La culture cotonnière joue un rôle primordial dans l’épanouissement socio-économique des populations en zone de savane des régions Centre et Nord de la Côte d’Ivoire. Cette source de revenu est pourtant mise à mal par un parasitisme particulièrement important et diversifié.
La réussite de la culture cotonnière nécessite non seulement un bon itinéraire technique mais aussi et surtout un bon contrôle des insectes ravageurs qui sont susceptibles de causer des pertes de récoltes variant de 50% à 75% selon les pays, les années et les localités.
Le Député ivoirien Gnangadjomon KONÉ vient de tirer la sonnette d’alarme sur les dégâts des jassides dans les plantations de coton au nord de la Côte d’Ivoire. Et par ricochet une menace sur les résultats de la campagne cotonnière 2022-2023.
Il s’est lui-même déplacé sur des plantations de coton pour constater les dégâts de ces insectes piqueur-suceur des nervures de feuilles de coton. Gangadjomon KONÉ, Député de Dianra dans le nord de la Côte d’Ivoire, voudrait, par cet acte, attirer l’attention du gouvernement ivoirien en général et des autorités ivoiriennes en charge de la gestion de la filière coton en particulier sur le danger qui plane sur la campagne 2022-2023 du coton en Côte d’Ivoire. Ledebativoirien.net s’est saisi de cette information extrêmement importante qui pourrait rendre malheureux des cotonculteurs ivoiriens et mettre en mal les prévisions économiques et agricoles du gouvernement.
« Dans mon post du 09 septembre 2022, j’ai fait échos d’une catastrophe qui sécoue les acteurs de la filière coton et traumatise impunément les cotonculteurs. Il s’agit de l’apparition massive de minuscules rongeurs qui infestent les cotonniers, se dissimulent dans leurs feuillages pour en vider la sève avant de laisser les plants dans un état jaunâtre.
Tout ceci porte à croire que les jassides résistent aux insecticides disponibles et défient ainsi la technologie. Après avoir visiblement épuisé de nombreuses combinaisons d’insecticides, les paysans assistent impuissants aux ravages de leurs champs» alerte Gangadjomon KONÉ, Député de Dianra et Membre du Parlement Cedeao.
Cependant plusieurs études ont été faites par des chercheurs ivoiriens sur les jassides. La dernière en date parcouru par Ledebativoirien.net est celle publiée en 2017 par International Formulae Group sur l’ « Évolution spatiale et temporelle des dégâts du jasside Jacobiella facialis Jacobi, 1912 (Cicadellidae) en comparaison avec la distribution de la pluviométrie au cours des vingt dernières années dans les zones de culture cotonnière en Côte d’Ivoire ».
Nous vous livrons ici une partie de la conclusion de cette étude. « La présente étude a mis en évidence, au cours de ces dernières années, l’ampleur des dégâts du jasside J. facialis et sa présence quasi-permanente durant tout le cycle du cotonnier, ainsi qu’un changement considérable dans l’aire de distribution des attaques.
Ces changements dans le statut du ravageur, qui pourraient s’expliquer par une modification des conditions agro-écologiques (perturbations climatiques, produits à faible activité cicadellicide, résistance du ravageur aux insecticides utilisés, faible pilosité des variétés, disparition des ennemis naturels, etc.) sont susceptibles de limiter l’efficacité des programmes de protection.»
Alors, après cette conclusion, si les jassides sont encore présents dans les plantations des cotonculteurs ivoiriens, il est clair qu’ils n’ont pu bénéficier des financements internationaux liés au changement climatique et de l’assistance adéquate des institutions d’encadrement agricoles de la Côte d’Ivoire.
En attendant les réactions des responsables de ces financements et des services des ministères de l’Agriculture et de l’Environnement en Côte d’Ivoire, l’honorable Gnangadjomon KONÉ campe pour l’heure le rôle de Conseiller Agricole auprès des cotonculteurs en détresse.
«Les paysans sont vivement invités à respecter les mesures suivantes: Traiter les parcelles de coton chaque semaine et non une fois chaque deux semaines; Adopter des démarches collectives de traitement des champs: les propriétaires de parcelles qui font frontière devraient traiter leurs champs le même jour pour éviter que les ravageurs déménagent au gré de la menace», a-t-il conseillé
Ledebativoirien.net
H.KARA
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