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Abidjan-exclusif-affaire docteurs non recrutés-le porte-parole Dr. Lorimer ZOUKPE se déchaîne contre les partis politiques: «Arrêtez de manipuler les Docteurs…

Abidjan-exclusif-affaire docteur non recruté-le porte-parole Dr. Lorimer ZOUKPE se déchaîne contre les partis politiques: «Arrêtez de manipuler les Docteurs… ledebativoirien.net

 

…Leurs manipulations visibles ou invisibles ne nous aident pas…Non à l’appel aux désordres de certains»

Dr. Lorimer ZOUKPE, Porte-parole des Docteurs non-encore recrutés de Côte d’ivoire (CDNER-CI) dit ‘‘non à la brutalisation sociale et institutionnelle du pays’’. Il se désolidarise de la projection de soulèvements des docteurs en proie au chômage dans les rues d’Abidjan. Suivons ensemble son interview qu’il a accordée au Ledébativoirien.net.

 

LDI : Dr Lorimer ZOUKPE, quel est réellement le bilan que votre Collectif fait des revendications entamées depuis décembre 2021 avec le Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ?

Dr. ZOUKPE : Merci monsieur le journaliste pour cette question portant sur le bilan des actions avec la tutelle. Comme vous l’avez évoqué, depuis décembre 2021, le Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique nous a ouverts un cadre formel de discussion afin de trouver une solution à la situation des Docteurs en quête d’emploi.

Le terme revendication me gêne parce qu’en mon sens il n’est pas approprié. Un docteur qui n’est pas recruté par la fonction publique de son pays ne devrait pas aller dans les rues et souhaiter la démission ou le limogeage d’un ministre. La fonction publique à ses règles dans tous les pays normaux de la planète. Je souhaiterais donc le terme de négociation ou de plaidoyer dans le respect des autorités. Cela permettrait de savoir où on va et ce qu’on veut réellement.

 

LDI : Qu’est-ce que vous voulez concrètement ?

Dr. ZOUKPE : Les docteurs en difficultés socio-professionnelles veulent du travail. Raison pour laquelle ils plaident auprès du Ministre de tutelle pour que celui-ci soit leur Avocat en vue d’une intégration et une insertion massive de ceux-ci. Cependant d’autres sont en rupture de ban avec le Ministère en dépit des appels incessants du ministre lui-même à la discussion civilisée ; et c’est vraiment dommage.

   

LDI : Qu’est ce qui fait la distorsion entre ce groupe de Docteurs et le ministère de tutelle ?

Dr. ZOUKPE : Ce groupe est mieux placé pour justifier leur position, mais quand nous les suivons à distance sur les réseaux sociaux et d’autres canaux d’information, ils décrieraient la lourdeur du processus du recrutement des Assistants à l’enseignement supérieur.

Je ne répondrai pas véritablement avec aisance à votre question car, mon collectif n’est pas l’auteur de ce terme «lourdeur». Cependant je vais vous dire tout simplement que ce groupe de docteurs est déconnecté de la réalité factuelle et actuelle, dans la mesure où celui-ci ne vient pas aux vraies informations, c’est-à-dire à la discussion avec le professeur Adama DIAWARA, Ministre chargé de la question avec son cabinet dans le cadre du dialogue social.

Les différents collectifs ont remis chacun un document où sont répertoriés les points centraux des plaidoyers. Un séminaire dont le but était de relever les forces et les faiblesses du système éducatif et faire des propositions concrètes a été organisé. La conférence de presse conjointe des collectifs du 1er octobre a eu pour but d’expliquer aux Docteurs les résultats du fruit du dialogue permanent avec la tutelle par la signature d’un protocole d’accord. Ce qui a acté l’annulation de la composition sur table.

Il était donc important de faire connaitre aux Docteurs au chômage l’évolution positive du processus avec le Ministre Adama DIAWARA. Cette initiative a été prise par les six collectifs favorables au dialogue social. Des appels ont donc été lancés afin de nous désolidariser des oiseaux de mauvais augure intoxiquant des Docteurs désespérés.

 

LDI : Désespérés ?

Effectivement cher Monsieur et je pèse mes mots. C’est ce qu’ils sont parce que je ne peux pas comprendre que quelqu’un qui a un BAC+8 puisse écouter un pseudo leader qui ne va pas aux vraies informations et raconte ce qu’ils veulent entendre.

 

LDI : Avez-vous des éléments de preuve de ce que vous avancez ?

Monsieur, suivez bien ma démonstration. Avant la session de recrutement 2022 des Assistants de l’enseignement supérieur, l’on nous parlait en début de décembre 2021 de : « le décret ou rien ». Par la suite, il n’y a pas eu le décret. En fin décembre, on a entendu par certains docteurs qu’ils donnent jusqu’au 31 décembre pour la prise de décret exceptionnel par le Président pour l’intégration de tous les Docteurs concernés, le décret a débouché sur une composition sur table un dimanche dans les différents centres du concours.

Ces mêmes docteurs continuent de projeter des marches et autres. Eu égard à ce qui est susdit, il faut noter que ce sont ceux qui écoutent cette irréalité et ces défis desservant la cause que je nomme par le terme « désespérés ». Un docteur est un éclaireur digne du nom. Il doit donc agir comme tel. Un seul docteur peut être trahi par plusieurs docteurs mais à mon sens, le contraire n’est pas logique et frise le décernement de ce grade par défaut et c’est regrettable, car n’honorant pas ce titre de Docteur.

 

LDI : Quand nous analysons vos revendications, on voit tout de suite que le contenu du plaidoyer converge, alors pourquoi cette pluralité de collectifs dans votre milieu ?

Chaque collectif a son histoire. Depuis 2014, on avait déjà un collectif pour poser les problèmes des docteurs et c’est cette structure de 2014 que je dirige en tant que le porte-parole, aujourd’hui. Mais comme vous le constatez, le milieu universitaire est celui des grands courants de pensées et de dialectiques. C’est effectivement cette pluralité de visions qui enrichit les débats. Pour être précis, il y a eu un problème de succession dans l’autre collectif qui s’est éclaté en cinq groupes suite au recrutement de leur porte-parole principal à la première session 2022.

Cependant cela n’affaiblit pas ou ne fragilise en rien notre plate-forme de négociation et de discussion avec la tutelle. Chaque porte-parole est en phase avec son groupe et tout va bien. C’est ce qui importe de retenir. Sinon le collectif des Docteurs Non Encore Recrutés que je dirige a fait sa succession pacifiquement et nous sommes toujours en bonne intelligence.  

 

 LDI : Il y a des mouvements annoncés par un collectif des docteurs qui n’est d’ailleurs pas à ses premières actions sur le campus de Cocody et ailleurs. Que dit votre collectif pour ces mouvements futurs ?

Dr. ZOUKPE : Cette question donne tout le sens de cette interview. Si mon collectif est muet sur ces dérapages qui n’ont que duré, c’est que ce mutisme serait une complicité qui ne dit pas son nom.  En effet, depuis décembre 2021, notre collectif a choisi la voie du dialogue civilisé comme leitmotiv de ses actions pour la résolution du problème des docteurs en difficultés d’intégration dans le tissu socio-professionnel.

Dieu voulant, le ministre nous a ouverts les portes et un cadre de discussion permanent existe depuis 2021. Des échanges et discussions s’y déroulent sans heurts. Le ministre et son cabinet favorisent un échange réel avec les porte-paroles des Docteurs. Dans le process, il y a des acquis importants au niveau du mode du recrutement et les perspectives sont bonnes pour les postes budgétaires.

L’approche du Ministre n’est pas aux antipodes des vœux des Docteurs en difficultés. Seulement ceux-ci manquent de patience. Les choses avancent sûrement avec le ministre Diawara et chose paradoxale, ce sont ceux qui sont absents à la table de discussion qui informent fièvrement et ordonnent le désordre. Notre collectif dit non aux troubles sur les campus universitaires et se désolidarise de la projection des mouvements d’humeur de ceux-ci dans les rues d’Abidjan.

 

LDI : Dr. ZOUKPE, que pensez-vous que  l’opinion et les docteurs en non recrutés devraient  retenir au terme de nos échanges ?

Mes remerciements vont en votre endroit pour ces questions abordées. Mon Collectif lance un appel aux parents des docteurs en difficultés d’insertion que ce que les docteurs vivent présentement n’est pas le fait du ministre Adama DIAWARA et qu’il s’agit là d’un problème systémique. Il importe à l’espèce d’interroger tout le système éducatif pour un règlement efficace et durable de cette épineuse question de l’élite ivoirienne. Aujourd’hui le Ministre envisage la création concrète des Ecoles Doctorales. Ce qui permettrait d’encadrer les doctorants en fonction du marché du travail et du besoin de l’Etat.

Aux Docteurs, de ne pas s’adonner aux mouvements desservant la cause commune qui est l’intégration de tous les docteurs concernés. La Côte d’ivoire ne saurait laisser indéfiniment la ressource humaine pour laquelle elle a investi pendant plusieurs années. Evitons donc la brutalisation sociale et institutionnelle du pays. Le ministre est à l’œuvre pour une solution durable de nos difficultés.

A certains partis politiques d’arrêter de manipuler les Docteurs, car nous avons déjà trop de problèmes donc nous voulons uniquement aller vers les solutions idoines. Nous ne voulons pas en rajouter. Leurs manipulations visibles ou invisibles ne nous aident pas. Bien au contraire prolongent nos souffrances.

Aux autorités universitaires d’être proactives face aux comportements de certains docteurs sur les campus universitaires dont elles ont la charge. La franchise universitaire existe, mais il faut préférer l’injustice étatique aux désordres. Il faut par leur autorité, prémunir nos temples du savoir des comportements indigestes et aux spectacles hideux. L’Etat doit fonctionner. Il faut donc prévenir que de chercher à guérir.

Au chef de l’Etat sous l’éclairage du professeur Adama DIAWARA, ministre de tutelle, de nous aider dans nos difficultés. Nous savons que le recrutement d’un docteur à la fonction enseignante se fait selon le budget alloué au ministère et selon le besoin de l’Etat mais l’exception ivoirienne par «UN PLAN MARSHALL» pourrait stabiliser le nombre relativement élevé des Docteurs en Côte d’ivoire.

ledebatinoirien.net

HERVE MAKRE

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