Site icon LE DEBAT IVOIRIEN

Côte d’ivoire-crise à l’élection du Conseil national des médecins: que cache le Ministre Pierre Dimba ? Ce qu’il faut craindre

 

Pierre Dimba, le Ministre de la Santé et de la couverture maladie universelle va avoir quelques soucis. Et pour cause ! Un groupe de médecins, membres du Conseil national des Médecins de Côte d’Ivoire appelle à la désobéissance ordinale tant que la loi portant Organisation et Fonctionnement de l’Ordre National des Médecins de Côte d’Ivoire n’est pas respectée; et ce,

dans son esprit et dans sa lettre; tant que le bilan des cotisations annuelles portant sur la gestion des 18 années du Conseil national actuel, ne sera pas fait. Ça sent du roussi. Dire que  le  ministre souffle le feu…? Les médecins exigent la tenue des élections.

Plus rien ne va, et là, à quelques semaines de l’élection à la présidence du Conseil national des Médecins de Côte d’Ivoire-CNOMC. C’est que dans une déclaration, un groupe de médecins, réclamant un audit de la gestion du CNOMCI, exige « la reprise totale du processus électoral des conseils régionaux et du Conseil national de l’Ordre des Médecins de Côte d’Ivoire dans le respect de la loi« .

Pour mieux comprendre, repartons au 27 septembre 2021. A cette date, le président de la République, Alassane Ouattara, promulguait la loi N° 2021-555, portant organisation et fonctionnement de l’Ordre national des Médecins de Côte d’Ivoire.  Cette loi, attendue par l’ensemble de la corporation depuis de longues années était perçue comme la fin des nombreuses contestations qui pourrissaient l’environnement de ses élections.

Malheureusement, après l’organisation des élections des Conseils régionaux de l’Ordre des médecins (CROM) dans des conditions ayant suscité des mécontentements, il est constaté des actes visant à empêcher la tenue de la Convention nationale élective attendue, le  samedi 20 août 2022 à Abidjan.

Un document publié, mardi 28 juin 2022, sur les réseaux sociaux, fait état d’une réunion qui se serait déroulée entre le ministre de la Santé, de l’Hygiène Publique et la Couverture Maladie Universelle,  le président sortant de l’ONMCI,  Docteur Aka Kroo Florent et le groupe des médecins plaignants.

Les dirigeants actuels de l’Ordre national des médecins de Côte d’Ivoire élus en 2004 et toujours en fonction, malgré l’expiration de leur mandat en 2010, «ont volontairement pris en otage la corporation médicale et ont transformé cet organe de régulation de la profession médicale en un système mafieux, de vol, de gestion opaque et clanique», dénoncent les médecins en colère face au dysfonctionnement interne criant.

Selon ce document, le Ministre Pierre Dimba aurait ordonné de suspendre le processus électoral au Conseil de l’Ordre des Médecins et les activités y afférentes. Il aurait également demandé que chaque groupe présent à cette rencontre, l’équipe dirigeante actuelle de l’ONMCI et le collectif des médecins contestataires, lui fasse parvenir un mémorandum  par entité.

Une  petite estimations indique qu’il y a au moins 10 mille médecins en Côte d’Ivoire, dont seulement 10% sont dans le privé et 90% dans le secteur public. Fait étrange, à peine 3000 à jour de leurs cotisations sont inscrits à l’Ordre des médecins. C’est dire que la grande majorité travaille dans l’illégalité.

Un des médecins ayant participé à la rencontre sous anonymat prévient: «On veut renouveler les instances pour mettre de l’ordre mais l’État refuse. Il faut éviter de suspendre le processus électoral et d’installer une administration provisoire. Il est temps aujourd’hui, qu’à l’instar des avocats, les médecins soient organisés. Le processus électoral est pratiquement arrivé à son terme. Le fait de le suspendre ou de l’arrêter, serait créer plus des maux et une ambiance  plus délétère pour le secteur médical que de bien. Ça remet en cause toutes les élections qui ont eu lieu dans les régions».

Alors que, toujours selon lui, le ministère de la Santé a pris une part active, à travers ses directeurs départementaux et les préfets, au processus électoral depuis le début, et était au fait de toutes les insuffisances.  «Le ministère de la Santé a laissé faire. Il est impératif qu’il garde la main. Prendre une décision de suspension du processus, entraînerait une administration provisoire et une mise sous tutelle du ministère de la Justice, l’Ordre des médecins, si jusqu’au 25 septembre 2022,  il n’y a pas d’élection». Une inquiétude de l’interlocuteur partagée par la plus part des médecins.

Un autre médecin, membre du Syndicat National des Médecins privés de Côte d’Ivoire, pense «qu’il faut aller aux élections pour permettre au nouveau Conseil qui sera élu, de mettre de l’ordre dans le secteur médical. Allons tous aux élections afin de mettre en place toutes les instances de notre institution pour un Ordre des médecins plus fort, innovant, interlocuteur incontournable des pouvoirs publics, très proche des Médecins et à leur service, dans l’intérêt de nos populations», exhorte-t-il.

L’actuel président du conseil de  l’ordre des médecins de Côte d’Ivoire prépare selon son bureau une déclaration d’éclairage. Les services du ministre Pierre Damba contacté n’ont pas encore réagi à la sollicitation de la rédaction. Les malades vont s’inquiéter d’une paralysie dans  le bon fonctionnent dans les hôpitaux. Car une grève peut porter un coup au système sanitaire.

Si depuis une décennie, seulement 20 % des médecins selon  les statistiques ont renouvelé l’adhésion à l’Ordre, n’est-ce pas le signe d’une révolte silencieuse de désolidarisation de l’Ordre actuel établi ? Le ministre Dimba Pierre a-t-il pris toute la gravité de la situation ? que sait-il exactement du fonctionnement de l’actuel bureau de cet Ordre? Mais, dans les faits, quels sont les intérêts en jeu dans cette élection des médecins en Ordre? Pourquoi le ministre bloque-t-il le processus électoral à l’Ordre National des Médecins de Côte d’Ivoire ? Elections  voulues par les médecins.

Ledebativoirien.net

H. Makré

Quitter la version mobile