En Côte d’Ivoire une observation est cinglante: les hommes à la tête des communautés ont peur d’être qualifié « d’hommes d’affaires ».
Aujourd’hui les Eglises libérales ont d’énormes moyens en Xôte d’Ivoire. Mais tout l’argent sert au confort du pasteur. Tous ces hommes à la tête des communautés évitent d’investir dans l’activité économique tout ce qu’ils collectent auprès des fidèles comme cela se voit ailleurs. Ils refusent de créer de la richesse, de créer des emplois ». Trouvez ici avec ledebativoirien.net la sévère critique de Douglas Mountain, avec Le Cercle des Réflexions Libérales. Suivez !
Les Eglises aujourd’hui : un impact sur la croissance ?
Les communautés évangéliques sont devenues libérales aujourd’hui. Tout un chacun peut en fonder une, et devenir de facto pasteur. Ces communautés voient le jour à chaque instant pour ainsi dire. La dynamique semble irrésistible. Elle ne concerne pas que la Côte d’Ivoire.
Il n’est pas question ici de parler d’enseignements ou de pratique, mais plutôt de l’impact de ces communautés sur l’économie. Les Eglises aujourd’hui : un impact sur la croissance ? La question mérite d’être posée, car ces communautés sont de plus en plus imbriquées dans la société. Elles mobilisent des sommes énormes pour certaines, génèrent de l’activité marchande au travers d’un certain nombre de secteurs qui accompagnent ce processus. Aussi l’incidence qu’elles ont sur la croissance mérite qu’on s’y intéresse.
Les pasteurs : une catégorie socio-professionnelle à part entière
Etre pasteur aujourd’hui n’est plus un sacerdoce, mais bien une profession comme une autre, une profession qu’on peut qualifier de libérale. Les pasteurs aujourd’hui vivent de leur » métier ». Ils ne sont pas comme les prêtres d’autrefois, austères, reclus dans leur paroisse, « coupés » du reste de la société. Ce sont de jeunes gens qui s’habillent, voyagent, se divertissent, fondent leur famille, construisent leur maison. En somme, ce sont des salariés ordinaires.
Ils sont de plus en plus titulaires d’une formation académique classique, souvent complétée par une formation théologique plutôt rapide. Après avoir gravité dans le sillage d’un aîné, ils s’émancipent rapidement en drainant avec eux une partie des fidèles. Ainsi une nouvelle communauté se crée. Il y a aujourd’hui autant d’hommes que de femmes à la tête de ces communautés. Ces fonctionnaires, y compris dans l’armée et la police, qui sont « pasteurs à mi-temps ». Il y en a de plus en plus dans cette configuration, qui ont ainsi une seconde activité, donc un second revenu.
Il y a ici un impact indéniable sur l’emploi. Ce sont des milliers de jeunes qui s’insèrent dans la vie active, en développant une activité qui leur permet de vivre. Ce sont des milliers de chômeurs en moins pour le pays, et donc des milliers de salariés en plus. C’est à saluer en ces temps de chômage de masse.
Quand on sait que dans son sillage chaque pasteur est accompagné de deux ou trois jeunes, qui ont vocation à s’émanciper en créant à leur tour une communauté, les Eglises libérales apparaissent comme un profond gisement d’emploi. Ces jeunes pasteurs « vivent leur temps », ce qui alimente la consommation domestique, et donc la croissance.
« L’événementiel religieux » : toute une galaxie de structures de l’événementiel sont impliquées dans ce type de manifestations artistiques.
Ce terme » événementiel » fait référence aux concerts, croisades, campagnes d’évangélisation, veillées dans les stades, conférences publiques etc.. Plusieurs corps d’activités accompagnent désormais ces événements. Sur le plan audiovisuel, nous avons un ensemble de médias confessionnels qui ont vu le jour, notamment des chaines de télévision, et plusieurs radios de proximité.
Les radios de nos communes exploitent aussi la « niche » du religieux en programmant certains pasteurs à des heures de grande écoute. Aujourd’hui les salles de conférence des hôtels sont de plus en plus sollicitées pour les conférences et pour les offices du Dimanche. Il y a même un déficit criant de salles aujourd’hui, tant la demande est grande.
Mentionnons aussi les structures de promotion spécialisées dans l’événementiel religieux, les instituts pastoraux qui ont poussé à l’instar des grandes écoles et qui donnent une formation accélérée aux aspirants pasteurs, les régies publicitaires qui ses sont spécialisées sur le religieux, le nombre de concerts religieux au palais de la culture qui égalise celui des concerts profanes etc…etc…
On peut le dire, le dynamisme dont font preuve les Eglises libérales a un impact indéniable sur l’activité économique. Des secteurs de l’économie se sont structurés autour de l’événementiel religieux, donnant naissance à plusieurs corps de métier dédiés. L’événementiel religieux tire l’activité sans que l’on ne s’en rende compte, produisant de la richesse et donnant de l’emploi à des milliers de personnes. Ce foisonnement des Eglises libérales que nous constatons depuis bien des années, est donc bénéfique à la croissance de l’économie.
Aussi en toute logique les autorités doivent s’en féliciter, et regarder avec bienveillance ces Eglises qui se créent chaque jour. La tentation existe d’interdire ce qu’on appelle les « Eglises de maison ». Ce serait une profonde erreur sur le plan économique, car la plus part des grandes communautés ont débuté dans le salon de leur fondateur. Il faut donc veiller à ne pas briser cette dynamique.
Mais en retour, il faut exiger des hommes à la tête de ces structures de rester en dehors du débat politique. Ils sont supposés être neutres, et comme le recommandent les Saintes Ecritures, ils doivent prier pour les autorités en place.
L’investissement : le pas décisif à franchir
Presque personne n’a entendu parler du « Kantaka » en Côte d’Ivoire. C’est la marque d’un véhicule 4 x 4 fabriqué au Ghana voisin ! Certes la production est relativement artisanale en ce moment, mais dans une dizaine d’années, il est inévitable que du chemin sera parcouru. Il ne sera pas impossible de voir ce véhicule sur les routes ivoiriennes.
L’entreprise appartient à un pasteur ! Second exemple, le fondateur de l’Eglise Winner’s chapel au Nigéria, un homme immensément riche. Cette richesse repose sur la contribution des fidèles, mais également sur les entreprises qu’il possède ! Car c’est aussi un grand businessman.
Ces deux exemples montrent que dans les pays anglophones, les hommes d’Eglises investissent dans l’activité économique de manière ouverte. Ils ne s’en cachent pas.
Ces investissements multiplient leurs moyens, lesquels ne reposent plus entièrement sur la contribution des fidèles. Les communautés deviennent plus conquérantes, plus ambitieuses, et au passage assurent du travail aux fidèles. Cette approche est balbutiante en Côte d’Ivoire.
Les hommes à la tête des communautés ont peur d’être qualifié « d’hommes d’affaires ». Aujourd’hui les Eglises libérales ont d’énormes moyens. Mais tout l’argent sert au confort du pasteur. Nous demandons aux hommes à la tête des communautés d’investir dans l’activité ce qu’ils collectent auprès des fidèles comme cela se voit ailleurs, il faut créer de la richesse, il faut créer des emplois.
La multiplication des pains que nous enseignent les Ecritures peut pleinement prendre place aujourd’hui au sein des communautés si les hommes d’Eglise intègrent l’investissement dans leur vision. Si ce mouvement devient une lame de fond, cela donnera une formidable impulsion à la croissance et à l’emploi dans le pays.
Nos communautés peuvent jouer une partition extraordinaire dans l’émergence, sans pour autant se départir de leur mission première : le salut des âmes. Par l’investissement de l’argent qui est collecté, elles peuvent contribuer à faire de la Côte d’Ivoire, un pays où coulent le lait et le miel». un éclairage de Douglas Mountain, Le Cercle des Réflexions Libérales.
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