La question de spécialités évoquée par le ministre pour justifier les 102 postes non pourvus sur les 660 postes initialement prévus et qui font l’objet de la session d’octobre 2022 interpelle. C’est ce qu’indique dans cet entretien, le docteur Bertin Bosson le porte-parole du Collectif Ivoirien des Docteurs non recrutés au terme d’une assemblée générale, le samedi 6 août 2022.
Dr Bertin Bosson, porte-parole d’un Collectif de docteurs non recrutés, où en êtes-vous avec vos réclamations auprès du ministère de l’Enseignement supérieur dans le processus de l’insertion professionnelle des docteurs au chômage en Côte d’Ivoire?
Nous avons effectivement eu deux importantes rencontres avec le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique, le professeur Adama Diawara, les 19 et 27 juillet 2022 à son cabinet. Il a convié les responsables des différents collectifs des docteurs non recrutés à l’effet de comprendre les raisons des agitations de certains docteurs, à la suite de la proclamation des résultats du concours de recrutement 2022.
A ces deux rencontres, monsieur le ministre a exprimé sa volonté et sa détermination à redynamiser le système universitaire et l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire à travers de nouvelles réformes et innovations. Il s’agit par exemple, de la mise en œuvre effective du système LMD-Licence Master Doctorat, avec l’Ecole doctorale. Selon le ministre, l’Ecole Doctorale permettra d’éviter dans les années à venir, un nombre incontrôlé de docteurs chômeurs.
Dr Bosson, avec la multiplicité des collectifs, nous en dénombrons au moins trois, les docteurs sont-ils prêts pour les deux concours annoncés par le ministre ?
L’existence et les actions des collectifs des docteurs non recrutés témoignent bien, que le chômage massif des docteurs est une réalité en Côte d’Ivoire. Dans le fond, les docteurs ne sont pas divisés. En effet, selon tous les docteurs, peu importe les méthodes utilisées, l’objectif reste et demeure le même, celui d’attirer l’attention du gouvernement sur la nécessité de la prise d’une mesure exceptionnelle pour l’insertion professionnelle de tous les docteurs encore au chômage.
Toutefois, pour notre part, nous avons décidé d’inscrire les actions du Collectif Ivoirien des Docteurs Non Recrutés-CIDNR, dans le cadre du dialogue constructif. Dans cette perspective, nous avons remis au ministre, un rapport diagnostic sur le nouveau processus de recrutement des docteurs dans l’enseignement supérieur. Nous sommes donc dans cette démarche de critiques constructives et de propositions. Il convient de préciser que ce rapport a été d’ailleurs la base des échanges, du 27 juillet dernier entre le ministre Adama Diawara et les différents collectifs.
C’est pourquoi, nous, le Collectif Ivoirien des Docteurs Non Recrutés-CIDNR, dont je suis le porte-parole demandons au ministre d’augmenter le nombre de places et d’ouvrir la session d’octobre à toutes les disciplines et spécialités.
Pour finir, monsieur le journaliste, la résolution définitive de la question du chômage massif des docteurs, aujourd’hui, nécessite la prise d’une mesure exceptionnelle par son Excellence Monsieur le Président de la République Docteur Alassane Ouattara. En témoignent les mesures exceptionnelles prises par notre cher Président à l’occasion de la célébration des 62 ans d’indépendance de notre mère patrie la Côte d’Ivoire.
Bien qu’étant au chômage, comment avez-vous ressenti cette célébration l’anniversaire de l’indépendance de votre pays, cette année 2022 ?
Nous avons démontré notre acharnement au travail dans la discipline, à travers nos études sanctionnées par le Doctorat. Dans l’union, nous voulons apporter notre pierre à l’édifice de notre nation en contribuant à son développement. C’est pourquoi, nous appelons de tous nos vœux à l’insertion professionnelle de tous les docteurs non recrutés.
Merci pour votre disponibilité docteur Bertin Bosson, porte-parole du Collectif Ivoirien des Docteurs Non Recrutés-CIDNR.
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Par Hervé Makré