Dans un communiqué du 1er octobre 2022 adressé au peuple togolais, le Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante (Rcdti) et le Collectif pour la Vérité des Urnes-Togo-Diaspora (Cvu-Togo-Diaspora), met un doigt sur ce qu’ils estiment être ce qui freine le développement et la démocratie au pays de Faure Gnassingbé Eyadema. Suivez leur dénonciation avec ledebativoirien.net.
LE PROBLEME TOGOLAIS
La situation politique du Togo caractérisée par plus de cinquante-cinq ans d’un système politique autocratique et despotique, dirigé par une seule famille, les Gnassingbé, suscite une triple interrogation :
Qu’est-ce qui ne va pas chez le Peuple togolais ? S’agit-il de tout le Peuple ou seulement d’une partie? Une solution pacifique fondée sur le droit et la justice est-elle encore possible ?
LE PEUPLE TOGOLAIS TROMPÉ : LE RALLIEMENT DES « ALIMENTAIRES » AU SYSTÈME GNASSINGBÉ
Qu’il s’agisse de militants politiques, de politiciens, d’activistes ou de membres de la société civile… Si le Peuple togolais a toujours manifesté un soutien actif pour libérer ces innocents, il faut aussi prendre en compte deux phénomènes parallèles : certains dirigeants de l’opposition politique togolaise ont «trompé» la population en choisissant de se rallier au système Gnassingbé ; alors que d’autres ont d’abord travaillé avec le système avant de s’y opposer.
L’attitude irresponsable de ces dirigeants conjuguée aux dégâts collatéraux du régime d’oppression, qui se traduit sur plusieurs décennies par des milliers de décès, civils comme militaires, au sein de la population togolaise, a pondéré l’enthousiasme initial du Peuple togolais pour risquer sa vie pour sauver celle de ceux qui sont privés de libertés. Face au nombre grandissant de victimes et martyrs innocents togolais sous la gouvernance Gnassingbé et certains responsables politiques et syndicaux dits de l’opposition qui ont choisi d’accompagner ou de carrément de travailler avec le système Gnassingbé, une partie importante des Togolaises et Togolais, qui se sentent trompés, n’ont plus guère envie aujourd’hui d’aller libérer des prisonniers, voire même de se «libérer » tout court.
Que ce soit au travers des représentants de confessions religieuses, des dirigeants économiques, des artistes, des musiciens et autres membres de la société civile, la notion de promotion du pardon et de la paix, notamment par les représentants des confessions religieuses, en connivence parfois avec le régime Gnassingbé, a paradoxalement empêché que la justice soit conviée au travail de recherche de la vérité et des réparations à accorder aux victimes du système Gnassingbé. Le Peuple togolais, dans sa grande majorité est en train de constater à ses dépens qu’il ne peut y avoir de paix, ni de réconciliation, ni de pardon, ni à fortiori, de juste réparation, sans passer par la case Justice, une justice indépendante du pouvoir en place.
Toutefois, l’institutionnalisation du fatalisme que certains tentent d’instaurer au Togo semble avoir du plomb dans l’aile, même si pour le moment, ce fatalisme ambiant et la peur qui sont les principaux vecteurs de la neutralisation de la lutte pour la libération du Togo. Aucune lutte gagnante pour la libération ne peut se nourrir du fatalisme, surtout si celui-ci est nourri par un système de corruption et d’achat des consciences huilé par certains médias de propagande au service du système Gnassingbé.
TOGO : L’EFFROI SUSCITÉ PAR LE FAIT POUR UN (E) CITOYEN (NE) D’ETRE ASSOCIÉ (E) AVEC LE MOT « POLITIQUE
Le système Gnassingbé, installé au Togo depuis 1967, a compris les bienfaits qu’il peut tirer de ce fatalisme. Il a ainsi fondé sa pérennisation au pouvoir sur la répression et la peur, entretenant de fait, l’impossibilité d’une alternance politique pacifique. Le système a conçu sa stratégie politique sur les préceptes amplifiés de Machiavel.
Au Togo, celui qui contrôle la peur des citoyennes et des citoyens togolais devient de facto le maître de leur destinée, voire de leurs âmes dès lors que la peur conduit certains à légitimer le système du mal et d’usurpation engendré par la famille Gnassingbé. Le système Gnassingbé est fondé sur l’art d’avoir toujours raison.
Pour que le système Gnassingbé fonctionne, il doit nécessairement «embrigader» le subconscient du Peuple togolais. Pire, il est question d’empêcher l’imaginaire togolais de «rêver» à sa liberté et à sa souveraineté. Il s’agit du viol de l’imaginaire des citoyennes et des citoyens togolais. Le système Gnassingbé a institutionnalisé la confiscation par les «élites» tribalistes et corrompues du pouvoir militaire et économique. La peur institutionnalisée et l’effroi suscité par le fait d’être associé avec le mot « politique » permet à Faure Gnassingbé et ses militaires de confisquer l’imaginaire, les initiatives, les velléités de liberté et même d’analyse indépendante. Alors, il ne faut pas s’étonner que quelque chose ne puisse pas « aller » chez la Togolaise et le Togolais, y compris dans la Diaspora.
L’histoire démontre qu’en maints endroits de par le monde lorsque la peur a reculé les dictateurs ont été chassés du pouvoir. Une triple question interpelle aujourd’hui les Togolais. Qui (individu ou groupes d’individus) osera re-faire le premier geste pour entrainer et mobiliser la majorité du Peuple dans le nécessaire mouvement de contestation de la légitimité du régime ?
Est-ce qu’une condamnation du système Gnassingbé par la Cour de Justice de la CEDEAO entraînant le « lâchage » de Faure Gnassingbé et ses affidés peut faire la différence en conduisant les militaires à préserver leur future en choisissant de ne plus protéger celui qui les fait «vivre» ?
Que faire une fois le pouvoir vacant pour installer une transition politique sur des bases de la vérité des urnes et donc démocratiques qui permettent d’éviter l’écueil majeur du retour du pouvoir dans les mains des militaires ?
RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA offre des pistes de solutions qui passent par le retour des valeurs, d’un projet de transition politique dit « la Charte de le Mutation du Togo » et d’un projet de société commun qui supposent que des conférences inclusives sans les tenants de Faure Gnassingbé puissent se tenir pour faire jaillir un consensus inclusif.
LE PEUPLE MALIEN DONNE L’EXEMPLE À SUIVRE AU PEUPLE TOGOLAIS
Il faudra peut-être prendre exemple sur le vaillant Peuple du Mali qui jusqu’à ce jour, soutient le travail de reconquête de la souveraineté du Mali par ses dirigeants intègres. Il y a donc lieu de s’interroger sur le bien-fondé de l’assertion selon laquelle le Peuple togolais manifesterait un manque d’intérêt, notamment pour le sort des prisonniers politiques innocents et qui ne demandent qu’à être libérés, alors que le Peuple démontre régulièrement qu’assurément il ne manque d’intérêt pour la justice et ne laisse jamais passer une occasion de l’exiger ?
Mais que faire face à un Etat qui a instrumentalisé la justice de manière à institutionnaliser l’injustice ? Il faut néanmoins constater qu’entre le Togo et le Mali, il y a une différence de taille. Le Peuple malien soutient les dirigeants maliens dans la reconquête de leur indépendance territoriale, sécuritaire, politique, économique et sociale, voire environnementale. Bien que l’adage dise qu’il faut toujours se méfier de l’eau qui dort, rien ne semble à priori permettre de constater, pour l’instant, au Togo, qu’une grande majorité montre le même courage que le courage démontré par la grande majorité du Peuple malien.
Personne ne doit rester indifférent à ce drame soutenu au plan international, outre le pouvoir français par le groupe des cinq [chancelleries] du Togo (France, Allemagne, Etats-Unis, Nations Unies et Union européenne). Aussi, chacun doit proposer des solutions pour répondre à la détresse de la citoyenne et du citoyen togolais dont la vie n’est que peine, misère, sans la moindre lueur d’espérance dans un avenir meilleur porteur d’un peu de bien-être. Les véritables malfaiteurs qui détiennent aujourd’hui abusivement et illégalement le pouvoir régalien au Togo ne pourront jamais justifier la longue liste des prisonniers politiques du Togo, encore moins celle des milliers de victimes létales, lorsque viendra l’heure de l’installation d’une institution judiciaire, libre et indépendante.
Il n’est donc pas facile dans ce contexte de répondre au questionnement : qu’est-ce qui ne va pas «chez» le Peuple togolais ou chez la citoyenne et le citoyen togolais ? Autrement dit, qu’est-ce qui ne va pas au Togo ? Pourtant ce questionnement taraude et tourmente une très grande majorité des ressortissants togolais y compris celles et ceux vivant à l’étranger, considérés comme étant la Diaspora togolaise. Pour mieux comprendre la complexité du problème, il est proposé au Peuple togolais de concentrer son attention sur le mode d’appropriation et de conservation du pouvoir politique et le système coercitif et de peur qui lui sert de référence.
FAIRE DU ZÈLE POUR CONSERVER LE POUVOIR
La difficulté est que pour qu’un tel système perdure, il faut paradoxalement promouvoir une forme de désinformation et distiller judicieusement une amnésie historique sur l’identité et la nature des véritables responsables historiques et présents du problème togolais. Il ne faut donc pas s’étonner de la promotion sous toutes ses formes d’abord celle de sous-traitants dociles, voire de zélateurs pour permettre la conservation du pouvoir.
Mais face à des réactions de plus en plus violentes des populations en réponse à cette injustice stratégique basée sur la prégnance de l’institution militaire sur toutes les strates de la société togolaise, y compris l’économie, il a fallu promouvoir ceux qui peuvent relayer localement des décisions de puissances étrangères sans que ces dernières n’apparaissent comme les véritables instigateurs de ces décisions. L’évolution récente de la fonction de la présidence en exercice de la Communauté des Etats de l’Afrique occidentale (CEDEAO) en conformité avec les positions françaises, pose le problème de la souveraineté de cette institution sous-régionale, et surtout de la représentativité démocratique des Peuples de la sous-région.
PSYCHOPATHOLOGIES TOGOLAISES : ENTRE SCHIZOPHRÉNIE, PARANOÏA, PERTE OU/ET DÉDOUBLEMENT DE PERSONNALITE
Qu’est-ce qui ne va pas « chez » le Peuple togolais ? Il est souvent difficile d’apporter des réponses claires à cette question, tant les causes et conséquences sont imbriquées au point où il est possible de relever, chez de nombreux citoyens togolais, des symptômes de psychopathologies provenant des violences collectives[5] subies au point de faire émerger une véritable forme avancée de schizophrénie[6], voire d’une paranoïa[7]. Il s’agit d’une pathologie psychiatrique chronique et multipolaire en raison de multiples expériences traumatiques ou de malversations avec des manifestations telles que le trouble dissociatif non spécifié s’apparentant à une perte d’identité ou même parfois de dédoublement de la personnalité.
Cette perte de personnalité et ou de dédoublement de la personnalité ont conduit à une forme de marginalisation de l’individu togolais dans un monde fermé où la peur, l’absence de courage, le non-respect des valeurs, le contraint à rejeter tout ce qui, de près ou de loin, est perçu comme relevant de la « politique ». Tout ce qui pourrait générer des entraves à sa vie quotidienne, son bien-être ou à celui de sa famille, son ethnie, sa communauté ou la nation togolaise sont considérés d’abord comme ayant une origine ésotérique ou relevant d’un lien de causalité avec la politique.
Au plan physique, la méfiance et la manipulation par l’entourage à des fins de nuisance est une caractéristique d’un individu paranoïaque. En filigrane, c’est bien le doute sur tout son entourage qui conduit ce type d’individu à verser dans le secret et refuser de s’ouvrir et donc à s’organiser collectivement. En effet, tout devient objet d’une interprétation négative qui ne peut que nuire. Que ce soit un regard, une parole, un silence, un soupir, une action ou une parole rapportée, tout devient un sous-entendu qu’il faut interpréter car «nécessairement» à charge contre l’individu paranoïaque. L’humiliation perçue ou vécue sert de justificatif au constat d’un manque de dignité, voire d’insulte, d’où la rancœur, le refus du pardon et une agressivité liée à des soupçons de tromperie et d’infidélité tant en politique que dans la vie civile.
De nombreuses personnalités togolaises, -dirigeants ou pas-, souffrant sans le savoir tout autant de schizophrénie et de paranoïa, de trouble d’identité doublé de narcissisme pervers au point de favoriser une personnalité double qui se caractérise par : une affection à soi-même et une surestimation de soi ; et une sous-estimation et un mépris de l’autre.
Individuellement, la citoyenne ou le citoyen togolais doit prendre conscience de sa propre pathologie inconsciente qui le gangrène et le met dans un état de catatonie. Collectivement, le Peuple togolais doit apprendre à identifier et s’éloigner de ceux ce ces dirigeants qui souffrent sans le savoir d’un trouble dissociatif caractérisé par une amnésie profonde, qui se décline alors sans frontières précises entre la schizophrénie, la paranoïa, la perte de personnalité et le dédoublement de personnalité. La résultante est un refus de responsabilité collective partagée face à l’agression du système Gnassingbé.
Le Togo est devenu le siège où chaque Togolaise et Togolais est témoin d’un drame muet depuis l’avènement du système Gnassingbé qui a transformé des citoyens en bonne santé mentale et spirituelle en des psychopathes et des autistes du drame togolais au Togo. Rien ne sert de se déprimer ou et se décourager dans un silence assourdissant. Il faut nécessairement briser l’omerta institutionnalisé par la vérité, la justice. Pour cela il faut rejeter la désinformation et redevenir solidaire en réapprenant à s’organiser sur des bases des valeurs et de la compétence.
TOGO : DE LA PSYCHOLOGIE DE LA TORTURE INSTITUTIONNALISEE A LA PSYCHOPATHOLOGIE CLINIQUE
Il faut aller au-delà de la sidération pour tenter de saisir, voire de comprendre ce qui a pu se jouer dans le cerveau des responsables du système Gnassingbé, qui pourtant à priori ne souffrait d’aucune pathologie mentale. Pourtant, c’est bien ce régime Gnassingbé, père et fils, qui est responsable de la psychopathologie avancée de plus de 50 % de la population togolaise. Comment ceux qui exécutent les basses besognes de Faure Gnassingbé contre le Peuple togolais sont-ils ou elles devenus des êtres déshumanisés, capables du pire dès lors que leurs intérêts primaires, principalement alimentaires et de soif d’honneur, sont menacés ? Chacun pourra offrir sa réponse. Mais, une des réponses pour survivre dans cette jungle togolaise de la psychopathologie est la transhumance politique, le fait de « tourner sa veste » sept fois avant de trahir le Peuple togolais.
TRANSHUMANCES POLITIQUES : UNE ABSENCE D’IDENTITE PROPRE ?
A la réponse à la question de « qu’est-ce qui ne va pas chez la Togolaise ou le Togolais ? La réponse n’est plus tant dans le trouble dissociatif non spécifié individuel ou collectif, mais bien dans une forme disruptive de paranoïa. En effet, de nombreux togolaises et togolais se sentent constamment et sont régulièrement menacés et persécutés dans leur vie quotidienne par des agents du pouvoir Gnassingbé, en civil, en uniforme ou pour certains ésotériques ou inconnus, et par extension, de toute personne dans sa proximité et dans son entourage.
La paranoïa du citoyen du Togo fait de cet individu une personne dont la personnalité est dédoublée et qui vit «à côté de son esprit», voire se dédouble pour ne plus être lui-même, le «je». Ainsi, volontairement ou involontairement, ce dédoublement de la personnalité de l’humain togolais équivaut à une perte de personnalité et surtout à un rejet de « toute responsabilité», surtout en politique, justifiant ainsi l’impunité.
Ce comportement dénote une incohérence et surtout favorise les «transhumances politiques» entre le pouvoir Gnassingbé et ladite «opposition». Cela met à nu une véritable trahison de certains responsables politiques qui s’étonnent d’avoir gagné à des élections au Togo par le passé, et n’arrivent pas à accéder au pouvoir.
Ils ont oublié ou négligé les principes de la «Maât», principalement l’ordre, la vérité et la justice devant Dieu, avec ou sans assistance de sorciers, marabouts ou d’ecclésiastiques, toutes religions confondues. Le mensonge devant Dieu ne peut se solder que par des échecs, ce qui ne peut justifier le maintien de celui qui est illégal et anticonstitutionnel au regard de la Constitution togolaise en vigueur.
Le Peuple togolais est invité à ne pas confier de responsabilité à ceux qui ont promu la «transhumance politique» comme un mode d’accession à une carrière, puis au pouvoir. Ce genre de «politicien ne peut défendre les intérêts du peuple togolais, ce dans toute sa diversité.
LA PARTICIPATION AUX ÉLECTIONS TRUQUÉES OU LA DÉMOCRATIE CONVIVIALE
Mais une fois, les élections terminées, le vote falsifié et le pouvoir usurpé à leur dépens, ces mêmes responsables de partis politiques dits de l’opposition, crient au scandale, sans pour autant être capables de -ni même vouloir- mobiliser les électeurs pour défendre leur victoire.
La question originelle qu’est-ce qui ne va pas trouve ainsi un prolongement naturel : qu’est-ce qui ne va pas avec les dirigeants de certains partis d’opposition ? Surtout après avoir constaté que certains, avec le temps, ont fini par sceller une alliance officielle ou officieuse avec le système Gnassingbé afin de préserver un statu quo dans lequel les intérêts de chacun sont bien compris et préservés, sinon augmentés.
Après avoir analysé l’ensemble du processus électoral et examiné toutes les élections organisées au Togo après la fin de la période du parti unique du système Gnassingbé, il est utile de faire le bilan politique de la participation aux élections truquées d’avance. La finalité de ces élections se caractérise toujours par le triomphe de la contrevérité des urnes. En contrepartie, pour apaiser les rancunes post-électorales, parfois pour tenter d’éteindre des insurrections en gestation, le pouvoir des Gnassingbé usant de sa rouerie habituelle, a ouvert une boite de pandore, celle que constituent les fameux 28 dialogues ou concertations.
Il s’agit bien là d’une fausse démocratie conviviale qui sert de justification au maintien au pouvoir du système Gnassingbé, militarisé et ésotérique. Cette forme de démocratie conviviale permet de donner une bonne conscience aux dirigeants occidentaux qui s’empressent via leurs médias d’influence, de valider, parfois avant la Cour constitutionnelle, et d’adouber le candidat vainqueur dès lors qu’il s’agit de leur fidèle et zélée courroie de transmission en Afrique.
Le Peuple togolais est invité à faire preuve de réalisme sur les enjeux politiques, à éviter l’écueil de la naïveté et à considérer le rôle de ses futurs représentants politiques en actant la séparation du pouvoir politique et la séparation des confessions religieuses. Le Togo est une République laïque.
VIVRE ENSEMBLE AUTOUR D’UN BIEN COMMUN : LA PLURALITÉ DES COMMUNAUTÉS EST UN ATOUT
Mais, qu’est-ce qui ne va pas chez la Togolaise ou le Togolais ? Il s’agit bien d’un mal extérieurement visible, mais visiblement intériorisé. Il se pose bien un problème en rapport avec la question d’une certaine normalité. Mais de quelle normalité s’agit-il ? Normalité en relation avec la morale ? Vraisemblablement ! Cela n’emporterait pas l’adhésion de la grande majorité du Peuple togolais. Il s’agit donc d’une considération d’ordre supérieur : une déviation par rapport à la «normalité» du respect des valeurs communes à une communauté togolaise, multi-ethnique, qui a toujours vécu ensemble en paix, ce depuis des générations.
En fait, le «vivre ensemble» repose sur des liens séculaires et pacifiques de bonne entente et de résolution des conflits entre : les différentes personnes, communautés, ethnies, peuples, vivant dans un espace géographique délimité, ce en symbiose avec le respect de la vie de chacun, et donc de la dignité de chacun. Il s’agit en fait de reconsidérer la question de la Nation.
La nécessaire acception de la différence ne doit pas se confondre avec la prise de conscience de la dissemblance, voire de l’altérité. Autrement dit, la Togolaise ou le Togolais qui ne va pas bien est une personne qui a «honte» de son «Je» du fait de ses actes passés, présents, voire futurs. Cette situation constitue aussi un frein au courage ou à la vaillance, freine aussi les capacités à être proactive ou proactif dans un engagement personnel ou collectif à faire respecter les valeurs du vivre ensemble.
La pluralité des communautés togolaises est un atout et non un handicap. Tous ceux qui ont cherché à créer et amplifier les différences régionales, nord-sud par exemple, doivent prendre conscience que ce sont justement, ceux qui au nord sont les premiers à réclamer, la vérité et la justice, qui souffrent le plus dans le Togo du système Gnassingbé.
LE «JE» TOGOLAIS : UNE IDENTITE INDIVIDUELLE, COLLECTIVE ET COMMUNE
le «je» de l’identité individuelle a été rejeté et remplacé par le « je » du chef. Cela a contribué à créer une communauté de délateurs, de suiveurs, et d’exécutants qui refusent de prendre toutes responsabilités, pour les déléguer, sans contrôle, à un chef, avec ou sans valeurs. Cela a favorisé le règne des dirigeants de confessions religieuses qui ne se sont pas privées d’apporter une contribution pour éteindre toutes velléités de contestation des injustices et des abus de pouvoir au Togo ;
Le «je» de l’identité collective a paradoxalement aussi été rejeté et remplacé par le «nous» de l’allégeance au «chef du village» confondu avec le chef qui peut répondre aux sollicitations et besoins immédiats, avec ou sans l’argent de la corruption, avec ou sans l’abus de pouvoir. Autrement dit, le «nous» collectif disparaît par manque d’objectifs constructifs, ces derniers remplacés par un objectif à court terme, souvent mal évalué, avec in fine, le constat d’une dépendance, d’une soumission, d’une vassalité, et d’un suivisme collectif imposé par un terrorisme autochtone perpétré sous diverses formes par la force régalienne et imposé par les tenants du pouvoir, tant au sommet de l’Etat que dans la proximité du quartier, grâce au maillage militarisé du territoire national ;
Ces trois identités se sont fondues en un conflit intérieur que certains croient résoudre dans une fuite en avant caractérisée par la bouc-émissarisation, le surnaturel, l’ésotérisme, le religieux ou paradoxalement, dans la politique. L’identité de ce type de citoyenne ou de citoyen togolais se caractérise par l’égoïsme et la couardise.
Autrement dit, selon eux et au sens propre du terme, on ne «mange» pas les valeurs, aussi il faut s’occuper de résoudre les problèmes individuels, et plus largement ceux de sa famille ou de sa communauté – et immédiatement. Tous les moyens pour y parvenir sont alors mis en alerte et en concurrence. Le goût pour l’immédiateté et la facilité a conduit inexorablement à refuser la réflexion sur le long terme et à privilégier la décision de court terme. Ceux-là n’ont pas compris que l’individualisme est la pire des impasses car il conduit au repli sur soi et annihile la réflexion collective, que la résolution des problèmes à titre individuel ou communautaire résulte en grande part de la cohérence ou non de politiques nationales.
Il ne faut donc pas s’étonner qu’à un moment ou un autre – surtout face aux contradictions générées par les abus du pouvoir lorsqu’ils se retournent contre ceux-là mêmes qui les justifiaient tant qu’ils ou elles en bénéficiaient -, cette citoyenne togolaise ou ce citoyen togolais se retrouvent piégés, et constatent au mieux que quelque chose «ne va pas».
Ce qui cloche suppose de la réflexion et de la profondeur d’analyse. Mais adepte du raccourci en analyse et réflexion, une grande majorité du peuple togolais tend à considérer que «ce qui cloche» ne peut venir que du voisin ou du pouvoir en place. La facilité veut qu’il soit plus facile de s’attaquer à autrui, -famille ou pas-, si possible par les voies de l’invisible, et ne laissant pas de preuves, que de se livrer à une introspection…
La réalité est qu’il y a eu malgré tout depuis l’assassinat en 1963, par des mercenaires diligentés par l’ex-colonisateur du premier président élu en Afrique, Sylvanus Olympio, une prise de conscience que la voie choisie par les dirigeants du Togo entre 1963 et 2022 semble suivre une courbe parallèle des desiderata d’une puissance étrangère contrôlant indirectement l’Etat togolais.
Cette altérité entre le «Je» et le « nous » du Peuple togolais comme de l’individu togolais a déconstruit l’identité de soi à soi pour la remplacer par un mystérieux dédoublement du «je» en «nous», puis du «nous» en «l’autre», puis de «l’autre» à mon «bienfaiteur» ou «mon ennemi», c’est selon que le «je», en profite ou pas.
Comme cette dialectique est dynamique, le jeu du dédoublement de la personnalité touche autant l’individu, que la famille, l’ethnie, la communauté ou le Peuple tout entier. Le «je» désincarné par l’intime anomalie d’un «je» déconscientisé et déresponsabilisé, devient un «je» malléable à merci et adepte de l’impunité puisqu’il s’agit de l’autre. Cet autre, un dédoublement du «je», est alors irresponsable, car n’ayant plus le courage de se battre pour des valeurs prônées «verbalement», mais n’ayant que peu de chances de saisir les opportunités que peut offrir une organisation et un leadership de revalorisation des valeurs ancestrales de liberté, d’indépendance, d’égalité des chances, de justice, de solidarité et du vivre ensemble.
Ce «je» togolais dédoublé est devenu dangereux, parfois maléfique et souvent monstrueux pour lui-même, et à fortiori pour la collectivité. Le problème est que cela est contagieux dans un milieu fermé, massacré par une médiatisation sous contrôle de l’Etat dominateur, et de ce fait une population locale peu encline à pouvoir rechercher des points de comparaison entre sa situation et le monde extérieur. De fait, le «je» qui s’est muté en un «nous» choisit de «vivre en s’accommodant des anti-valeurs». La conséquence est que pour de nombreux Togolaises et Togolais, cela ne dérange plus, cela ne gêne plus, pire, cela n’interroge même plus, sauf quand cette citoyenne ou ce citoyen devient une victime du système et crie avec fracas au scandale. Par analogie et récurrence, et au lieu de s’organiser pour que cela ne recommence pas, chacun se terre dans son «je» devenu un «nous » terrorisé par le pouvoir Gnassingbé.
SORTIR LE PEUPLE TOGOLAIS DE CERTAINS MYTHES HANDICAPANTS
Si la fatalité a poussé collectivement le Peuple togolais à brider son «audace», les adeptes de la malédiction ne sont pas moins dangereux pour neutraliser les initiatives en faveur de la libération du Peuple togolais et du Togo. La malédiction est un concept irrationnel qui échappe à la raison et à la connaissance pour justifier l’inaction voire la léthargie de celles et de ceux qui, pétrifiés par la peur, acceptent la résignation et collaborent malgré eux avec un régime autoritaire qu’ils n’aimeraient ni avoir ni servir dans les conditions normales. Le recours durant plus de 54 ans à la brutalité, la violence systématique, l’application malveillante de la psychologie comportementale et la propagande de guerre a plongé une grande partie du peuple dans la torpeur et dans un état léthargique générant des pathologies neurologiques et psychiatriques. L’en sortir pour en faire des acteurs de leur vie, de leur histoire, des citoyennes et des citoyens libres et dignes semble être une gageure. Pourtant c’est la question fondamentale que l’opposition véritable, qui prône l’alternative, devra résoudre pour construire la résistance afin de relancer la lutte de libération nationale.
le mythe du pardon sans justice ; le mythe de l’arrangement à l’amiable la nuit et sans témoins avec le pouvoir en place;
le mythe de l’achat des consciences par l’argent reçu immédiatement en contre partie du silence absolu, au détriment de la vérité et de la transparence dans le futur ;le mythe du contrôle absolu de tous les pouvoirs au Togo au moyen de la répression, par l’interdiction de toutes réunions politiques à l’exception de celles du parti UNIR au pouvoir, par le maintien de centaines de prisonniers politiques innocents en prison, assorti en filigrane du plaisir sadique et jouissif, de voir des familles inquiètes et apeurées, défiler pour quémander une grâce présidentielle à titre « individuel », obligées parfois de se soumettre à quelques exigences sordides de droit de cuissage.
RETROUVER LES VALEUR PRÔNÉES PAR DIEU, LE CRÉATEUR DES AFRICAINS
Il y a lieu de retrouver la notion de dignité humaine et de respect des valeurs au plan individuel avant de penser conscientiser la majorité du Peuple togolais. Pour cela, il faut que chacun soit convaincu qu’il y a lieu de repenser la notion de «vivre ensemble» et la teneur de son contenu, les équilibres sociaux étant censés permettre l’égalité des chances pour tout un chacun au Togo. Les règles qui permettent à une nation de «vivre ensemble» en harmonie, sont du ressort exclusif de la politique et ne peuvent passer dans la pratique sans le respect et la mise en œuvre à titre individuel des principes de la Maât : ordre, vérité, justice, et des valeurs positives qui fondent les règles de fonctionnement au sein d’une société.
Il n’y aura pas de solutions pérennes tant que les indignations, parfois hypocrites, feront office de lutte pour l’alternance politique au Togo. Face au constat d’un déni de justice prononcé par les plus hauts magistrats de la Cour constitutionnelle togolaise, le Peuple togolais est invité à refuser d’avaler des «couleuvres», voire des «boas et des pythons». A défaut, le «choc» de l’injustice, de l’abus de pouvoir et de l’abus de droit pour des personnes qui se faisaient une haute idée du «vivre ensemble» pourrait être fatal pour la majorité des victimes togolaises du système Gnassingbé.
C’est le moment de reconnaître qu’une partie de ce Peuple togolais, souvent en catimini, a rejeté Dieu et ses préceptes dans ses pratiques quotidiennes. En fait, il s’agit d’une véritable trahison des préceptes divins, quelque soient les sources d’apprentissage. Les malheurs de ce Peuple togolais qui doivent subir le système Gnassingbé sont à interpréter à l’aune de ce constat. Encore faut-il que la partie du Peuple qui opte pour l’alternance politique, accepte de reconnaître qu’il n’y a pas de fatalité en soi, mais qu’une certaine volonté de Dieu de délivrance du Peuple togolais, passe par une victoire spirituelle sur ceux qui ont mis le Togo en esclavage.
Alors pour trouver une solution pérenne à ce qui ne va pas chez une partie du Peuple togolais, il faudra nécessairement retrouver la confiance entre les dirigeants exemplaires et éthiques et le peuple-citoyen. RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA proposent un projet de transition politique sur la base d’une Charte de la Mutation du Togo », la Direction du Réseau de Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante (RCDTI) et du Collectif pour la Vérité des Urnes-Diaspora Togo (CVU-TOGO-DIASPORA) en partenariat avec toutes personnalités ou structures de la société civile indépendantes.
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