Les difficultés de financement du Plan d’Action de Réinstallation des populations (PAR) par le gouvernement ivoirien et l’incapacité des entreprises nationales adjudicataires des marchés à exécuter les travaux sont les principaux facteurs des retards dans l’exécution des projets financés ou cofinancés par la Banque Mondiale en Côte d’Ivoire.
Vingt sept (27) projets financés ou cofinancés par la Banque Mondiale en cours d’exécution en Côte d’Ivoire dont 22 projets nationaux et 5 projets régionaux. Parmi ces projets, la performance d’exécution de 15 projets est jugée satisfaisante, de 8 projets est moyennement satisfaisante et de 3 projets est classée moyennement insatisfaisante. Et pour cause, la restitution de la revue annuelle du portefeuille 2022 des projets financés ou cofinancés par la Banque Mondiale évoque parmi les facteurs explicatifs, les difficultés de financement du Plan d’Action de Réinstallation des populations (PAR) et l’incapacité des entreprises nationales adjudicataires à exécuter les travaux qui leur ont été confiés.
Elles ont été choisies par appel d’offres selon leurs compétences techniques et leur capacité à exécuter en moins disant des projets financés ou cofinancés par la Banque Mondiale en Côte d’Ivoire. Cependant, ces entreprises peinent à achever les travaux auxquels elles ont soumissionné. Une incompréhension devenue une inquiétude pour l’institution financière de Bretten Woods. Cette préoccupation a été exprimée ouvertement par le groupe de la Banque Mondiale lors de la restitution de la revue annuelle 2022 du portefeuille des projets financés ou co financés par la Banque Mondiale ce jeudi 24 mars à la Primature.
Le gouvernement ivoirien n’est-il plus capable de financer les PAR ? Quand on sait que le Plan d’Action de Réinstallation des populations est un engagement de l’État bénéficiaire des projets du groupe de la Banque Mondiale. Une réponse affirmative sous entendue donnée par le ministre de l’économie et des finances, Adama Coulibaly, représentant le Premier Ministre Patrick Achi à cette cérémonie. « nous proposons au groupe de la Banque Mondiale de financer cette phase des projets sur ses propres ressources comme cela se fait dans d’autres pays », a suggéré Adama Coulibaly.
Nonobstant, cette manne financière en faveur de la Côte d’Ivoire qui reste inexploitée dans le portefeuille des projets du groupe de la Banque Mondiale, le Chef du gouvernement ivoirien était aux États-Unis pour solliciter d’autres financements. Un paradoxe qui doit être rapidement réglé. Si elle a salué les performances de l’économie ivoirienne, Coralie Gevers, Directrice des Opérations de la Banque Mondiale en Côte d’Ivoire, a, en revanche, exhorté le gouvernement ivoirien à accélérer le taux de décaissement des projets. Car, «la Côte d’Ivoire a déjà la bouche pleine», a-t-elle indiqué.
Selon la 9ème Revue Annuelle du Portefeuille des projets de la Banque Mondiale dont le financement est estimé à 3 milliards 571 millions de dollars US (environ 2 125 milliards de FCFA), la Côte d’Ivoire est à un taux d’exécution de 9,77% du portefeuille des projets financés ou co-financés par la Banque Mondiale. Tandis que les pays comme le Togo et le Bénin sont respectivement à 27% et 11%. Alors, « il faut un changement d’approche pour absorber les ressources mises à la disposition de la Côte d’Ivoire », a préconisé Coralie Gevers. Mais, cela n’empêche de se poser la question à savoir si le secteur privé ivoirien est-il capable de réaliser des projets de la B<anque Mondiale ?