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Abidjan: les victimes des déchets toxiques vont faire du bruit devant la Cour de Cassation

 

« Monsieur, dites au Président qu’on souffre…on a perdu beaucoup de nos parents et amis »

 

   Des tournées de sensibilisation à Abidjan et Bingerville des victimes aux fins de la tenue d’un sit-in pacifique, ont été entreprises  par les responsables du réseau national pour la défense des droits des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire. Ils annoncent le sit-in ce pour, ce mercredi 26 octobre 2022 à partir de 9h 30 minutes au Plateau. Elles entendent dénoncer «la rétention injuste et injustifiée par le juge Kouyaté Damou» de la procédure des victimes des déchets toxiques.

C’est le 18 octobre 2022, que les victimes des déchets toxiques, membres du RENADVIDET-CI ont, par le biais de monsieur Charles KOFFI, leur président,  saisi le Président de la République, en sa qualité de Premier Magistrat de notre pays, d’un courrier, à l’effet de dénoncer la rétention injuste et injustifiée de leur procédure par monsieur Kouyaté Damou, Conseiller de la Cour de Cassation de Côte d’Ivoire.

Aussi, l’ont-elles informé, qu’elles organiseront, ce mercredi 26 octobre 2022 à partir de 9 heures 30 minutes, un sit-in pacifique devant l’immeuble les Hévéas jouxtant la Cour abritant le Conseil Constitutionnel, à l’effet de protester vigoureusement contre l’attitude de ce Magistrat dont le seul objectif viserait, selon elles, à faire du dilatoire au profit de la SGCI.

En effet, dans ce courrier, le Président du RENADVIDET-CI fait observer au Président de la République M. Ouattara, que la Cour de Cassation, en violation flagrante de certaines dispositions de droit, a rendu le 10 décembre 2020, un arrêt de cassation sans renvoi N°960/20   de  l’arrêt civil contradictoire  N°464  rendu le 19 juillet 2020 par la Cour d’Appel d’Abidjan.

Cet arrêt avait condamné la Société Générale Côte d’Ivoire dite SGCI à leur remettre les documents bancaires et l’identité complète des 23 mille victimes des déchets toxiques qu’elle avait, du 1er au 21 mars 2010, déclaré avoir indemnisées et cela, sous astreinte comminatoire de 10 millions de francs CFA par jour de retard d’exécution.

Et lesdites astreintes courent depuis le 25 juillet 2018, date du rendu de l’ordonnance de référé N°3340 assortissant cette obligation de faire d’astreintes confirmée par l’arrêt civil précité. Ou tout au plus, au 02 septembre 2019, date de signification à la SGCI dudit arrêt.

Par ailleurs, au cours de cette tournée, Charles KOFFI est revenu sur le comportement incompréhensible de certains Magistrats qui, dans cette affaire, se seraient liés d’amitié avec leurs bourreaux. Pour lui, au lieu d’être du côté de la justice, du droit pour lequel ils ont prêté serment, ils ont préféré choisir la voie de l’argent, la voie de la corruption. Et toujours selon lui, ces Magistrats jugent des braqueurs à main armée auxquels ils infligent de lourdes peines et pourtant, nombre d’entre-eux braquent des décisions de justice en causant du tort aux veuves et orphelins impunément et cela, avec la caution de leur hiérarchie.

Aussi, a-t-il souligné ne pas comprendre, que malgré plusieurs dénonciations de leurs comportements malsains à leur hiérarchie, ces Magistrats sont confortés dans cette posture. Il en veut pour preuve, le Président actuel de la Cour d’Appel d’Abidjan qui, comme pour leur dire, qu’il en a que cure de leurs différentes saisines du Président de la République sur ces diverses forfaitures dans cette affaire, «a tout de même rendu dans celle-ci, un arrêt civil en inventant des règles de droit pour dénier aux victimes leur droit d’être indemnisées ».

En outre, il a fait savoir à ces victimes qu’il garde toujours sa confiance au Président de la République qui pour lui, sait agir toujours à temps dans l’intérêt de son peuple. C’est pourquoi, il l’a encore saisi d’un courrier contre l’attitude de cet autre Magistrat, monsieur Kouyaté Damou. Il a affirmé, avoir foi que le Président Alassane Ouattara mettra tout en œuvre en sa qualité de Premier Magistrat afin que non seulement toutes les décisions dans cette affaire soient rendues conformément au droit mais aussi et surtout avec diligence.

Pour finir, Charles Koffi a invité les victimes à venir massivement à ce sit-in en prenant le soin de les rassurer qu’outre le Préfet d’Abidjan, il a saisi le Président de la République, d’un courrier pour l’informer de la tenue de celui-ci. Pour lui, en dépit du comportement déviationniste de certains Magistrats venus à la Magistrature pour s’enrichir facilement, pour le gain facile, son pays, la Côte d’Ivoire demeure un Etat de droit.

Au sortir de cette réunion, Ledebativoirien a interrogé une victime nommée Koné Seydou sur ses sentiments relatifs au traitement de cette affaire par la justice. Après avoir fait ses bénédictions en langue au Président du Renadvidet-CI qui, selon lui, grâce auquel on parle encore de leur indemnisation, dit faire confiance au Président Alassane Ouattara, dans  le règlement  de  leur  dossier d’indemnisation.

Cependant, il revient  sur  une promesse électorale faite par le candidat en  affirmant qu’ils ont voté le président Alassane Ouattara qui leur a dit, lors de sa première campagne présidentielle, que dès qu’il arrivera au pouvoir, il règlerait cette affaire.

«Il nous a dit de ne pas donner nos voix aux déchets toxiques. Et c’est que nous avons fait et continuons de faire. Mais, depuis là, ce que nous n’arrivons pas à comprendre, avec tout ce que nous avons subi avec la FESCI et le FPI de Laurent GBAGBO sous leur régime, ce sont nos frères et sœurs Juges dioula qui nous en veulent aussi aujourd’hui  dans cette affaire et cela, à cause de notre propre  argent que les GOHOUROU ont détourné.

Pour eux, nous devons nous taire pour leur permettre de manger l’argent-là sans bruit. Monsieur le journaliste, vous qui comprenez français-là, il faut dire au Président Alassane Ouattara qu’on souffre et que c’est à cause de notre soutien à son parti  qu’on a perdu beaucoup de nos parents et amis».  Quelques difficultés  pour  la rédaction avant la mise sous  presse d’avoir les  impressions du Conseiller Kouyaté Damou, dans  une ambiance de vacances judicaires.

ledebativoirien.net

H. MAKRE

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