La rentrée scolaire pour l’année 2022-2023 a effectivement démarré comme prévue le lundi 12 septembre 2022. Mais avec quelques mesures destinées à organiser le passage en classe supérieure corsées.
UN SYSTÈME EN PANNE !
Selon Kabran Assoumou, directeur de cabinet de Mme Kandia Camara-Kamissoko, alors ministre de l’Éducation nationale, « les redoublements coûtent à l’État et aux familles, 87 milliards de nos francs. Et les redoublements empêchent certains élèves à avoir des places dans les écoles publiques ». Alors, le mot d’ordre était d’éviter les redoublements en permettant à plus d’élèves, malgré leur niveau, de passer en classe supérieure.
Pour cette rentrée, Mariatou Koné, ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, a serré la vis. Les moyennes annuelles pour l’exclusion (moins de 8,50/20), le redoublement (8,50/20 à 9,49/20) et le passage en classe supérieure (à partir de 9,50/20) ont été revues à la hausse.
Mais pour le journaliste et grand analyste F..M. Bally, cette mesure pour mettre fin à l’ère de la médiocrité et de la complaisance, afin de relever le niveau de l’école, bien que salutaire pose sérieusement problème. Car elle sonne le glas de la Politique de scolarisation obligatoire (PSO) initiée par le gouvernement en faveur des enfants de six à seize ans.
A cet effet, l’article 2-2 de la loi susvisée est clair et limpide: « L’État à l’obligation de maintenir, au sein du système scolaire, les enfants âgés de six à seize ans, y compris ceux à besoins spécifiques et de mettre en place un mécanisme permettant d’intégrer ou de réintégrer les enfants de neuf à seize ans qui sont hors du système, notamment par des classes passerelles pour la tranche de neuf à treize ans et la formation professionnelle pour celle de quatorze à seize ans ».
Une ordonnance, qui était envisagée mais qui n’a jamais vu le jour, devrait donc préciser « les moyens de réintégrer les enfants qui ont quitté le système éducatif« .
Mais, sept ans après sa promulgation, la loi sur la PSO est déjà frappée de caducité et de désuétude, face au manque de vision politique et de reformes véritables du système éducatif en panne.
Ainsi, la politique du surplace, qui plombe le système éducatif, sacrifie irrémédiablement tous ces enfants qui sont exclus en masse à devenir des déchets de la société et de potentiels « Microbes ». Et c’est le cercle vicieux», sentence M. Bally.
D’autres observateurs se prononcent
Une situation dramatique observée dans la ville d’Issia au centre-ouest de la côte d’ivoire avec 3000 élèves exclus du système en 2 ans. Avec des enfants âgés de 14 à 15 ans non scolarisés parce que renvoyés de l’école publique, confie un anonyme.
Après, la qualité de l’école exige un certain nombre de règles. La ministre Mariatou Koné a juste décidé de corser les conditions pour avoir une place dans une école publique, aux élèves de se mettre au travail », indique un autre observateur.
Au constat de cette réalité peut-on dire que l’on prépare à son corps défendant des sacrifiés d’un système sinistré de part et d’autre ? Les résultats en fin d’année scolaire 2022-2023 situeront sur la pertinence d’une telle annonce de la ministre Mariatou Koné.
ledebativoirien.net
Grace Ozhylly