Le Président du Syndicat National des Praticiens de Médecine et de la Pharmacie Traditionnelles de Côte d’Ivoire (SYNAPMPT-CI), à quelques jours de la tenue du 1er congrès dudit syndicat, ouvre les perspectives d’une activité intense de ce secteur, dont les bienfaits sont reconnus par l’Organisation Mondiale de la Santé-OMS, pour l’Afrique. Voici ce qu’il en dit.
« Tout va bouger maintenant », Dr Yao KINIMO
« En Côte d’Ivoire le système de santé est composé de secteur public, du secteur privé et de la médecine traditionnelle qui continue à occuper une place importante dans l’offre de soin en Côte d’Ivoire. Dans le cadre de l’évolution de la médecine traditionnelle en Afrique, la Côte d’Ivoire fait partie des 40 pays de la région africaine qui ont élaboré des politiques nationale sur la médecine traditionnelle en 2022.
Cependant, notre pays n’a pas encore atteint le niveau d’officialisation de l’intégration de produits issus de la médecine et la pharmacopée traditionnelles dans les systèmes de soins publics comme c’est le cas au Ghana, au Burkina ou au Mali. Pourquoi ?
Il existe plusieurs raisons dont la plus importante l’insuffisance des laboratoires pour tester et valider la non-toxicité et l’efficacité médicinale des produits fabriqués par les tradipraticiens avant leurs mises sur le marché. Il faut ajouter à cela le coût très élevé des réactifs.
Et pourtant les besoins sont énormes. Selon les statistiques, plus de 70% des ivoiriens se soignent grâce à la médecine et à la pharmacopée traditionnelles.
Autre facteur de la non-émergence de la médecine traditionnelle, c’est qu’il existe très peu de centres et structures de formation qualifiante ou professionnelle qui intègrent dans leur cursus la médecine et la pharmacopée traditionnelles.
On pourrait citer aussi des barrières psychologiques héritées de l’introduction des médicaments dits de la médecine moderne depuis les temps coloniaux. En effet, depuis ce temps, les médecins ont réussi à convaincre leurs patients que les médicaments issus de composés chimiques sont plus efficaces que l’utilisation de la pharmacopée traditionnelle.
Heureusement que tout cela est en train de changer. Bref !
C’est pour toutes ces raisons que nous avons décidé de créer en Côte d’Ivoire, le premier Syndicat regroupant tous les acteurs et intervenants dans le domaine de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles.
Nous nous sommes fixés, entre autres, les objectifs suivants :
- Identifier tous les tradipraticiens de Côte d’Ivoire,
- Les sensibiliser aux normes et processus de validation de leurs produits à travers des ateliers de formation,
- Créer les conditions de l’intégration de la filière médecine et pharmacopée traditionnelle dans les écoles, universités et centres de formation,
- Obtenir l’homologation des produits issus de la pharmacopée traditionnelle pour une large diffusion dans les officines,
- Sensibiliser les populations aux vertus des plantes et leur expliquer leur utilisation dans le cadre des soins,
- Susciter la création de PME de médecine et de pharmacopée traditionnelle sur l’ensemble du territoire ivoirien dans le domaine de la production, de la distribution en passant par le contrôle qualité,
Notre premier Congrès qui se tiendra le 03 novembre prochain sera l’occasion d’arrêter les conditions à mettre en œuvre pour atteindre ces objectifs », annonce le président du Syndicat National des Praticiens de Médecine et de la Pharmacie Traditionnelles de Côte d’Ivoire Dr Yao Kinimo.
ledebativoirien.net
Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de www.ledebativoirien.net, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites.
En savoir plus sur LE DEBAT IVOIRIEN
Subscribe to get the latest posts sent to your email.