Konan Yao Hubert-Le combat pour sa libération se poursuit plus de trois ans après sa condamnation à cinq ans de prison, dans le centre de la Côte d’Ivoire. Une condamnation jugée injuste par ses compagnons de lutte pour la liberté d’expression et la défense de droits humains. Perception partagée par la communauté villageoise de N’dakouassikro, sous-préfecture du département de Djekanou. C’est le village du détenu, Konan Yao Hubert, journaliste freelance en Côte d’Ivoire incarcéré dans l’affaire dite d’extraction minière, qui accueille un projet de retour à la cohésion sociale. Pour la justice ?
«Nous sommes passés voir Konan YAO Hubert, avant le début de nos activités dans le cadre de projet portant sur la cohésion sociale à Djekanou. Nous retournerons le voir à la fin du projet. Hubert Konan a donné son accord de principe, il a même appelé ses parents pour qu’ils se mobilisent pour nous accueillir. Et là ils sont sortis nombreux, pour le lancement du projet de la cohésion sociale à Djekanou…», indique, Yvonne Toba, coordinatrice du mouvement de défense des droits humains, No Vox en Côte d’Ivoire.
Une cérémonie de réconciliation qui a enregistré la présence du représentant du préfet, du conseil régional du bélier, du chef central de Djekanou, des chefs des villages de Djekanou, des femmes, des jeunes sans oublier les antagonistes, est liée à l’affaire d’extraction minière à l’origine de la division au sein des communautés villageoises de N’da N’dakouassikro. Autant dire que la paix est une denrée recherchée dans le département de Djekanou avec une profonde division de la population avec l’emprisonnement d’un de leur fils.
Pourquoi le projet cohésion sociale à Djekanou ?
Ces activités citoyennes ont été l’occasion pour tous les acteurs impliqués dans le retour à la réconciliation à N’dakouassikro (préfet du département de Djekanou, le conseiller régional du Bélier, le Président de la mutuelle de N’dakouassikro, le chef central et les chefs des différents villages de Djekanou), de véhiculer des messages de paix, de pardon et du vivre ensemble.
Ce sont vos enfants qui viennent vous le demander », lance devant toute la communauté rassemblée, la coordinatrice du mouvement citoyen No Vox Côte d’Ivoire, Yvonne Toba, qui dès la survenance de l’affaire est montée au créneau pour dénoncer l’arrestation et la détention abusive du journaliste freelance Konan Yao Hubert et appeler au refus, aux cotés de la communauté villageoise de N’dakouassikro de l’extraction minière abusive sur leurs terres cultivables.
N’dakouassikro réclame justice
Son incarcération survient donc, après plusieurs mois de conflit social entre la communauté villageoise de N’dakouassikro sous-préfecture du département de Djekanou et les autorités, mettant en mission la gendarmerie de Djékanou pour son arrestation avec séquestration. Après sa condamnation, une peur plane toujours sur la communauté villageoise de N’dakouassikro qui vivait paisiblement, avant l’arrivée brusque et inopinée de la société Mondiale Mine dans son quotidien.
En possession de ces informations, les habitants décident de faire face à l’installation de la mine, sans un accord global les impliquant au préalable. Malgré les intimidations et menaces de la gendarmerie, le village a maintenu son opposition.
Dénonciation en août 2019
Le ministère des Mines, la Direction régionale des mines de Yamoussoukro, le Procureur près le du Tribunal de Toumodi sont tous saisis. Une démarche qui vise à obtenir l’annulation dans sa forme, le projet de la société minière. Toutes les démarches légales des populations de N’dakouassikro resteront sans succès. Mieux, elles essuieront les menaces, intimidations et menaces d’arrestation si cette société minière n’exerce pas dans ce village. De gros intérêts en jeu !
Alors que le journaliste free-lance Hubert Konan Yao tente de regagner Abidjan, le 4 août 2019, il est interpellé brutalement par quatre éléments de la gendarmerie de Djekanou dans une gare routière. C’est dire qu’il était pisté depuis belle lurette.
Il est arrêté, le 4 août 2019 et incarcéré à la prison civile de Bouaké. Le 30 octobre 2019, son procès s’ouvre. Les charges contre lui sont: séquestration de gendarmes en fonction, incitation et trouble à l’ordre public; coups et blessures volontaires sur gendarmes en fonction.
Des charges jugées imaginaires et dilatoires
Son tort, c’est qu’il s’est impliqué dans le traitement du dossier en expliquant à ses parents que sans une étude d’impact environnemental et social, ni Protocol d’accord, ce projet qui représente un danger ne doit se tenir dans son village.
« Il projetait une large diffusion avec sa qualité de journaliste free-lance quand il a été stoppé», expliquent les défenseurs de sa cause à N’dakouassikro, à Djekanou et à Abidjan.
Les raisons de la détention du journaliste freelance, Hubert Konan Yao sont encore souterraines et minières, avec la société Mondiale Mine, dans le département de Djekanou. Le village N’dakouassikro réclame, toujours justice pour son fils qui devra purger encore deux années. Quel sera la suite de l’action à la cohésion sociale initiée dans le département de Djekanou par No Vox Côte d’Ivoire ?
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HERVE MAKRE