«La crise est en train de prendre une autre tournure…» Me Latte Wesley
Une plainte contre X a été annoncée, le jeudi 20 octobre 2022 face aux médias au siège de la chefferie de Bingerville, par Maitre Latte Wesley, l’avocat qui soigne les intérêts de la communauté villageoise d’Adjamé-Bingerville dans la succession à la chefferie dans ledit village. Il est conforté dans son action par certains faits qu’il dit avoir porté à la connaissance du Procureur de la République de Côte d’Ivoire.
De faits, Me Latte Wesley relate des agressions multiples contre des notables et personnes proches de monsieur Mobio Aboussou Guy Georges fils du Village d’Adjamé-Bingerville choisi comme chef dudit village et intronisé en avril 2021. Lequel est au prise à un autre chef, détenteur lui, d’un arrêté préfectoral, depuis octobre 2021, monsieur Awaka Ghislain et ce, « au mépris» dit-il, du droit coutumier et de la loi de 2014 portant statuts des rois et chefs traditionnel en Côte d’Ivoire. Il explique la nouvelle situation à Adjamé-Bingerville non sans interpeller les autorités ivoiriennes.
«Tout le monde sait qu’il y a une crise à la chefferie d’Adjamé-Bingerville, due à la remise inattendue d’un arrêté à monsieur Awaka. Un arrêté préfectoral le nommant le chef du village. Alors que, le village, le 2 octobre 2019 a désigné Mobio Aboussou Guy Georges comme étant son chef du village. Et que ce dernier a été intronisé comme tel, le 10 avril 2021 conformément à la Loi du 14 juillet 2014 portant statuts des rois et chefs traditionnels, qui stipule, que les Chefs de villages sont désignés selon les Us et Coutumes dont ils relèvent.
Cette situation a conduit à un bicéphalisme au niveau de la chefferie d’Adjamé-Bingerville. Il y a Mobio Aboussou Guy Georges qui est le chef légitime de la communauté villageoise d’Ajamé-Bingerville, celui que reconnaît les villageois et, il y a monsieur Awaka qui est en quelque sorte, le chef du Sous-Préfet de Bingerville ou de l’administration…», explique l’avocat, avant d’énoncés des actes de violence perpétrés ces derniers jours dans le village.
«Un certain nombre de procédures ont été initiées par l’un, que par l’autre. Ces procédures sont encore pendantes devant les tribunaux et nous avons remarqué, depuis quelque temps que, le camp de monsieur Awaka évolue du côté de la violence. Je voudrais citer quelques chapitres à ce niveau.
Il y a eu une intrusion dans la nuit du 22 août 2022 à 00 heure 30 minutes au domicile maternel du chef Mobio Aboussou avec arme à feu à la recherche de sa génitrice, qui heureusement n’habitait plus dans ce lieu.
Il y a eu aussi un braquage qui a été commis par des inconnus sur les personnes de, Adjobi Réné Armel et Anonssé Magloire ; la voiture de la chefferie dans laquelle ils se trouvaient a été emportée par les braqueurs, les occupants ont été roués de coups et jetés sur le trottoir.
Par la suite, il y a eu deux enlèvements de jeunes des noms de, Aké Yapo Stanislas et Yapo Marvel en pleine journée par des personnes encagoulées. Et ces personnes qui les ont enlevés leur ont demandé: ‘‘qui était le chef du village d’Adjamé-Bingerville ?’’. Ils ont répondu que pour eux, le chef du village est Mobio Aboussou Guy Georges; alors que pour ces personnes ce devrait être monsieur Awaka, puisqu’ils ont dit que, c’est monsieur Awaka qui est le chef.
La dernière violence a été faite sur la personne de monsieur Akim Adéboyé, qui est un jeune que monsieur Mobio Aboussou connaît depuis une dizaine d’années. C’est un conducteur de taxi qui l’accompagne pour faire ses courses. Ce jeune homme a été appelé par une amie à N’dotré. Quand il est arrivé au lieu du rendez-vous, c’est une autre personne qui était là et non son amie. Cette personne est venue avec six personnes.
Trois au dehors et trois à l’intérieur avec ce jeune homme et cette jeune fille. Parmi ces personnes, une détenait une kalachnikov et un autre un pistolet. Et ces personnes ont demandé au jeune de leur indiquer le domicile du chef Aboussou. En tous cas, de leur faciliter la tâche pour mettre la main sur le chef Mobio Aboussou Guy Georges. Naturellement comme ce jeune homme a refusé il a été menacé en de termes très clairs…».
Ce sont là, quelques faits livrés par l’avocat de la chefferie à Bingerville Me Latte Wesley. Une situation de violence permanente qui prévaut Adjamé-Bingerville et qui pourrait aboutir à des conséquences selon lui, dramatiques si des mesures ne sont prises pour y mettre fin, en normalisation l’environnement dans ce village
«Nous estimons que ces différents actes qui sont posés par ces personnes sont graves. Le Procureur de la République est saisi pour qu’une enquête soit diligentée et que ces personnes soient démasquées. Mais en attendant, nous voulons porter à la connaissance de l’opinion l’évolution tragique de la situation à Adjamé-Bingerville. La crise est en train de prendre une autre tournure et si l’on ne prend garde, il risque d’avoir drame.
Nous appelons les autorités administratives, tant local que national à prendre toutes leur responsabilité pour que cette crise artificielle prenne fin…que tout le monde s’en tienne au choix des villageois d’Adjamé-Bingerville pour que la paix revienne dans ce village», appelle Me Latte Wesley, l’avocat, de la communauté villageoise d’Adjamé-Bingerville dans le litige à la chefferie qui court.
En face, le camp de l’autre chef, Awaka contacté par ledebativoirien indique que ‘‘cette affaire est devant le Conseil d’Etat’’ et que les conclusions sont attendues. La sonnette d’alarme est tirée par Me Latte Wesley.
Le pire peut-être évité autour de cette question d’accession au trône qui commence à s’emparer de tout le corps des rois et chefs traditionnels en Côte d’Ivoire, ces dernières années.
ledebativoirien.net
HERVE MAKRE
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