Le Secrétaire Général de la Confédération des syndicats libres de Côte d’Ivoire Dignité (Cisl Dignité), Bli Blé David a affiché une ferme volonté de refus catégorique de reddition des syndicats face au silence que tente de leur imposer le gouvernement ivoirien.
Une déclaration faite à « La Tribune de la CISL Dignité » qui se veut un cadre d’échanges. Il sait alors saisi de la problématique : ‘‘Le dialogue social entre le gouvernement et les centrales syndicales’’ pour faire passer un message clair au gouvernement le vendredi 08 juillet 2022 à Cocody, Abidjan.
Pour ce faire, le processus de négociation d’une trêve sociale obtenu, le jeudi 30 juin 2022 par le gouvernement par l’entremise du premier ministre PATRICK ACHI, a été prise pour repère par le Secrétaire Général de la Confédération des syndicats libres de Côte d’Ivoire Dignité, Bli Blé David s’en explique.
« Le 17 aout 2017, suite à une importante grève exécutée par l’ensemble des fonctionnaires et agents de l’Etat, le gouvernement par le biais de l’ex Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly, a signé avec les organisations syndicales deux accords : le premier sur les revendications; le deuxième sur la trêve sociale pour une période de 5 ans.
Cette fois-ci, voyant poindre à l’horizon la fin imminente de ces accords, le gouvernement par le canal de la Ministre de la Fonction publique, a anticipé en organisant une série de rencontres préalables aux négociations à venir entre Octobre 2021 et Mai 2022. Ces rencontres visaient à faire le bilan des deux précédents accords, à dresser de façon inclusive et participative toutes les nouvelles revendications transversales, interministérielles et sectorielles.
Ce sont au total 487 revendications, dont 19 transversales, 43 interministérielles et 425 sectorielles qui ont été ramenées après croisement, à 345 revendications, dont 88 corporatistes et 257 en lien avec la gouvernance, selon la ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration.
Le Jeudi 30 Juin 2022 à la Primature, les dossiers de revendications ont été remis solennellement au premier ministre qui a lancé officiellement les négociations entre le gouvernement et les centrales syndicales. En outre, il a annoncé que les négociations se dérouleront en deux phases: phase 1 ; définition du périmètre de négociation phase 2 ; ouverture des négociations sur les points issus du périmètre défini, note, le Secrétaire énéral Bli Blé David.
Il fait alors l’analyse du contexte social et du refus du silence
« La CISL Dignité note avec satisfaction la disponibilité du gouvernement à ouvrir les négociations dont l’objectif est de satisfaire les revendications des travailleurs du secteur public de Côte d’Ivoire. La Cisl Dignité tient à faire remarquer que le bilan qui a été fait des deux accords précédents est satisfaisant au niveau du traitement de tous les aspects financiers qui a occasionné pour l’Etat des dépenses effectuées à hauteur 357 387 155 200 FCFA.
A cet effet, la Cisl Dignité voudrait féliciter le gouvernement pour le respect de ses engagements et l’encourager à demeurer sur cette lancée. Cependant, la Cisl Dignité voudrait déplorer surtout le non-respect de la liberté syndicale avec plusieurs cas de violations. Nous en voulons pour preuves : La suspension abusive des salaires et les retenues disproportionnelles ; le blocage des comptes d’épargne des fonctionnaires en grève ; les mutations et affectations abusives etc.
Aussi, la Cisl Dignité voudrait-elle rappeler que les grèves qui ont eu lieu résultent de la divergence liée à l’interprétation de la notion de trêve sociale par les différentes parties.
Si pour les organisations syndicales, la trêve sociale représente une opportunité de privilégier le dialogue permanant en ce qui concerne les nouvelles revendications , pour la plupart des membres du gouvernement et surtout pour les animateurs de la haute administration publique, la trêve sociale équivaut à la reddition des organisations syndicales qui mettraient ainsi en berne toutes leurs revendications.
C’est une mauvaise lecture de la trêve que les responsables de notre administration devront rectifier s’ils veulent que les futurs accords soient porteur de paix social car, pour les syndicaliste que nous sommes la liberté syndicale et le droit à la négociation nous tienne à cœur ».
Il poursuit son constat critique
« Par ailleurs, la Cisl Dignité constate qu’au même moment où le gouvernement s’engage à améliorer les conditions de vie et de travail des fonctionnaires et agents de l’Etat qui sont éprouvés par des difficultés financières énormes, ce même gouvernement prend des mesures impopulaires au niveau de la cherté de la vie.
Nous en voulons pour preuve les augmentations du prix du carburant, des denrées alimentaires de première nécessité et la multiplication des postes à péages sur nos routes et sur nos ponts. La dernière en date, le péage fixé à 1000 Fr entre Abidjan et Bassam est de trop. Tout concourt donc à reprendre de la main gauche ce que l’Etat a donné ou va donner aux fonctionnaires de la main droite, à l’issue des négociations qui s’annoncent.
Face à une telle situation quelle est la position de la Centrale Dignité ?
« Au regard de ce qui précède : la CISL DIGNITE prendra part avec les autres centrales syndicales à ces négociations historiques car tout ce qui milite en faveur de l’obtention de certains acquis sociaux au profit de nos mandants est toujours bon à prendre.
En conséquence la CISL DIGNITE plaide: avec instance pour la réparation de toutes les violations des libertés syndicales ; pour la formation des leaders syndicaux des organisations syndicales de base ; pour les formations des autorités publiques sur les problématiques liées aux principes de la liberté syndicale, de la négociation collective et du dialogue social ;
auprès du gouvernement afin de prendre toutes les mesures en vue de contenir la cherté de la vie; et plus précisément l’annulation pure et simple du poste à péage de Grand Bassam », lance, le Secrétaire Général de la Confédération des syndicats libres de Côte d’Ivoire Dignité (Cisl Dignité), Bli Blé David. Les prochains en diront long, avec le réveil des centrales syndicales, en Côte d’Ivoire.
ledebativoirien.net
H. Makré
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