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urgent-Bangolo ouest ivoirien-crise à la chefferie de Glôplou: face-à-face orchestré par le Préfet Cherif Brahima pris dans l’étreinte de l’ancien préfet Traha Sehoulou

 

Vive tension et velléité manifeste d’imposition d’un choix, ce vendredi 23 septembre 2022, dans le gros village de Glôplou, dans  le département de Bangolo? Des témoignages portant sur l’ambiance autour du choix du nouveau chef de cette bourgade pourrait faire craindre des affrontements.

Les jeunes y sont gonflés  à bloc en deux camps dans  un  face-à-face dont l’arbitrage pourrait échapper  au Préfet Cherif Brahima pris dans  l’étreinte de belles ambitions de l’ancien préfet Traha Sehoulou Laurent, fils dudit village. Mais aussi de  ses  opposants, pour la conquête de la chaise de l’autorité de Glôplou libérée, il y a six mois. Ledebativoirien.net vous  plonge dans  une crise de désignation du chef du village, dans  une tension mobilisant tous les natifs de la terre de Glôplou.

   

Une succession non  précipitée

Cela fait exactement six mois, le décès de cet instituteur à la retraite, Gueya Mahan Paya, le dimanche 20 mars 2022 a été constaté. Il était le 9è chef du village de Glôplou dans le département de Bangolo, à l’ouest de la Côte d’Ivoire.  Sa succession en ce  mois de septembre 2022 met en en orbite, le Préfet Cherif Brahima. Il  lui reviendra soit, de faire baisser la tension qui  monte autour de la succession, soit de déclencher une vague d’affrontements des populations de Glôplou, née de la volonté d’un des cadres de présider à la destinée du village.

C’est dire que  la tension est haute  autour de  la désignation du  nouveau chef. Du coup se pose la question de la désignation de celui-ci dans la tradition Wê,  peuple de l’ouest et notamment  à Glôplou. Selon une frange de  la population, le chef est désigné par la voix du vote populaire ouvert.

Sont concernés, par cette élection entre autres, les représentants des grandes familles, des leaders de femmes, de jeunesse, etc. La population de Glôplou est donc dans  l’attente paisible du  déclenchement de ce  processus, passé  le deuil de la disparition de son chef Gueya Mahan Paya.

Sans s’y préparer, elle sera sortie brusquement de sa paisible attente par la manifestation du désir d’une personnalité bien connue d’elle. L’ancien Conseiller technique à la Primature, le préfet à la retraite, Traha Sehoulou Laurent, fils dudit village. Avec juste un peu de malice? Selon des témoignages recueillis par ledebativoirien,  il tente «de s’imposer à tous » pour se faire introniser chef du village de Glôplou.

Sa tentative d’intronisation sera  une  pullule  amère et de trop  pour cette paisible  population qui y voit une certaine complicité de l’autorité administrative du département de Bangolo. La tension  monte et deux clans en face-à-face commencent  à se  dessiner dans  le vécu du village qui vit le fardeau de la rentrée scolaire 2022-2023. Cette crise de désignation du chef commence à s’étendre hors des frontières du village Glôplou, pour se déporter là où réside désormais  tout descendant dudit village.

Le vendredi 23  septembre 2022, c’est-à-dire dans 48 heures se tiendra dans cette  localité,  un referendum «imposé» par le Préfet de département de Bangolo, Cherif Brahima, qui consistera à répondre par OUI à une Election ou OUI à un Consensus, comme  mode de  la désignation du nouveau chef du village Glôplou devant mettre un terme  à l’intérim qui dure déjà six mois. Comment en est-on arrivé à cette haute tension palpable à Glôplou, paisible village de Bangolo?

La petite histoire d’une intronisation forcée 

Tout commence  par une  petite idée, relate-t-on, et qui grandit sous  le crane depuis belle lurette de l’ancien préfet, Traha Sehoulou Laurent, fils du village qui pense avoir un impact réel au sein de la population du village Glôplou. Difficile de ne pas penser qu’une ancienne haute autorité, ancien cadre de l’administration ivoirienne, même admise  à faire valoir ses droits  pour  une  bonne retraite n’influence  pas une  communauté  villageoise.

Cette perception grandissante en puissance dans  tout le corps de ce cadre montre qu’il peut toujours se remettre dans cette belle illusion de dirigeant actif qu’il a été. Et là, ses alliés laissent propager selon les témoignages recueillis, une idée subliminale selon laquelle: ‘‘Il est l’oncle du Protocole du Président de la République, l’ambassadeur Eric Taba’’. Un neveu qui murmure à l’oreille du chef de l’Etat, suffisant pour développer le village. Cette  influence pourrait même s’étendre, jusqu’auprès du Préfet de département de Bangolo.

Une attitude qui rappelle à la mémoire de la population de Glôplou que,  fort de son statut social de Conseiller de Laurent Dona Fologo, alors président du Conseil économique et social,  l’actif prétendant au siège du chef dudit village avait fait voir de l’éclair rouge aux  joues à un trésorier de cette institution. Ce qui lui valut d’être relevé de ses fonctions de conseiller. Et encore, cet ancien Conseiller technique de la Primature sous le Premier ministre Ahoussou Jeannot a tenté un hold-up à la tête de la chefferie au profit de l’un de ses proches, confient ses adversaires.

« La crise née de son action a non seulement mis en mal, durant plusieurs années la cohésion dans le village de Gôplou, mais aurait aussi privé ce gros village d’une sous-préfecture« , se remémorent  les populations à Glôplou. Mais en fin de compte, le défunt chef, Gueya Mahan Paya, soutenu par une grande majorité des villageois sortira vainqueur de l’élection. « Cette fois, c’est l’ancien Préfet Traha Sehoulou Laurent, à la retraite, qui vise  la chaise du chef du village », explique-t-on dans les rangs des cadres du village. Respect-il,  les us et coutumes en la matière ?

Selon  les témoignages recueillis  par la rédaction de ledebativoirien.net sur cette crise latente qui  pourrait connaitre une explosion avec une tendance virant à l’affrontement, le vendredi 23 septembre prochain, depuis de plusieurs mois, une partie de  la  population de Glôplou réclamant une élection pour la désignation de son chef dit assister, à quelques manœuvres de l’administration, au profit de l’ancien préfet Traha Séhoulou Laurent. Objectif : «L’imposer comme chef du village».

Pour dissuader cette  partie de la population puisqu’elle veut une élection comme mode de désignation de son chef, une caution jugée exorbitante vu le pouvoir économique des villageois a été fixée à cent (100) mille francs CFA  appuyée d’un casier judicaire. Six candidatures émergeront face de l’opposition au choix de l’ancien préfet. Il n’en restera que Trois qui remplissent les conditions fixées. Ils seront face à l’ancien préfet si tant est que l’administration voudrait mettre fin rapidement à cette crise par l’élection réclamée par tous.

le référendum, un piège selon les témoignage?

Alors que  le village s’apprête à vivre une élection pour désigner son chef, qu’une dernière piste est imposée par l’administration conduite par le préfet et le sous-préfet. C’est l’annonce d’un référendum,  le vendredi 23 septembre 2022. Ce qui est selon les témoignages, une surprise en la matière en pays Wê. Avec une crainte d’affrontements tant la jeunesse des deux camps en face-à-face sont gonflés à bloc.

«La disparition de l’ancien chef du village a poussé monsieur Traha Séhoulou Laurent à prendre des  initiatives  pour se faire  investir en tant que chef du village par les chefs de familles. Il y a eu  opposition de ceux qui avaient  l’intention de briguer le  poste du chef à la suite d’élection.

Cela  a soulevé la population en deux blocs,  l’un, qui exige des élections, donc opposé à l’action du préfet à la retraite, et l’autre, pour sa nomination. Il propose qu’il soit  désigné  par consensus. Refus de l’autre partie de  la population, car en procédant ainsi, cela traduirait qu’il n’y a pas opposition à son action. Or elle existe et réclame une élection  pour trancher…», confie un notable présent au village que  la rédaction de ledebativoirien a contacté, ce mardi 20 septembre 2022 devant la crise qui dépasse les frontières du village Glôplou.

L’affaire est donc déportée devant le préfet de Bangolo. Celui-ci instruit  le chef intérimaire, monsieur DAN Ticouaï Dénis pour la convocation d’une grande assemblée  au cours de laquelle, le mode de scrutin de désignation du nouveau chef devra se  faire.

Les protagonistes une fois de retour au village seront pris de court avec l’organisation d’une  investiture du prétendant au  poste de chef du village, l’ancien préfet à la retraite Traha Séhoulou Laurent. Il sera intronisé par un pasteur dans le stade  du village  en  présence de ses sympathisants.

Le préfet apprenant l’acte convoque  à nouveau les différentes délégations pour une  autre rencontre à l’effet d’en savoir davantage.  «Dans  l’attende  de la rencontre, le candidat  investi par le  pasteur se rend dans la capitale du district des  montagnes MAN, pour recourir au service d’un Commissaire de Justice (Huissier de  Justice) pour  l’établissement d’un Exploit attestant de son investiture dans  le stade du village.

Le Préfet ayant appris l’acte explique aux différentes parties qu’il demeure la seule autorité devant délivrer valablement un document administratif à tout chef de village sous sa juridiction. Il convoque alors les deux  parties la semaine dernière, puisque ses consignes n’ont pas été respectées par l’ex préfet.

Dans  les échanges face au préfet, la partie de l’investi laisse entendre que, dès  lors que  le choix a été fait par les différents chefs de familles du village, cela suffit pour qu’il soit intronisé chef du village. Mieux, qu’il est actif dans les actions sociales pour le village, avec la réalisation d’un collège avec un carnet d’adresses capable de développer le village.

Des  arguments rejeter systématiquement par l’opposition devant le préfet, car selon  elle, le collège du village a été réalisé par la filière café-cacao  et  non par un individu. La tension est montée d’un cran après cette rencontre…», ajoute ce notable depuis Glôplou.

Le  lundi 19 septembre dernier à la suite d’une autre rencontre au bureau du Préfet, celui-ci instruit le Sous-Préfet à l’effet de tenir une consultation populaire, ce vendredi 23 septembre visant à recueillir les voix de ceux qui sont pour  les élections et ceux qui sont  pour  le consensus dans  le choix du chef du village. Un referendum.

Les  préfets, Cherif Brahima (en fonction à Bangolo) et Traha Séhoulou Laurent  (retraité) s’expliquent

Pour tenter d’appréhender l’environnement  à 48 heures de la consultation populaire menée par l’administration, jugée  à haut risque à Glôplou, puisque perçue comme tendancieuse, ledebativoirien.net a contacté, le mardi 20 septembre 2022 le Préfet de département de Bangolo,  Cherif Brahima. L’administrateur ayant pris  la mesure de la situation a déclaré  à la rédaction : «Je suis en pleine réunion (certainement sur le dossier) et avec de  nombreuses personnes. Laissez-moi vous recontacter tout à l’heure. Je vous reviens. C’est moi qui vous recontacte…». Il a préféré garder le silence devant notre insistance, ce mercredi 21 septembre 2022.

Cependant, cette bonne déclaration ou attitude du préfet de Bangolo laissant transparaitre des dispositions de l’autorité administrative de lever toutes les suspicions contre son autorité, nous .pousse directement à contacter l’ancien préfet Traha Séhoulou Laurent. Ayant répondu favorablement  à notre sollicitation, l’ancien Préfet a préféré s’exprimer par la voix de son chargé de  mission, après s’être excusé.

Avec le Chargé de mission flambant

Ledebativoirien.net: Quelles est  son implication dans  ce conflit latent dans le village Glôplou? 

«…je suis le chargé de mission du chef Traha Séhoulou Laurent choisi et investi, depuis le 13 aout 2022 au stade du village Glôplou. Comme, toujours, il a y a des  mécontents. Mais c’est juste une poigné de main qui s’excite. Le chef de Glôplou Traha Séhoulou Laurent a été désigné  par la majorité et cette majorité va encore s’exprimer, le vendredi 23 septembre en présence du gouverneur,  c’est que  vous appelez le référendum

Alors, ils sont allés  à Bangolo avant-hier, lundi 19 septembre 2022 devant le préfet, ceux qui prétendent être candidats avec  le chef lui-même. Quand  ils se sont exprimés, le préfet a demandé à venir  à Glôplou consulter la population. A présent, je vous dis qu’il n’y a pas de troubles ici  à Glôplou. Il n’y a rien qui puisse créer des troubles à Glôplou. Nous sommes-là pour exprimer notre volonté du peuple qui prime. C’est elle que  nous allons exprimer. Si quelqu’un vous dit que Traha Séhoulou Laurent est  à l’origine des troubles  à Glôplou, il a menti…Nous vous ferons  parvenir en direct les images de l’évènement ce vendredi 23 septembre à Glôplou…», indique le chargé de mission du candidat déjà investi chef par ses sympathisants. Il  poursuit:

«Quelques personnes se réunissent pour dire ce qui n’est pas juste. A Glôplou, aujourd’hui au moment où je vous parle, il n’y a pas de troubles. C’est la volonté exprimée du peuple qui sera prouvée le vendredi. Le chef a été déjà désigné parce que dans la charte de la chefferie du village, il n’est écrit nulle part qu’on doit voter  pour élire note chef. C’est le peuple qui désigne son chef par consensus et c’est ce qui a été fait  à Glôplou.

On ne peut pas ballonner quelqu’un, c’est pourquoi ils sont libres de dirent ce qu’ils disent. On ne peut pas faire l’unanimité. C’est une  majorité qui prime et c’est cette majorité que nous exprimons. Nous sommes là autour de lui. Eux, ils sont minoritaires et s’excitent pensant qu’ils  vont faire annuler le référendum. Voici ce qui se passe  à Glôplou».

LDI: Comment s’est faite la désignation de monsieur Traha Séhoulou Laurent déjà investi ?

 «Je vous dis, d’un moment  à l’autre, je vous ferai parvenir  les images de  l’investiture du chef Traha Séhoulou Laurent. On n’a jamais fait cela devant un parterre de personnes, c’est sur  le stade de Glôplou devant tout le monde. Nous les avons tous saisis.

Le préfet de Bangolo nous a dit  »allez-y installer votre chef de Glôplou, ce n’est pas  à nous de le choisir et revenez une fois fait au terrain devant tout le  monde ». Et c’est ce que  nous avons fait. Cela n’a pas été fait dans la clandestinité. S’il y avait d’autres candidats, c’est sur ce terrain qu’ils devraient s’exprimer…le pasteur Oulae Nobert David en qualité de porte-parole des chefs religieux (chrétiens), le porte-parole des six chefs de familles du village étaient présents….».

LDI: Il nous revient  que  le chef du village à Glôplou a été toujours désigné par une élection…

« Je voudrais  vous dire que  pour  l’histoire de  notre village, il a connu neuf chefs et c’est le dernier qui est décédé, il y a six mois. Sur les 9 neufs, deux  ont été désignés par des élections, lesquelles ont débouché sur des affrontements et de graves déchirures, dont celle du dernier chef,  le neuvième qui vient de décéder.

Les deux fois qu’il y a eu la désignation du chef du village par les élections, elles ont devisé le village. C’est ce que  les villageois ont vu et sont venus demander à monsieur Traha Séhoulou Laurent de devenir le chef de Glôplou. Les villageois refusent cette fois les élections qui débouchent sur la déchirure…».

LDI: Alors, si ce vendredi, le village à la consultation  populaire décide qu’il y ait élection que fera Traha Séhoulou Laurent ?

«Si  le referendum débouche sur la désignation par  élection, nous irons aux élections. Si le village décide qu’il y ait élection, on va aux élections. Si le village décide qu’il y ait consensus, on va au consensus. Il ne pourra pas avoir  d’affrontement. Il ne faut pas qu’on se fasse peur. Ce village regorge de beaucoup d’intellectuels et d’intelligence. Nous sommes prêts pour faire respecter le choix du village.

Les gens se font peur quand ils  parlent de son neveu Eric Taba protocole du chef de  l’Etat. Il est fils du village. Nous sommes nombreux, même ceux qui s’agitent-là, leurs femmes et enfants soutiennent le chef investi. Mais iront au référendum vendredi pour exprimer notre majorité autour du Consensus….». Ainsi termine  le chargé de  mission du prétendant Traha Séhoulou Laurent, candidat déjà investi chef chef du village Glôplou à Bangolo, contacté ce  mercredi 21 septembre 2022.

Une autre source contactée indique, aussi ce même mercredi que: « Pour ce vendredi 23 septembre, les jeunes sont effervescence on ne sait pas ce qui les  motive, des deux côtés. Si on n’y prend garde, le village Glôplou sera secoué. Nous risquons d’arriver à l’affrontement. Pour éviter cela,  il faut obligatoirement partir aux élections qui seront supervisées par les autorités, ce qui permettra d’éviter un grave conflit…». C’est ce que croit l’interlocuteur, un cadre de Glôplou.

Le défi auquel fait face, désormais le Préfet Cherif Brahima, seul administrateur de la localité est énorme. Celui de  la prise d’une décision qui satisfasse les deux parties. Le forcing pour un consensus autour d’une candidature ne sera  pas du goût des populations et sera une porte ouverte pour un affrontement et une grosse division de la population.

L’élections mal ficelée, puisque précipitée sera-t-elle l’alternative, même si, selon une partie de la population, son absence sera la conséquence d’une combine quelque part. Le Préfet Cherif Brahima qui met en mission le Sous-préfet a-t-il clairement défini, les règles du jeu de ce vendredi? Ces règles sont-elles acceptées des deux parties? La population dans son entièreté a-t-elle le sentiment que tout est fait dans la clarté, pour ce qui est annoncé, ce vendredi 23 septembre à Glôplou?  

Une décision aux forceps de nomination sera-t-elle acceptée de la population et tous les prétendants dont les dossiers ont été déposés de façon régulière? Le temps semble suspendu à Glôplou, ce vendredi 23 septembre 2022 où le préfet Chérif Brahima joue gros avec le lendemain du village.

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HERVE MAKRE

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