Flambée des prix: le gouvernement ivoirien s’explique mais ne convainc pas et replongent fortement les consommateurs dans le désarroi – décryptage

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« Cherté de la vie : le Conseil a entendu une communication du Ministre du Commerce et de l’Industrie sur la situation de la lutte contre la cherté de la vie. » Le gouvernement a été informé lors du Conseil des ministres du 23 février 2022 par le ministre en charge du Commerce intérieur et extérieur et aussi des usines où l’on fabrique des produits destinés à la consommation que les prix des produits de grande consommation ont augmenté sur le marché.

patrick achi dans las marches111Cependant, aucune solution viable n’a filtré de ce constat de la misère des consommateurs en Côte d’Ivoire dont certaines usines ont une production largement suffisante pour la consommation locale. Manque de volonté politique ou contrainte d’intérêts pour le gouvernement Patrick Achi ? Décryptage de l’analyse et la décision du Conseil des ministres par Ledebativoirien.net

« Dans ce cadre, le Ministre du Commerce et de l’Industrie, avec certains de ses collègues, a effectué, le 22 février 2022, une visite de terrain. Cette visite a permis de constater que nos marchés sont approvisionnés et qu’il n’existe aucun risque de pénurie de produits. » Les ministres ayant effectué la visite dans les marchés attestent que la quantité des produits est suffisante pour le besoin de consommation des ménages.

« La question de l’offre ne saurait en conséquence expliquer l’inflation actuelle constatée sur les produits vivriers.» Donc, les prix des produits tels que les légumes (piments, tomates, gombo, aubergines, oignons, etc.) et les tubercules (ignames, bananes plantains, manioc, etc.) ne devraient pas augmenter parce qu’il y en a en abondance sur le marché pour satisfaire le besoin de consommation des ménages.

« En ce qui concerne les produits manufacturés de grande consommation, l’inflation actuelle est due à une conjoncture mondiale, qui dépasse donc le seul cadre de la Côte d’Ivoire. » Pour les produits fabriqués dans les usines, il y a une insuffisance de quantité dans le monde y compris la Côte d’Ivoire. D’où l’opportunité d’identifier les produits dont le prix des intrants principaux importés par les usines en Côte d’Ivoire ont augmenté afin de savoir si les graines des plantations de palmiers, de la société Sania CI ne sont plus suffisantes pour produire l’huile de palme pour les ménages. Car, jusqu’à preuve du contraire, le principal intrant de fabrication de cette huile provient de la terre d’Éburnie et non d’ailleurs. Les graines de palme sont suffisantes au point où des ministres ont certifié sur le terrain qu’elles aussi ne souffrent d’aucune pénurie sur l’étalage de la vendeuse des différents marchés.

2marche cher2« Il convient cependant de noter que grâce aux efforts déployés par le Gouvernement, le niveau d’inflation dans notre pays se situe à 4,2% alors que celui d’autres pays avoisine les 15%. » Ce qui signifie que le Premier Ministre Patrick Achi et son équipe ont tout fait pour contenir la flambée des prix en Côte d’Ivoire à 4,2% contre près de 15% dans les autres pays. Alors, dans ce chiffre de l’inflation (4,2%) en Côte d’Ivoire, quelle est la proportion de l’inflation locale et celle issue de l’extérieur du pays ? Aucune précision pour éclairer les ivoiriens sur l’incapacité du gouvernement à maîtriser l’inflation locale.

Car, au regard des chiffres d’un confrère spécialisé en économie et finance, « La hausse des prix sur les produits locaux (+6,1% contre +6,2% le mois précédent) demeure plus importante par rapport à celle des produits importés (+2,8% contre +2,5% le mois précédent) ; ce qui traduit le fait que l’inflation a une source locale. Une situation qui sous entend que soit la production nationale est insuffisante, soit que les marchés sont mal approvisionnés pour répondre à la demande. » Une analyse qui contredit le résultat de la balade des cinq membres du gouvernement Patrick Achi dans les marchés de la métropole le mardi 22 février.

huile« Anticipant les problèmes, le Gouvernement, sur instruction du Premier Ministre, a entrepris depuis le début de l’année des discussions avec certains industriels, notamment les producteurs d’huile, pour parvenir à un accord. Cet accord a été conclu le 24 janvier 2022, afin de maintenir toute hausse de prix à un plafond de 10%, là où la réalité du marché imposait une hausse de 60% au moins. » Alors si tel est le cas d’où sort la montée fulgurante des chiffres indiqués par un confrère français ce mercredi 23 février 2022 ? « En Côte d’Ivoire, la hausse des prix des produits de première nécessité suscitent de nombreux commentaires dans les allées des marchés. L’huile de cuisine, la viande, le riz, l’essence, ou les cubes d’assaisonnement ont connu récemment des hausses allant de 10 à 40% ». Or, « la production d’huile de palme en Côte d’Ivoire est supérieure à sa consommation, le pays en exportant vers ses marchés voisins, elle n’en demeure pas moins impactée par la hausse des cours mondiaux. »

Donc, suivant la loi du marché, il n’y a pas de raison que l’huile de palme soit chère en Côte d’Ivoire. Car, l’offre est supérieure à la demande. Et c’est parce que nos industriels veulent forcément s’enrichir dans la conjoncture hors pays qu’ils imposent aux ivoiriens le prix de leur faible offre à la forte demande de l’extérieur afin que les ivoiriens ne puissent pas profiter des avantages de l’autosuffisance en huile de palme engendrée par les industries de leur pays. Sinon comment comprendre cette incongruité sous le régime du tout puissant économiste.

2marche cher« La Côte d’Ivoire étant un marché ouvert, elle importe 11% d’huile de palme alors que sa propre production parviendrait largement à satisfaire sa demande intérieure depuis 2017 », révèle un organe de presse le 21 janvier 2021. C’est la préférence de l’exportation à outrance de l’huile de palme fabriquée en Côte d’Ivoire par les industriels que payent les consommateurs de ce pays. Alors dans ce cas, est-il difficile pour le gouvernement de prendre des mesures de préférence nationale pour refroidir cette cupidité injustifiée au détriment de la nation qui abrite leurs usines de fabrication ? Mais, non ! Le gouvernement de Patrick Achi ne semble pas être pressé pour mettre fin à la souffrance des consommateurs en Côte d’Ivoire.

Il se convainc de travailler avec célérité pour les ivoiriens en affirmant que « des réflexions sont également en cours afin de réduire le prix d’achat de certaines denrées de grande consommation. Il s’agit, entre autres, d’élargir le nombre des produits règlementés actuellement ou de réduire l’influence 274307933 10219710525946389 3884612965402565698 nde certains groupes d’intérêt en situation de quasi-monopole, qui font de la spéculation. » Pis, ce gouvernement suggère plutôt à la ménagère de se donner les moyens pour parcourir d’abord tous les marchés, supermarchés et hypermarchés y compris, afin d’y comparer les prix des produits dans le but d’avoir de quoi mettre dans son panier pour le repas de sa famille.

« Le Gouvernement demande aux populations de lui faire confiance et invite les consommateurs à un nouveau comportement, en privilégiant les commerces qui proposent les prix les moins élevés des produits. », dixit le Conseil des ministres du 23 février 2022. Les ivoiriens comprennent maintenant pourquoi leur préoccupation d’actualité a été classée au point des divers au Conseil des ministres. En Afrique, quand on met un sujet de réunion dans les divers, cela symbolise le caractère insignifiant du sujet à côté du partage du gâteau de la découverte du gisement de pétrole de la multinationale italienne ENI où toute une nation souveraine se frotte les mains avec 30% contre 70% pour une simple entreprise d’un autre État.

marche cher patricka achi2Que les ivoiriens et ivoiriennes prient pour que cette exploitation pétrolière où la gestion de l’impact environnemental demeure encore flou entre le gouvernement et la multinationale italienne n’endurcit pas leur calvaire de flambée des prix. Déjà que la production agricole du pays ploie sous le coup du changement climatique, il ne faudrait pas que ce deal discret sur la gestion de l’impact environnemental aggrave la situation d’inflation dans l’avenir.

H.KARA

Ledebativoirien.net


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