Si la quasi-totalité des personnes, le mercredi 18 mai 2022, dans le village de Toupah, à la consultation populaire, dans le cadre du processus de désignation du chef de ce village, ont fait part de leur vœu de voir l’ex ministre, Esmel Essis Emmanuel, occuper cette fonction d’autorité villageoise, une partie de la population s’oppose à la nomination de celui-ci, comme chef du village de Toupah. Et y voit une main de la Sous-préfète de Toupah, à l’initiative de cette consultation populaire afin de permettre à l’administration de savoir, s’il se dégageait un consensus sur la personnalité pressentie pour diriger aux destinées dudit village. Mais aussi, de recueillir les différents points de vue et d’en rendre utilement compte au préfet.
Selon lui, le choix de l’ancien ministre violerait également, de façon flagrante, la loi portant statut des rois et chefs traditionnels, notamment ses dispositions relatives à l’incompatibilité de la qualité de chef traditionnel avec l’exercice de toute fonction élective, article 7, et à l’obligation faite aux chefs traditionnels de s’abstenir d’afficher leur appartenance politique, article6. Le journal officiel du mardi 15 juillet 2014-Article 6 note que: «Les rois et chefs traditionnels sont soumis aux obligations de neutralité, d’impartialité et de réserve. Ils doivent s’abstenir d’afficher leur appartenance politique ; article 7 : la qualité de roi et chef traditionnel est incompatible avec l’exercice de tout mandat électif ».
Même s’il existait, il serait encore au stade d’étude. Mais il ne fait pas encore un document de loi pour qu’il puisse s’appliquer à tous les villages de la région. Pour ce qui est de la question de l’incompatibilité avec son mandat électif de député de la nation, je ne vais pas entrer dans des détails parce que ce n’est pas à moi de le faire. Toutefois, la personne désignée était membre du gouvernement ivoirien. Même quand elle était membre du gouvernement, elle avait la possibilité d’être chef.
Jusqu’à preuve contraire, la personne désignée ne siège pas au gouvernement, elle a un suppléant. Nous, à notre niveau, on travaille. De par ses activités et son temps, cette personne a décidé de se faire représenter. L’ex-ministre est ici avec nous. A l’instant où je vous parle, je ne m’adresse pas à un député, mais à un individu. Néanmoins, nous allons faire ses remarques à notre supérieur pour qu’il décide », explique la représentante de l’administration, au grand étonnement, mêlé de sidération de tous, sur la place publique.
Maintenant, sur le fond de ce qu’il a dit, je ne partage pas son avis. J’ai un suppléant et puis dans beaucoup de résidences, s’il s’avère que je ne peux pas exercer, je nomme un chef-résident qui va prendre le relais. Il ne faut pas qu’on fasse du juridisme inutile. Maintenant, il a posé des problèmes, je le rencontrerai pour qu’il me donne ces textes dont il parle. Mais aujourd’hui, fêtons, célébrons la paix à Toupa, l’union des filles et fils pour le développement de ce village. Après le reste, on peut en débattre », a-t-il déclaré.
Certes, indiquent les opposants au choix populaire de Toupah, «l’existence d’un protocole d’accord du peuple Odjukru-Dabou, n’est pas connu de l’administration parce que n’étant pas encore en possession des autorités préfectorales, mais il lui sera difficile de faire admettre que l’article 7 de la loi ne s’applique pas à l’ex-ministre Essis Esmel Emmanuel. Car, il est indéniable qu’Essis Esmel est bel et bien le député élu, même s’il ne siège pas au Parlement. Car, ce sont les suffrages que les populations lui ont accordés qui lui confèrent la qualité de député. C’est pourquoi quand la sous-préfète soutient que « je ne m’adresse pas à un député, mais à un individu », elle n’a pas manqué d’ébranler plus d’un à Toupah », notent les opposant aux choix de la population, dont Nomel Zéphirin.
L’ex ministre, Essis Esmel Emmanuel, a-t-il communiqué à l’Assemblée nationale sa décision de renoncer à l’exercice de son mandat législatif ? S’interrogent les opposants à sa confirmation comme chef de village de Toupah. Ils appuient attendre un document dans ce sens, conformément à l’article 6 de la loi portant statut des rois et chefs traditionnels.
Cependant, pourquoi avoir dans ces conditions accepté, l’organisation de cette consultation populaire devant permettre à l’administration de savoir, s’il se dégageait un consensus sur la personnalité pressentie à diriger le village Toupah, sans règles aux candidatures? S’interrogent des observateurs.