Par Ledebativoirien.net
L’ivoirien Christophe Auguste Douka fait partie des experts cacao qui exposent à travers des livres leurs réflexions sur la filière cacao en Côte d’ivoire. En témoigne son essai en tomes i et ii, intitule » théobroma cacao, don de dieu a la cote d’ivoire, publie aux éditions presses universitaires européennes. Dans cet entretien, Christophe Auguste Douka lève un coin de voile sur les motivations de la publication de cet ouvrage livresque.
Cacaoculteur et syndicaliste que vous êtes dans cette filière agricole, vous venez de publier dans presses universitaires européennes les deux tomes de votre essai intitule » théobroma cacao, don de dieu a la cote d’ivoire ». De quoi est-il concrètement question dans ces ouvrages livresques ?
Quelles sont les motivations réelles de la rédaction de ces livres ?
Je pense tout simplement que chaque africain, notamment chaque ivoirien, se doit de léguer, modestement, aux générations futures, la somme de ce que dieu lui a permis d’acquérir comme expérience devenue une expertise devant les hommes. Ceux qui s’intéressent à l’agriculture, en général et à la culture du café et cacao en particulier.
Qu’est-ce qui vous amène à la conviction selon laquelle le cacao est un don de Dieu à la Côte d’ivoire?
Les faits sont là, devant nos yeux. comment expliquez-vous qu’un si petit pays soit le 1er producteur mondial de cacao devant le Ghana, le Cameroun, le Nigeria, le Venezuela, le brésil, l’Équateur, le Pérou,…..etc. mon pays, la Côte d’Ivoire a reçu toutes sortes d’attaques contre sa production: ochratoxine, enfants esclaves dans nos plantations, adjonction de matières grasses végétales au beurre de cacao,…..etc. aujourd’hui la Chine qui veut nous concurrencer sur la production ! Mais le cacao est un produit des dieux azteque, inca et maya. Tous les chocolatiers sont unanimes pour dire que la valeur organoleptique du chocolat fabriqué à base du cacao ivoirien, ce goût terroir n’a pas de concurrent. Comment expliquez-vous cela si ce n’est pas la main de Dieu ?
Bien que la Côte d’Ivoire est l’un des plus grands producteurs de cacao au monde, des milliers de cacaoculteurs ivoiriens ne sont pas autant financièrement nantis. N’est-ce pas un paradoxe ?
Après le décès de Felix Houphouët-Boigny, les multinationales ont fait une offre publique d’achat, opa, sur notre cacao ivoirien. L’ouvrage « la guerre du cacao » est assez explicite sur le sujet. Le cacao et le café font partie des cinq premiers produits côtés en bourses de New-York et londrès ! Trop d’intérêts et de fortunes individuelles tournent autour de ces deux cultures d’exportation, de rente.
De votre œil d’expert, quelles sont les réelles difficultés auxquelles sont confrontées les producteurs de café et cacao ivoiriens ?
Il me serait fastidieux de répondre à cette question, car je ne me suis pas contenté de révéler, de critiquer sans pour autant donner des voies salvatrices pour « théobroma cacao », cette nourriture des dieux incas et maya.
Selon plusieurs agriculteurs avec qui nous avons échanges, le verger café cacao ivoirien est vieillissant. N’est-ce-pas un grand danger contre l’économie ivoirienne ?
Qu’est-ce vos livres proposent d’innovant pour la redynamisation de l’économie cacaoyère ?
Attention ! Nous sommes dans un monde en perpétuelle compétition. Des pays nous talonnent et veulent absolument la place tant enviée de la côte d’ivoire, le 1er pays producteur de cacao au monde ! Mes deux tomes donnent des voies dans le sens de la redynamisation de l’économie cacaoyère. Je garde ces « secrets » pour mon pays… qui va s’oublier ?