Capitaine IRIE Bi Zamblé Ettienne R2V7LE-« Face aux menaces de mort des indicateurs qui pensent que j’ai perçu et gardé par devers moi leurs primes »
Capitaine IRIE Bi Zamblé Ettienne a fait, ce vendredi 24 juin2022 à Abidjan, une déclaration, selon lui dans un contexte particulier dans sa carrière professionnelle de Douanier. Il a tenu à clarifier un certain nombre de choses qui se déroulent à la direction générale des douanes ivoiriennes. Le président de la république Alassane Ouattara va en apprendre assez sur sa régie financière.
Laissons le Capitaine IRIE Bi Zamblé parler, dans cette première partie
« Depuis décembre 2021, j’ai adressé un courrier à Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République, pour dénoncer des faits de corruption qui ont cours au sein de l’administration douanière.
De quoi s’agit-il ?
Par le biais de l’ex-Inspecteur général des Douanes, aujourd’hui Directeur général-adjoint, le colonel-major Kadio Albert Louis, les hautes autorités douanières m’ont instruit à l’effet de diligenter des enquêtes sur des dossiers dans certaines entreprises qui s’adonnaient à une fraude d’envergure. La réussite desdites enquêtes reposait essentiellement sur la collaboration des personnes extérieures appelées « indicateurs ». J’en ai recrutées une vingtaine, dont dix à l’intérieur du pays et dix autres ici à Abidjan.
Les missions qui m’ont été confiées, ont connu un succès retentissant. En témoignent les incessantes visites du Ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, Moussa Sanogo sur le théâtre des opérations. Il a assisté à chacune des saisies que j’ai effectuées.
Aux fins d’obtenir les frais du saisissant et des indicateurs, qui tardent à m’être versés,
j’ai adressé à ma hiérarchie un courrier, par le biais d’un Avocat, pour avoir un rendez-vous formel. Mais contre toute attente, ma hiérarchie n’a jamais répondu à cette lettre. Tout comme elle n’a pas répondu à toutes celles qui ont suivi. Ce silence lourd m’a exposé à la colère des indicateurs.
Face aux menaces de mort des indicateurs qui pensent que j’ai perçu et gardé par devers moi leurs primes, j’ai dû à mon corps défendant porter plainte devant les juridictions nationales. Pour que ma hiérarchie vienne dire ce qu’il en est des saisies que j’ai effectuées.
J’ai été auditionné successivement à la brigade de recherche de la Gendarmerie nationale, au Ministère de la Bonne Gouvernance, au Ministère du Budget et du Portefeuille de l’Etat, cinq fois à l’Inspection générale des Douanes et tout récemment devant le Conseil de discipline où ma révocation est programmée.
Je précise à toutes fins utiles que Son Excellence Monsieur le Président Alassane OUATTARA a par deux fois répondu aux courriers que je lui ai adressés, pour l’informer des faits de corruption qui ont cours au sein de l’administration douanière. Il m’a rassuré que toute la lumière sera faite sur ces affaires. Je profite de cette occasion pour le remercier pour l’attention qu’il accorde à mes courriers de détresse.
Je rends hommage au Président de la république, pour deux raisons : D’abord, il a eu une oreille attentive à mes appels de détresse. Ensuite, il m’a promis que toute la lumière sera faite sur les dossiers qui m’opposent à ma hiérarchie. Les faits de corruption que je relève sont d’une extrême gravité, comme je l’ai souligné dans le courrier que j’ai adressé à Son Excellence Monsieur le Président de la République.
Malheureusement, cela me vaut aujourd’hui d’être pris pour cible par ma hiérarchie. Le Procureur de la République devant qui j’ai porté plainte contre ma hiérarchie, est rentré dans un silence de cathédrale. Jusqu’à ce jour, aucune des autorités douanières citées dans ma plainte n’a été auditionnée. Et ce n’est pas demain la veille de leur audition. Toutes mes démarches auprès du Procureur sont restées vaines.
Depuis l’année passée, où j’ai porté plainte devant le Procureur jusqu’à ce jour, les personnes contre lesquelles j’ai saisi la Justice de mon pays n’ont jamais été auditionnées, pour des raisons que le Procureur sait. Moi j’ai été auditionné plusieurs fois. En désespoir de cause, et pour donner un écho retentissant qui parviendrait au Président de la République, qui est la seule autorité de ce pays à me prêter une oreille attentive, je me suis rendu à la gendarmerie de Man pour me constituer prisonnier.
En effet, le Commandant Bahi Antoine qui avait été commis par ma hiérarchie pour servir d’interface entre elle moi dans les négociations, a dès le début pris fait et cause pour cette dernière, c’est-à-dire pour les mis en cause. Il a même décidé de me mener la vie dure ! Il a porté plainte contre moi pour fausse accusation de simulation d’enlèvement.
Je note en passant que c’est délibérément que j’ai simulé mon enlèvement, non seulement pour me faire entendre, mais également pour débusquer le sieur Bahi Antoine, qui dit avoir de la proximité avec la Première Dame Mme Dominique OUATTARA.
Je voudrais ici m’inquiéter de la façon dont fonctionne notre Justice. Est-elle aux ordres ? Y a-t-il des gens au-dessus de la loi ? Pourquoi le Procureur de la République ne veut-il pas auditionner les hautes autorités douanières que j’ai assignées devant lui pour des faits de corruption, etc. ? Suis-victime de tribalisme ? Puisque dans l’affaire qui m’oppose à ma hiérarchie, tous les accusés sont du même ethnique que le Procureur. C’est le cas du colonel-major Kadio Albert Louis, du colonel Méa et du colonel Abalé Yvonne par qui tout est arrivé.
En effet, le colonel Ebalé Yvonne est la Directrice des régimes économiques. Les magasins diplomatiques sont placés sous sa responsabilité. C’est elle qui a géré de bout en bout tout le dossier des magasins. Alors que nos textes disposent qu’il faut auditionner, voire sanctionner tout responsable d’un service qui se rend coupable de fait de fraude ou de corruption, d’importants détournements de fonds sont passés par pertes et profits.
Ces détournements tourneraient autour de la somme de 72 milliards de FCFA, selon la déclaration du colonel-major Kadio Albert Louis.
S’agissant de Bahi Antoine, je vais l’assigner en comparution devant pour atteinte à la notoriété de la Première Dame de la république de Côte d’Ivoire, menace de mort et convoyage de marchandises de fraude à des fins personnelles.
Pour terminer, il convient de noter que le message du Président de la république, au soir du 31 décembre 2021, n’a pas fait des heureux au sein de l’administration douanière. Notons que notre Justice encourage d’une certaine manière l’administration douanière à la fraude et à la corruption. Ce qui tire vers le bas l’économie nationale, en contradiction des efforts inlassables du Chef de l’Etat pour juguler la corruption dans notre Administration, » termine le Capitaine IRIE Bi Zamblé Ettienne. La réaction du directeur général des douanes ivoiriennes est attendue avec une promesses ferme.
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HERVE MAKRE