une riche histoire du barrage Kossou
Les réflexions continuent autour de cette hystérie autour de la célébration de la fête de Pâques en Pays Baoulé, notamment dans le centre de la Côte d’Ivoire.
Ce que l’on croit…
Trait d’union entre le passé et l’avenir, Kossou fut une aventure humaine et technique exceptionnelle, destinée à faire naître un formidable ouvrage d’art qui a durablement transformé le paysage et le mode de vie du pays Baoulé.
Simple outil destiné à permettre de transformer l’eau en électricité.
Le barrage de Kossou a été construit de 1969 à 1972 sur le Bandama Blanc, appelé ainsi par opposition au Bandama Rouge, autre nom de la Marahoué, affluent du Bandama.
L’ouvrage a créé un lac de 150 kilomètres de long, recouvrant 1 700 km2, soit trois fois le Lac Léman (580 km2), bien loin cependant de la taille du lac Volta, le plus grand lac artificiel du monde (8 500 km2), créé par le barrage d’Akossombo au Ghana.
En plus de la production électrique (550 millions de kwh), le barrage de Kossou a permis la création de grandes surfaces d’agriculture irriguée (environ 50 000 ha) et de pêche (20 000 t de poisson par an). L’opération de construction du barrage a touché huit sous-préfectures du pays :
sur la rive gauche, Béoumi, Bodokro, Tiébissou, Sakassou et Yamoussoukro, et sur la rive droite, Bouaflé, Gohitafla et Kounahiri. Le barrage de Kossou a nécessité la mise en place de près de 3 000 000 m³ de remblai, 2 500 000 m³ d’enrochements et 60 000 m³ de béton. Les travaux, entamés en 1969, se sont achevés trois ans plus tard. Cofinancés par l’État ivoirien, les États-Unis et le Canada, les efforts des constructeurs ont été salués, lors de l’inauguration du barrage le 18 novembre 1972, par un message du président Nixon.
En 1969 débute les travaux du barrage hydraulique de Kossou et le déplacement massif
Une partie des villages reconstruits sont appelés villages AVB. Il s’agit entre autres de Kossou, Bocabo, Angossé, Attrénou, Kongouanou et Suibonou. Trois mille six cents anciens paysans baoulés, mais aussi des gouros également, sont ainsi devenus pêcheurs.
L’AVB a également mis en place un programme de formation aux techniques des pêches des riverains autochtones. Les pêcheurs formés et installés ont par la suite abandonné leurs activités de pêche pour se consacrer à la production du café et du cacao. L’espace ainsi libéré sur le lac a entraîné l’occupation du plan d’eau de Kossou par les pêcheurs maliens (Bozos et Somono).
Au total plus de 100 mille baoulés sont déplacés à cause du barrage de Kossou. La Côte d’Ivoire importe alors en pièces détachées les fameux bus Renault Saviem (Badjan) pour organiser cette grande migration. Ils seront montés à l’usine de Treichville, la succursale commerciale étant basée à Adjamé Renault, d’où le nom aujourd’hui attribué à cette zone….
Chaque année depuis 1980, à l’issue de la grande traite cacaoyère qui prend fin en avril, les descendants de ces baoulé reviennent sur leurs terres d’origines. Ou du moins, ce qu’il en reste pour célébrer cette grande migration de l’année 1968-1969. Célébrer ce qui a été à l’époque un grand traumatisme, car plusieurs cimetières ont été inondés, et abandonner ces morts est un traumatisme en pays baoulé.
Ainsi donc, »Paquinou », reste lié à l’électricité hydroélectrique
Les citadins baoulé et les baoulé en général se sont également prêtés au jeu migratoire, afin notamment de participer à des projets de développement ruraux. « Paquinou » est l’onomastique baoulé de la Pâques chrétienne, relativement à leur migration annuelle. Les recherches continuent autour de ‘‘paquinou’’.
Ainsi donc, »Paquinou », reste lié à l’électricité hydroélectrique aujourd’hui produite en Côte d’Ivoire qui provient du
D’autres barrages hydoélectriques sont prévus : Singrobo-Ahoualy (en aval de Taabo), Gayo et Tayadi (en amont de Buyo), Gribopopoli, Bouloubré et Louga (en aval de Soubré). D’autres déplacements massifs sont en vue.