L’arrestation du chef Mobio Aboussou Georges Guy, d’Adjamé-Bingerville, le jeudi 27 octobre 2022, pour un supposé détournement de fonds opéré dans les caisses de la chefferie dont il a la charge et, sa comparution, vendredi 28 octobre 2022 devant le procureur, qui l’a placé sous mandat de dépôt pour être écroué à la MACA, trouble le village. Cache-t-elle des réalités ignorées de la communauté villageoise dudit village ? interroge-t-on dans la cité de Bingerville.
Les faits
A la fin du mandat de la génération Dougbô au pouvoir, après 15 années de règne, c’est au tour de la génération Tchagba de prendre le relais, dans l’ensemble des villages Atchan. A Adjamé-Bingerville, les choses ont débuté dans le calme avant de se mouvementer.
A la fin du processus coutumier, Mobio Aboussou Georges Guy a été désigné nouveau chef du village sur une liste de 4 personnes.
Toutes les démarches coutumières sont entamées et été achevées, notamment l’intronisation du nouveau chef sur la place mythique Gbêgrê-Koumin, sa bénédiction par le Nanan et sa présentation officielle à la population, et administratives ont été déclenchées.
Naturellement, cette trahison doublée d’injustice n’a pu être acceptée par la population. Il est immédiatement banni du village. «Sans territoire ni administrés, le prétendu chef se promène partout avec l’arrêté pour clamer son pouvoir en réalité inexistant sur tous les toits des juridictions.
C’est donc un village avec ses populations désemparées, à bout de souffle et excédées qui viennent d’assister à l’arrestation de leur choix, Mobio Aboussou Georges Guy, « sans motif valable », ce jeudi 27 octobre 2022. «Le seul fait qui est reproché à cet intellectuel qui a porté très haut, le drapeau de la Côte d’Ivoire à des prestigieux concours internationaux; le seul péché de cet intellectuel hors normes qui a fait toutes ses études loin du sol natal et drainé des prix internationaux, c’est d’avoir été choisi par sa génération comme chef de village », indiquent la communauté villageoise encre sous le choc de cette arrestation.
Avant la mise sous presse, les tentatives de la rédaction de ledebativoirien.net à avoir la version du plaignant Awaka Ghislain, sont pour l’instant infructueuses. A l’autre bout du téléphone, c’est le silence. Ni lui, ni son secrétaire ou son protocole ne donne de suite à tous nos appels. Nous insisterons.
Pourra-t-on dire que la Côte d’Ivoire souffre-t-elle de ses juridictions? La question mérite d’être posée tant elle ne tient compte de la loi portant statuts des rois et de chefs traditionnels en Côte d’Ivoire. Eu égard à la gestion du dossier de la crise de chefferie qui a cours à Adjamé-Bingerville, par l’appareil judiciaire avec ordre qu’aurait donné le Procureur pour l’arrestation du Chef du village de cette localité, qui ignore actuellement la direction du vent.
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