Le Premier ministre Patrick Achi, a apporté à l’ensemble des titulaires du doctorat au chômage en Côte d’Ivoire et bien regroupés au sein de plusieurs collectifs, une réponse suffisamment claire de son analyse sur la situation de leur recrutement par la fonction publique.
Ils ne diront pas n’avoir pas trouvé une oreille attentive du chef du gouvernement qu’ils veulent rencontrer. Il leur apporte une piste de réflexion, à l’occasion de sa conférence de presse de ce lundi 21 novembre 2022 à la primature. Suivez ici un large extrait de la réponse aux docteurs au chômage par Patrick Achi avec ledebativoirie.net.
«…Ce sont nos jeunes frères. Ils ont fait de longues études. Ils ont passé l’étape de la licence, le master et ils ont obtenu le doctorat. Mais, c’est avoir le travail qui pose problème. Est-ce de la responsabilité de l’Etat ? Est-ce qu’on est obligé de travailler à la fonction publique ? Est-ce à l’Etat de trouver du travail ? J’ai à un moment donné de ma vie, voyagé aux Etats-Unis d’Amérique, le plus gros des diplômés sont dans le secteur privé. Il y a près de 2000 docteurs dans un seul laboratoire. Leur travail c’est la recherche. L’Etat forme et aide à obtenir un diplôme, mais n’emploie pas…
Après, la Maître à l’université d’Abidjan, je pouvais continuer au doctorat, mais j’ai fait un cycle d’ingénieur en informatique à l’université de Bordeaux en France. Faire le doctorat est un choix. On peut avoir une maitrise et décidé de continuer au doctorat. Quand on a un diplôme de docteur, ce que je veux dire à nos frères, malheureusement on ne peut pas les employer eux tous. Il faut qu’on commence à changer de mentalité dans notre pays. C’est un problème de mentalité.
Vous n’êtes pas obligés de faire le travail pour lequel vous avez le diplôme. Il y a d’autres endroits où quelqu’un peut être diplômé en sociologie et faire de l’informatique ; et gagner sa vie. Donc si vous essayez et que ça ne marche pas, on peut se reconvertir, on peut se retrouver dans le secteur privé.
Il y a des milliers de diplômés, 400 000 jeunes qui se retrouvent sur le marché de l’emploi chaque année. L’Etat dans les meilleurs cas embauche 17 000 par an. Les 383 000 autres ils vont où ? C’est pourquoi le chef de l’Etat dit, le secteur privé est le fer de lance de notre économie. Donc il faut l’aider.
Donc je demande à ces étudiants titulaires du doctorat que je compatie avec eux et que je comprends, années après année, les efforts qu’ils ont consenti pour avoir le doctorat. Que je comprends qu’avec ce doctorat-là, ils aspirent à avoir un emploi. Qu’ils aspirent que l’Etat les aide à avoir cet emploi. Mais est-ce qu’ils ne peuvent pas aspirer à autre choses ? Se reconvertir…Est-ce qu’ils ne peuvent pas créer une entreprise ? Si on vous assiste ? Il faut qu’ils croient en eux, en leur talent sur le marché en dehors d’être enseignant à l’université…
Notre souci majeur, c’est de les aider à insérer dans le tissu professionnel pour mener une vie décente…Donc messieurs les docteurs, vous êtes en train de discuter, continuez à discuter avec votre ministre en charge de l’enseignement supérieur. Continuions les discussions. Félicitations pour ces doctorats. Mais réfléchissons à d’autres voies qu’on pourrait exploiter. Discutons d’une éventuelle reconversion après le doctorat….»
Juste une piste énoncée par le premier ministre ivoirien, devant l’impossibilité du gouvernement à aspirer cette masse de docteurs sans emplois pour le compte de la fonction publique. Vivement qu’advienne le soutien pour des initiatives privées annoncé par le chef du gouvernement. «…Est-ce qu’ils ne peuvent pas créer une entreprise ? Si on vous assiste ?», dixit Patrick Achi.
ledebativoirien.net
H. Makré
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