Le monarque Philippe est à Kinshasa cette semaine de juin 2022 afin de relancer les relations avec la République démocratique du Congo…
Mais, une dent, c’est tout ce qu’il reste de l’homme politique congolais Patrice Lumumba, assassiné en janvier 1961. Mais suffisant pour reconnaitre l’histoire perdue de ce héros de l’indépendance, et celle tumultueuse qui unit la Belgique et la RDC.
Dans la foulée de la visite cette semaine du roi des Belges Philippe à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, l’ivoirien Sékou Samba Koné remet bruyamment sur la table de l’Elysée et du Palais d’Abidjan, le dossier disparu étonnamment, de l’ex-député de l’AOF Sékou Sanogo.
Son parti, l’Entente des Indépendants de Côte d’Ivoire (EDICI) qui prépare activement sa convention, le 17 décembre 2022 à Abidjan réclame à la France, le même pas franchi par la Belgique en direction de la RDC et de son héros historique Lumumba, comme l’indique à ledebativoirien.net, Sékou Samba Koné, le président.
« Un geste fort, comme celui-ci, c’est ce que, l’EDICI de Sékou Sanogo, ex-député de l’Assemblée nationale française attend de la France, dans l’effacement Politique de son leader, spolié de tous ses droits avec la complicité de la même France.
Le Mouvement National Congolais-MNC-Lumumbiste et l’EDICI partagent la même vision. Merci au roi de la Belgique pour cette reconnaissance historique dans le passé douloureux du Congo », a indiqué, ce samedi 11 juin 2022, le nouveau président de l’EDCI, Sékou samba Koné.
Fondé le 31 janvier 1949 par le Grand Conseiller Sékou Sanogo et ses compagnons pour la lutte des indépendances en vue de semer les bases de la démocratie en Côte d’Ivoire, l’EDICI sera dissout en 1960 et disparaitra de l’espace politique ivoirien. Il renaitra de ses cendres en 2019, par les soins de son petit-fils Sékou Samba Koné. Lequel soulève les difficultés dans la dé-classification du dossier du fondateur de l’EDICI par la France. Avec de la stupeur autour du dossier à Abidjan.
« Depuis le courrier que nous avons reçu de l’Elysée pour nous rassurer, concernant le dossier Sékou Sanogo, fondateur de l’EDICI, ex-député de l’Assemblée Constituante Française (1951-1955) décédé le 26 Septembre 1958, à Bouaké et non le 1er Janvier 1962, en un lieu inconnu, comme le stipule les autorités françaises, plus de suites. Et ce, 3 mois après la visite d’Emmanuel Macron à Abidjan le 20 Décembre 2019, Jusqu’à présent, plus rien. La France doit respecter sa parole et ses engagements ! ».
Puis, il apporte un éclairage sur les circonstances des d de l disparition du 1er député ivoirien.
« Sékou Sanogo est décédé suite à un empoisonnement, après une longue maladie. Il ne s’est pas retiré volontairement de la scène politique, comme le mentionne également la France.
Je doute fort bien que le courrier qui m’a été remis le 2 Mars 2020, au Palais Présidentiel de la République de Côte d’Ivoire dont je ne me reconnais nullement dans le contenu, n’a pas un lien avec cette volonté manifeste à rejeter la réhabilitation de l’ex-député Sékou Sanogo ».
Et de donner un peu plus de détails sur ce qui est perçu comme un complot, dans le palais.
«J‘avais sollicité une audience afin de présenter l’EDICI au Président de la République et lui soumettre la question de la réhabilitation de l’ex-député Sékou Sanogo. Mais à ma grande surprise, on m’appelle à la Présidence de la République et on me remet un courrier où il est écrit que je m’engage à soutenir le RHDP, je m’engage à soutenir le gouvernement, en retour, je veux l’argent. Faux !
D’ailleurs, j’ai essayé de rencontrer le ministre Cissé Bacongo pour plus de précisions, il n’a jamais accepté de me rencontrer. Pour rappel, lui et moi, nous nous connaissons très bien, avant la prise du pouvoir par le Président Alassane Ouattara. Nous avons eu de nombreuses réunions au Golf Hôtel, avant les élections de 2010. Après, 2010, je ne l’ai plus revu de mes yeux.
J’avais adressé un courrier, du genre un compte rendu, au Président de la République, pour bien signifier nos intentions, suite à la rencontre que nous avions eu avec le cabinet de monsieur Bacongo. Il n’a jamais été question de demande d’argent. Nous avons dressé la nécessité de la réhabilitation de l’ex-député Sékou Sanogo. Aujourd’hui, j’en parle, encore, pour dire que nous réclamons sa réhabilitation à l’Etat de Côte d’Ivoire également qui a sa part de responsabilité depuis 1960…».
Et plus incisif, Sékou Samba Sanogo : «Parce qu’il est inadmissible de constater que durant toute la période de l’ère de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, ni le nom, ni le parcours politique de Sékou Sanogo ne sont connus du système scolaire ivoirien. C’est de l’injustice totale.
Notre démarche, tant au niveau de la France qu’au niveau de la Côte d’Ivoire, vise essentiellement la réhabilitation de l’ex-député Sékou Sanogo. Cette initiative renforcera d’avantage l’esprit de fraternité et de reconnaissance envers ce valeureux serviteur de l’AOF… ».
Certain, qu’observant l’évolution des relations et l’ombre disparaissant sur l’histoire tumultueuse entre le colonisateur Belge et l’indépendant Etat RDC, la France ouvrira ses archives de l’histoire de la colonisation, afin de retrouver les traces de ce leader africain, qui, aux côtés de Félix Houphouët-Boigny a commencé à tracer les sillons de la démocratie en Côte d’Ivoire..
Ledebativoirien.net
Hervé Makré
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