La rébellion armée et la guerre post-électorale auront donné leur lettre de noblesse aux dozos ou chasseurs traditionnels. Ils ne sont plus uniquement reclus dans leur zone de prédilection, le nord du pays, pour notamment la protéger des animaux féroces, mais, dans leur montée en puissance, ils constituent désormais des forces parallèles.
Ainsi, le lundi 22 août 2022, une cérémonie publique et ubuesque a réuni, au petit amphithéâtre de la Fondation Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, deux structures privées: le Syndicat national des agriculteurs miniers de Côte d’Ivoire (Synamici) et la Fédération nationale des confréries dozos de Côte d’Ivoire (Fenacodoci).
En effet et chose bizarre, ce sont les « agriculteurs miniers » qui, à l’issue de cet accord, « assermentent les dozos et les déploient sur le terrain », après les avoir formés « aux normes sécuritaires ». L’objectif est clair: « sécuriser les villages et préserver les terres contre la non-conformité de la pratique malsaine de l’orpaillage vis-à-vis de notre legislation en la matière ».
En un mot comme en mille, la lutte pour endiguer l’illégalité et le grand banditisme dans le milieu de l’orpaillage en Côte d’Ivoire est en train d’être subtilement retirée aux forces de sécurité régulières au profit des milices, qui vont appliquer leur loi. Car par décret n°2021-404 du 6 août 2021, l’État a créé une unité d’élite: le Groupement spécial de répression de l’orpaillage illégal en Côte d’Ivoire (GS-Loi), composé de 560 éléments dont 460 gendarmes et 100 agents des Eaux et Forêts.
Ce n’est pas tout: 4.355 sacs de minérais et 3, 469 kg d’or ont été saisis et remis au ministère des Mines. 145.491.950F récupérés sur les malfrats ont été transférés au Conseil national de sécurité (CNS). Est-ce ce résultat qui a signé ou l’arrêt de mort ou la mise sous l’éteignoir du GS-Loi!? L’évolution actuelle semble sonner sa disqualification au bénéfice des dozos, qui prennent la situation en main. Sans coup férir » analyse Ferro M. Bally.
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