le vivrier pour faire en sorte qu’il ait des productions régulières sur les marchés pour que la crise que nous sommes en train de traverser aujourd’hui que nous ne puissions plus revivre cela. Il nous a exhortés de faire en sorte que nous puissions parler aussi aux opérateurs pour que les prix soient bas sur les marchés. Il a dit quand on a faim on n’est pas libre. Lui, il le sait, le gouvernement le sait et le Président de la République le sait également. Voilà pourquoi il a appelé les femmes, principaux acteurs du vivrier à prendre part la recherche de solutions», explique Yvonne Goley Lou, présidente du marché de gros d’Adjamé et porte-parole des acteurs du vivrier.
Avant de donner les raisons de la flambée des prix quelques fois dans le secteur des vivriers. « S’agissant du vivrier, chaque année, à cette période, nous avons toujours des problèmes de pénurie. De janvier jusqu’à juin, les pluies se font rares. Les productions ne sont pas mécanisées. Ce sont des produits pluviaux. Et lorsque la pluie n’est pas abondante, nous sommes confrontés à cette conjoncture de produits vivriers. Mais, nous vous rassurons qu’avec les quelques pluies qui viennent de commencer d’ici à mars, avril, les aubergines, le piment, le gombo seront présents abondamment sur le marché», a-t-elle fait savoir.
Les transporteurs quant à eux
ce sont déportés massivement à cette rencontre avec le gouvernement afin d’analyser avec celui-ci, le niveau de leur responsabilité dans cette flambée des prix en Côte d’Ivoire. Puis, de prendre, ensemble avec le Premier Ministre et ses collaborateurs, les résolutions qui s’imposent pour circonscrire cette hausse des prix qui s’étend au jour le jour à tous les secteurs d’activités. « Nous venons d’échanger avec monsieur le Premier Ministre sur une question d’actualité. Question donc liée à la cherté de la vie. Et au cours de cette audience, nous avons fait le tour d’horizon de tout ce qui concerne le secteur du transport. Notamment, les questions liées aux tarifs des transports.
Nous avons à la limite marquée notre étonnement face au fait qu’il y ait des augmentations par ci et par là dans le secteur des transports. Après avoir donc exposé sur un certain nombre de choses qui préoccupent les transporteurs, nous avons fini par rassurer le Premier Ministre que le secteur du transport n’a pas procéder à une quelconque augmentation de tarifs de transport sur les lignes. Aujourd’hui, les lignes interurbaines, les lignes internationales et les lignes départementales n’ont pas connu d’augmentation de tarifs de transport. C’est pour vous dire que le secteur du transport continue de jouer sa politique de maintien au statuquo la question des tarifs de transport.
Et tout ce qui va concerner un réajustement ou une augmentation des tarifs de transport va être d’abord discuté le ministre de tutelle, avec les ministères techniques concernés et c’est à partir de ce moment que nous allons peut-être acter des augmentations des tarifs de transport. Pour l’heure, aucune augmentation n’a été constatée sur les lignes. Et aucune politique d’augmentation n’est en gestation pour que nous connaissions encore les prix chers au niveau des transports.
Nous voulons, ici, rassurer les populations qu’à la suite de la rencontre que nous venons d’avoir avec le Premier Ministre et les ministres concernés nous sommes venus réaffirmer la position pour dire que le transport n’a pas connu d’augmentation», Ibrahim Diaby, Directeur Général du Haut Conseil du Patronat des Entreprises de Transport Routier et porte-parole des transporteurs. À la question des augmentations des tarifs de transport pendant les heures de pointes, Ibrahim Diaby soutient que ces augmentations de tarifs sont « justifiées avec le fait que tout Abidjan sort au même moment et se dirige en même temps sur la même destination.»
Pour rendre compte de la position du gouvernement
à la suite de ces échanges avec la fédération des consommateurs, les acteurs du vivrier et les transporteurs, le Ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba a fait la synthèse de ces différentes rencontres.
«Je voudrais au nom du Premier Ministre encore, une fois, saluer tous les dirigeants d’associations de consommateurs, les responsables des coopératives du vivrier et également, les président au niveau des différentes faîtières du transport qui ont bien voulu répondre à cette invitation de monsieur le Premier Ministre, comme vous le savez, est le président du comité d’orientation nationale de la lutte contre la vie chère. Tous les interlocuteurs que nous avons eus ce soir ont vraiment salué la clairvoyance et le leadership du Président de la République Alassane Ouattara, le Président des ivoiriens qui dès son arrivée de mission s’est saisi d’une préoccupation qui était d’intérêt général pour l’ensemble des ivoiriens portant en fait sur les hausses des prix constatés durant le week-end dernier.
Et sur ses instructions, le Premier Ministre a bien voulu rencontrer tous ces acteurs qui étaient concernés et qui interviennent dans la chaine de distribution, en amont jusqu’en aval.
C’est-à-dire voire les acteurs qui représentent l’ensemble des consommateurs et les présidents des consommateurs, les transporteurs et les acteurs du vivrier. Lors de ces échanges, bien évidemment, tous ces responsables ont évoqué les préoccupations qui leur sont propres, liées à leurs différentes corporations. Pour ce qui concerne les associations de consommateurs, ils ont fait des propositions comme ils vous l’ont indiquées toute à l’heure, en faisant des suggestions à court terme pour que nous puissions trouver éventuellement des solutions.
Ils ont proposé que nous puissions réaménager notre dispositif réglementaire en matière d’encadrement de prix et de réglementation de prix. C’est un point que nous allons également étudier. Ils ont fait également des propositions structurelles pour que l’offre en termes de production que cela soit vivrier ou bien au niveau des produits halieutiques ou niveau de la protéine animale également puisse augmenter pour que l’offre puisse régler ces problèmes de façon durable. Et à ce niveau, monsieur le Premier Ministre et les ministres présents ont évoqué les programmes et tous les projets en cours pour pouvoir régler cette problématique».
H.KARA
Ledebativoirien.net
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