Les militants de l’Entente des indépendants de Côte d’Ivoire fondé en 1949 par le député Sékou Sanogo et dirigé aujourd’hui par Sékou Samba Koné, préparent activement sa convention nationale. Son président parle dans cette interview avec ledebativoirien.net de la responsabilité de Félix Houphouët-Boigny dans le musellement de cette formation politique avant-gardiste suivez.
SSK : Le MSDP était un mouvement créé en l’honneur de feu Sékou Sanogo; ex-député de l’assemblée Constituante Française, entre 1951 et 1955 et qui a siégé au Parlais de Bourbon au même titre que Félix Houphouët-Boigny. Pour répondre à votre question, ce mouvement vient pour mettre en œuvre la vision de l’ex-député dont les parcours ont été effacés par Houphouët-Boigny.
Quand vous dites, les traces ont été effacées, cela signifie quoi?
Vous savez tout comme moi que Sékou Sanogo fut un grand leader politique, d’abord allié d’Houphouët-Boigny, et ensuite adversaire de celui-ci. Chose normale, que, Houphouët-Boigny trouve gênant que l’on puisse parler de Sékou Sanogo, tant dans les réunions que dans les livres d’Histoire.
Mais ce qu’il faut reconnaître est que, Sékou Sanogo était un grand leader et ses traces ne peuvent être effacées. Mon combat est de faire en sorte que la vision et le programme politique de Sékou Sanogo soient connues de tous, tant dans les livres d’histoires du primaire jusqu’à l’université que dans la mise en œuvre de celles-ci dans les années à venir. Sékou Sanogo était un homme politique et par conséquent, il avait un programme qu’il voulait appliquer dans l’intérêt du peuple ivoirien. Donc il nous revient de valoriser et pérenniser cette œuvre inachevée.
Est-ce que vous ne rentrez pas en conflit avec ceux qui parlent d’Houphouët-Boigny, comme père de la Côte d’ivoire?
Nous, notre mission est de faire en sorte que Sékou Sanogo soit réhabilité et nous nous donnons les moyens afin que cela soit effectif. Nous sommes en démocratie et nous croyons fermement aux valeurs universelles des droits humains.
Cette année 2022 vous avez célébré les 73 ans de la création l’Entente des indépendants de Côte d’Ivoire (EDICI), parti politique fondé par votre leader Sékou Sanogo, premier Secrétaire Politique de l’EDICI. Quel a été votre message à cette occasion ?
Nos pères Politiques nous ont montré la voie principale à suivre, la voie de la liberté, la voie de l’honneur, la voie capable d’assumer notre destin commun. À l’occasion des 73 ans marquant l’anniversaire de L’EDICI, j’ai rendu un vibrant hommage à ces illustres personnages qui ont tracé ce chemin, si digne et courageux qui restera pour notre nation multiethnique, laborieux et intelligent. Je peux citer : Feu Sekou Sanogo, feu Yoro Sangaré, feu Lattier Étienne, feu Anaky Kouassi; feu Bazoumana Coulibaly, feu Logossina Cissé, feu Tiemoko, feu Vamé Doumouya, feu Amara Camara etc.
Quel est donc votre message au peuple Ivoirien ?
L’EDICI, depuis le décès de son leader, le 26 Septembre 1958, à Bouaké, avait été dissous unilatéralement par une loi fantoche ; loi numéro 315 du 21 Septembre 1960, obligeant tous les groupements politiques à intégrer le parti unique, de gré ou de force. Nous avons, mes camarades et moi dans un esprit de fraternité et en reconnaissance aux valeurs et mérites du leader Sékou Sanogo et ses compagnons, relevé l’EDICI, plus de 60 ans après, et ce, depuis le 27 Septembre 2019. L’EDICI demeurera toujours dans les mémoires des populations africaines, pour service rendu au continent africain, chose que nous poursuivrons dans l’intérêt des générations futures.
Avec l’audace de ses fondateurs, au moment où l’esprit de la pensée unique faisait sa gloire, l’EDICI, dès sa création, a participé aux élections législatives du 02 janvier avec 1951 qui lui a permis d’obtenir un siège à l’Assemblée Constituante Française. Mais, sa marche glorieuse sera freinée aux lendemains des élections législatives du 17 Juin 1956 qui devrait permettre à son leader d’assurer les commandes, à l’horizon de l’Indépendance, la destinée de la Côte d’Ivoire, pour laquelle il s’est battu, pour laquelle il a œuvré et voté de nombreuses lois.
Nous tiendrons fermement au principe du vivre-ensemble, mais surtout de la liberté et du respect des droits de l’homme, pour maintenir la prospérité et la stabilité dans notre pays.
Nous continuerons à œuvrer à la réalisation de la vision d’ouverture père fondateur de l’EDICI, il y a 73 ans. Nous porterons haut, ensemble, le flambeau et tiendrons, jusqu’à l’aboutissement finale des vœux des pères fondateurs…Nous préparons la Convention nationale de l’EDICI, qui se tiendra le 17 décembre 2022. Merci monsieur pour cette interview.
Ledebativoirien.net
Par Hervé Makré