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Côte d’Ivoire et la Cop 15 : la FAO séduite par les modèles d’agroforesterie développés par la SODEFOR, le CNRA et des cacaoculteurs à Azaguié

A l’invitation de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) l’agence spécialisée des Nations Unies qui mène les efforts internationaux vers l’élimination la famine, une délégation composée de chercheurs, d’enseignants chercheurs, d’étudiants, de membres de la société civile, de journalistes, de la GIZ est allée, le lundi 16 mai 2022, à la découverte de quatre sites dont les actions locales réussies sur le reboisement et la cacaoculture durable sont tangibles.

A Azaguié, ville située sur l’axe Abidjan-Agboville (à une vingtaine de kilomètres d’Abidjan), la Société de Développement des Forêts (SODEFOR), le Centre national de recherche agronomique (CNRA) et des cacaoculteurs sont déjà en pleine expérimentation de plusieurs modèles d’agroforesterie, en vue de la protection et de la restauration de l’écosystème forestier et de la cacaoculture durable.

La première étape de la visite a concerné la forêt classée de Yapo-Abbé (Azaguié) où la SODEFOR a expérimenté une association d’essences locales et d’hévéa dans un champ d’hévéa bâti sur 51 hectares produit par un clandestin et que la SODEFOR a récupéré pour faire une expérimentation. La particularité de cette agroforesterie, selon le Colonel Moumouni Lougué, directeur de Centre de gestion d’Agboville et guide du jour, est que ces essences locales (dont les semences sont produites par les laboratoires de recherches locaux et peuvent être mises à disposition de tout demandeur), ont une croissance lente (environ 40 ans avant leur exploitation). « Au terme de l’essai, ce modèle d’agroforesterie peut être reproduit en zone rurale si des planteurs d’hévéa le désirent. L’avantage est qu’en plus des revenus de l’hévéa, ils pourront bénéficier des bois quand ceux-ci seront prêts à être exploités », a-t-il expliqué.

Le colonel a précisé qu’à la fin de la phase expérimentale, cette technique sera déployée dans l’ensemble des 234 forêts classées ivoiriennes réparties sur 4 millions d’hectares. Mais dans lesdites forêts, cette agroforesterie va juste concerner les essences locales seulement car les plantations y sont interdites. Niangon, Acajou, Makoré, etc. sont quelques-uns de ces arbres forestiers.

A quelques kilomètres de là, toujours dans la même forêt classée, les visiteurs ont pu voir de près le reboisement fait par deux colons français. Il s’agit de Martineau qui a reboisé 96 hectares de 1930 à 1931 avec les essences Niangon, Acajou et Makoré, et d’Aubreville qui a en reboisé 10 000 hectares de 1931 à 1954. La Société privée Tranchivoire y a réalisé un reboisement compensatoire de 15 hectares en 2021.

La troisième destination de la délégation a été le site expérimental mis en place par le CNRA sur 30 hectares depuis 1979 et concerne 60 espèces d’arbres forestiers naturels de valeur (Framiré, Kapokier, Ilomba, Kondroti, etc.). L’objectif étant de vérifier la compatibilité de plusieurs espèces sur un même site. Pour l’heure, l’essai est concluant.

La visite qui s’inscrit dans le cadre de la Cop 15, a pris fin chez le cacacoculteur Ambroise N’koh d’Azaguié. Son vaste champ de 50 hectares est le modèle parfait d’une agroforesterie qui associe plantations agricoles 100% bio et arbres forestiers. N’koh d’Azaguié, qui a remporté l’International Cocoa Awards de la qualité 2019-2021, lors du Salon de Chocolat de Paris, dispose de 15 hectares de cacao, 5 hectares de café, 5 hectares de légumineuses (soja, arachide, etc.) et 25 hectares d’arbres forestiers (d’ébénisterie, Samba, etc.).

Au nom de la délégation, l’expert en agroforesterie à la FAO, David Solano, a félicité tous les acteurs de ce modèle d’agroforesterie initié par des acteurs publics et privés qui contribuent à la protection et la restauration de l’écosystème forestier, mais aussi au développement des cultures agricoles et au rendement financier des producteurs.

ledebativoirien.net

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