identité du Togo : terre de réfugiés ou terre de la liberté construite ensemble
Par une position et une déclaration au 62ème anniversaire de l’indépendance du peuple togolais, célébré, le 27 avril 2022, le Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante (Rcdti) et le Collectif pour la Vérité des Urnes-Togo-Diaspora (Cvu-Togo-Diaspora), tirent quelques leçons de cette longue liberté acquise pour la vie du peuple, de Sylvanus Olympio à aujour’hui. « Le problème est que l’on ne peut fêter 62 ans d’indépendance juridique du Togo alors qu’officiellement, le Togo est signataire d’accords de défense militaire et financière secrets, dont le peuple n’a aucune connaissance du contenu, qui assujettissent les autorités togolaises alignées à satisfaire d’abord les intérêts de la France» crient-ils ». Suivez plutôt avec ledebativoirien.net.
Aussi, la lutte politique est aussi une lutte spirituelle que chaque citoyenne et citoyen togolais doit s’atteler à mettre en œuvre. Encore faut-il en être conscient ? Sinon, la commémoration de l’indépendance du Togo du 27 avril 1960, restera 62 ans après en 2022, un leurre, voire un instrument de valorisation de l’esprit de promotion de l’autocratie fondée sur des contre-valeurs humaines et politiques.
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destruction de l’identité et de l’organisation collective du peuple togolais
L’histoire de ce qui constitue aujourd’hui ce Peuple ne peut se limiter à considérer qu’il s’agit uniquement d’une terre de migrants, qui se sont réfugiés sur l’espace géographique actuel du Togo. Avec les difficultés et les amnésies historiques, de nombreux citoyennes et citoyens togolais ont, par facilité, «perdu la mémoire de leurs origines», pourtant tributaires d’une évolution historique dynamique liée à des facteurs exogènes.
Aussi, ceux qui actuellement au pouvoir au Togo tentent d’imposer le «certificat de nationalité» comme le seul gage de la nationalité togolaise, feraient œuvre utile en créant les conditions permettant la réhabilitation de l’histoire du Togo et de ses peuplements, occultée par le colonisateur au moyen de la déstabilisation, l’assujettissement et de l’usurpation du pouvoir pour mieux asseoir sa domination.
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vivre en harmonie sur la base d’une solidarité collective et d’un équilibre social
C’est donc naturellement que ce Peuple togolais en construction pour faire nation, s’est donné comme ambition de vivre en harmonie avec son semblable humain avec en filigrane la recherche permanente d’un équilibre social avec des institutions et des mécanismes de prévention et d’apaisement de conflits internes et de voisinage. Mais, la réalité est qu’avant l’agression coloniale, une partie de la dynamique d’organisation sociale passait par des conflits non résolus et contribuant aux regroupements de populations liées par différentes langues locales. Cela a nourri la délimitation de territoires et l’émergence de structures sociales de plus en plus diversifiées et hiérarchisées.
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identité du Togo : terre de réfugiés ou terre de la liberté construite ensemble
Le Togo n’est pas qu’une terre de refuge, mais bien une terre d’organisation pacifique du «vivre ensemble» avec la nature et les humains. Toutes celles et tous ceux qui se sont fixés sur ce bout de territoire ont appris à s’approprier cette « identité » du Togo, un bien commun de tous. La paix trouvée sur ce territoire a contribué à prendre conscience d’une véritable soif pour «la liberté, l’autonomie, l’indépendance et la souveraineté » de chacun et de tous, plus connu sous le nom d’«Ablodè », pauvrement traduit par « indépendance » par le colonisateur.
Autrement dit, le Peuple togolais se caractérise par une identité séculaire, ancestrale et immémoriale qui fonde : la volonté de vivre ensemble par une mutualisation des efforts de progrès mutuel, mais aussi la volonté de prévenir les risques de tyrannie et d’empêcher l’autocratie et la dictature.
Autrement dit, l’identité du Peuple togolais, du nord au sud, d’est en ouest est fondée primordialement sur la recherche d’équilibre des pouvoirs pour empêcher le pouvoir absolu et arbitraire d’émerger. C’est ainsi que la cohabitation pacifique et la tolérance ont permis à plusieurs religions de s’émanciper au Togo sans détruire le cœur de l’identité togolaise. La recherche de l’équilibre entre les parties en présence reposait sur la vérité, la justice, la solidarité et le respect des minorités. C’est cet équilibre qui a permis une forme d’harmonie politique précoloniale sous des formes informelles comme formelles. Cette identité est le reflet de l’âme collective du Peuple togolais vivifiée par ses aïeux.
Cela conduit à considérer l’idée de «nation». Partant du principe que la nation est constituée par un Groupe humain, généralement assez vaste, dont les membres sont liés par des affinités tenant à un ensemble d’éléments communs, ethniques, sociaux (langue, religion, etc.) et subjectifs (traditions historiques, culturelles, etc.) dont la cohérence repose sur une aspiration à former ou à maintenir une communauté, « faire nation » ne se décrète pas. Par essence, cela ne peut être l’œuvre d’un seul individu aussi talentueux soit-il, mais relève de l’action commune.
Aussi la compétition qui prévaut au Togo, pour savoir qui serait le père de la nation ne relève que de la querelle stérile et de la flatterie des égos. La nation, entité jamais aboutie mais en perpétuelle évolution, résulte d’une lente construction qui à travers les âges, au gré des vicissitudes de l’histoire et de la vie commune, consiste à ériger un socle solide de règles communes, librement partagées par tous et bénéficiant indistinctement à tous. Manifestement, ce n’est pas le cas du Togo en 2022. Il s’agit donc de renforcer la nation et d’en consolider les principes fondamentaux au moyen d’une démocratie sans entraves.
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la férocité occidentale envers le togo : comment s’en défaire ?
La parenthèse 1960-1963 de Sylvanus Olympio, le premier président africain assassiné par des mercenaires français et togolais, constitue une exception dans la longue marche du Peuple togolais vers l’organisation de son espace de liberté et de souveraineté. Les réajustements progressifs qui s’en sont suivis, avec ou sans coups d’Etat militaires, avec ou sans constitutions formelles, furent fondés sur l’organisation d’un pouvoir local centralisé et contrôlé par des militaires ex-supplétifs de l’armée française.
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indépendance le 27 avril 1960 : 62 ans après, l’autocratie et l’arbitraire
62 ans après le 27 avril 1960, on est bien loin du Togo de «l’ABLODÈ», ou de «l’ABLODE GBADJA», cette soif de l’indépendance totale, de la vérité, de l’autonomie et de la souveraineté. Mais la faute à qui ? La faute aux élites ? Certainement ! Mais pas uniquement. Quand une partie du peuple choisit de se ranger derrière un clan, de tout accepter car se réfugiant derrière la peur du pouvoir militaire, la peur de perdre un poste de travail, une promotion ou de l’argent, la peur de faire la politique, la peur de s’investir pour défendre les intérêts collectifs du Peuple togolais, la peur de faire fructifier le bien commun, alors cette partie du Peuple est devenue complice du malheur collectif.
Une grande partie du Peuple togolais a prouvé depuis cinq décennies qu’elle ne craint pas, y compris au prix du sacrifice suprême, la mort, de subir des tortures du système Gnassingbé en vigueur depuis 1967. D’abord celui du PÈRE, militaire, revenu des guerres coloniales françaises liberticides, et représentant des intérêts étrangers, puis celui du FILS, poursuivant la mission du père en tant que représentant des militaires affairistes autant qu’en représentant des intérêts étrangers, aujourd’hui impliqué dans des crimes de corruption reconnus et actés par une institution judicaire.
Le problème est que l’on ne peut fêter 62 ans d’indépendance juridique du Togo alors qu’officiellement, le Togo est signataire d’accords de défense militaire et financière secrets, dont le peuple n’a aucune connaissance du contenu, qui assujettissent les autorités togolaises alignées à satisfaire d’abord les intérêts de la France.
Le Togo devra-t-il suivre la voie du Mali, du Burkina-Faso et de la Guinée pour que s’amorce enfin un espace de transition et de transformation qui pourrait déboucher sur l’avènement de la vérité des urnes et la vérité des comptes publics et rendre la souveraineté au Peuple ? Plus qu’une transition, c’est d’une mutation dont il s’agit et moins d’une rupture.
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digitalisation de la neocolonisation en postcolonie fondée sur l’illégalité de l’accession au pouvoir et la contrevérité des urnes.
Le Togo voit ainsi prospérer une religiosité populaire qui est une autre forme d’exploitation des citoyens et d’accentuation de la pauvreté des plus pauvres, au moyen d’arnaques organisées, qu’il convient de dénoncer et auxquelles il est temps de s’attaquer.
Autrement dit, est-ce que la partie la plus consciente du Peuple togolais et les militaires républicains qui en sont l’émanation, sont-ils prêts, agissant de concert, à ouvrir la page d’une Troisième voie politique, celle de la mutation politique, économique, sociale, environnementale et culturelle du Togo ?
Elément primordial : est-ce que le Peuple togolais en est conscient ? Assurément ! Mais, avec des populations au ventre affamé, victimes d’inégalités criardes, d’injustices quotidiennes sur des citoyennes et citoyens brimés, des élites courageuses humiliées, une partie du peuple achetée, et des interventions de chancelleries occidentales souvent intempestives en mode «révisionnisme colonial», il est difficile d’organiser la lutte de libération et de s’organiser collectivement pour mettre fin à 55 ans de règle de l’arbitraire du système et du pouvoir Gnassingbé.
Pourtant, ce régime a systématiquement fonctionné sur l’illégalité de l’accession au pouvoir par l’organisation de la contrevérité des urnes. Il va de soi que ce système ne peut également perdurer que sur la base concomitante de la contre-vérité des comptes publics, qui permet de dissimuler le pillage des richesses nationales. CVU-TOGO-DIASPORA et Consorts s’organisent pour en faire constater quelques aspects.
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le peuple togolais peut-il faire confiance à la justice africaine ?
CVU-TOGO-DIASPORA et Consorts ont officiellement demandé à la justice supranationale et africaine de constater, preuves à l’appui, l’illégalité et le caractère anticonstitutionnel de la proclamation de Faure Gnassingbé président de la République du Togo. Certes, cette approche pacifique peut éventuellement déboucher sur un non-lieu. Cela s’expliquera surement par la non-indépendance et la non-intégrité de certains juges, de l’influence de certains cercles ésotériques de promotion de contre-valeurs, et surtout du chantage que peut exercer une force militaire qui se cache derrière un Etat aux apparences civiles comme l’Etat togolais.
Mais, celui qui ne tente rien, n’a rien. Ceux qui ont tenté quelque chose, mais en omettant les fondements qui pouvaient mettre en cause la légalité des institutions de l’Etat togolais, ne pourront plus mystifier le Peuple togolais. La justice africaine est face à sa conscience. Si le droit n’est pas dit en vérité et justice, le fondement même de la Cour de Justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pourra être mis en cause, car il existe d’autres voies de recours juridiques au plan international.
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62 ans après l’indépendance du Togo : pas d’organisations de contre-pouvoirs crédibles au Togo !
En effet, avant l’arrivée des agresseurs coloniaux jusqu’à l’indépendance, le lien fondant l’identité du Peuple togolais reposait sur l’organisation de contre-pouvoirs pour empêcher l’absolutisme, la tyrannie, l’autocratie et la fausse démocratie d’émerger. Il faut croire que depuis 1963, date où le monde occidental a choisi de privilégier le soutien et le renforcement des pouvoirs d’individus vassaux, serviles,
complaisants et zélateurs des antivaleurs, pour diriger en leur nom les espaces coloniaux devenus indépendants mais non souverains, le Togo s’est enfoncé dans la promotion de l’incompétence, de l’illégalité institutionnalisé, de la violence et de la culture de l’impunité pour ralentir toute émergence de la conscience collective pour contrebalancer le poids de la fascination pour la démocrature. L’urgence de réhabiliter, de refonder et de faire muter les organisations citoyennes pour devenir de véritables contre-pouvoirs institutionnels au Togo est un devoir !
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Togolaise, togolais au bord de l’asphyxie politique : trois conditions pour bouger
Un coup de fil par semaine pour faire prendre conscience à un autre compatriote, englué dans son « chacun pour soi » et ne prenant conscience de la maltraitance du Peuple togolais que lorsqu’un parent, ami, connaissance, et/ou compatriote se retrouvent pris dans l’arbitraire du système Gnassingbé et finissent par être kidnappés, emprisonnés sans mandat, souvent rackettés dès l’aéroport de Lomé ou à chacun des « check-points routiers » officieux et officiels entre Lomé et Cinkassé ou encore entre les douanes ghanéennes et béninoises…
La partie du Peuple togolais réputée «peureuse et poltronne» qui croit «ne pas faire de la politique» se trompe. Les louanges et autres invocations spirituelles n’ont aucune chance d’aboutir sans une action personnelle et concrète : un engagement concret pour défendre le bien commun qu’est le Togo d’avant la période coloniale. Nos ancêtres « angélisés » et nos martyrs innocents y veillent !
Passer son temps à se plaindre et s’offusquer de l’arbitraire et de l’injustice du système Gnassingbé est une chose. Se décider à le combattre avec intelligence, pacifiquement, par la mise en valeur de l’intelligence et la compétence, est un autre aspect, encore trop peu considéré par de nombreux acteurs togolais qui se contentent de promouvoir leur propre image à l’aune des exactions et injustices criardes du pouvoir Gnassingbé.
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la troisième voie politique : le peuple togolais est-il prêt ?
Aussi, tout soutien à l’une ou l’autre des cinq propositions ne peut qu’accélérer la capacité du Peuple togolais à atteindre la double victoire de la souveraineté recouvrée malgré les forces exogènes et l’indépendance recouvrée malgré l’Etat militaro-civilo-ésotérique et arbitraire de l’Etat Gnassingbé. (…)
Organisation des processus électoraux
A tire d’exemples, cette réflexion se déclinera sur les aides aux inscriptions sur les listes électorales, la surveillance des opérations de vote, le récolement des résultats bureau par bureau, et toutes autres actions appropriées. Il s’agit de contribuer concrètement et efficacement à la manifestation de la vérité des urnes, au moyen de preuves tangibles, vérifiables et irréfutables, ce dès la proclamation immédiate des résultats au niveau des bureaux de vote locaux. Le système informatique douteux au Togo, pourra toujours servir de confirmation ou de contestation ;
Promouvoir l’alternative de la troisième voie politique pour une sortie de crise togolaise
En accepter le principe correspond à la conjugaison de «nous tous indépendants». Cela devrait contribuer à mettre en valeur les propositions de sortie de la crise togolaise démarrée en 1963 avec le coup d’Etat militaire de Gnassingbé père de 1967 et le coup d’Etat constitutionnel sanglant de 2005, et renouvelé à plusieurs reprises par des contre-vérités des urnes depuis ;
Le Peuple togolais doit prendre conscience qu’il doit se séparer des autocrates et des légitimateurs pour gagner le marathon démocratique doté d’une double arrivée. La libération effective du Togo et de son Peuple est à cette condition ».
Ledebativoirien.net
Avec la CVU-TOGO-DIASPORA