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Urgent-Côte d’Ivoire: en détention depuis 2019-un projet de cohésion autour de Konan Yao Hubert à Djekanou

 

Konan Yao Hubert-Le combat  pour  sa libération se  poursuit plus de trois ans  après sa condamnation à cinq ans de prison, dans  le centre de la Côte d’Ivoire. Une condamnation jugée injuste par ses compagnons de  lutte  pour  la liberté d’expression et  la défense de droits humains.   Perception  partagée par la communauté  villageoise  de  N’dakouassikro, sous-préfecture du département de Djekanou. C’est le village du détenu, Konan Yao Hubert,  journaliste freelance en Côte d’Ivoire incarcéré dans l’affaire dite d’extraction minière, qui accueille un projet de retour  à la cohésion sociale.  Pour  la justice ?

    Mais lui en détention, il vient de recevoir la visite et le soutien des  membres de l’organisation internationale No Vox-ci, le jeudi 17 novembre 2022 à la prison de Toumodi, où il séjourne,  depuis octobre 2019. Sa libération est toujours réclamée même s’il lui reste deux ans  à purger. Injustement au regard des faits qui  lui sont reprochés à fort relents politiques.

«Nous sommes  passés voir Konan YAO Hubert, avant le début de nos activités dans le cadre de projet portant sur  la cohésion sociale à Djekanou. Nous  retournerons le voir à la fin du projet. Hubert Konan a donné son accord de principe, il a même appelé ses parents pour qu’ils se mobilisent pour  nous accueillir. Et là ils sont sortis nombreux, pour  le lancement   du  projet de la cohésion sociale à Djekanou…», indique,  Yvonne Toba, coordinatrice du mouvement de défense des droits humains, No Vox en Côte d’Ivoire.

Elle est porteuse d’un message de ‘‘pardon et réconciliation’’  pour la population de Djekanou qui est livré au cours de la cérémonie de lancement du projet d’appui au renforcement de la cohésion sociale dudit département.  C’est donc  au lendemain de  la visite au journaliste freelance à la prison de Toumodi, vendredi 18 Novembre 2022, que  le mouvement No Vox Côte d’Ivoire a procédé au lancement officiel du projet d’appui au renforcement de cohésion sociale dans le département de Djekanou.

Une cérémonie de réconciliation qui a enregistré la présence du représentant du préfet, du conseil régional du bélier, du chef central de Djekanou, des chefs des villages de Djekanou, des femmes, des jeunes sans oublier les antagonistes,  est liée à l’affaire d’extraction  minière à l’origine de la division au sein des communautés villageoises de N’da N’dakouassikro. Autant dire que la paix est une denrée recherchée dans le département de Djekanou avec une profonde division de la population avec l’emprisonnement d’un de leur fils. 

Pourquoi le  projet cohésion sociale à Djekanou ?

Après l’arrestation de Konan Yao Hubert, le village N’dakouassikro a été profondément divisé d’où la mise en place du  projet de cohésion sociale. Avec pour lancement, le vendredi 18 Novembre 2022 suivi d’une formation sur les thèmes liés à la cohésion sociale, la tolérance et le vivre ensemble développés par des experts dans le domaine. Un atelier de formation a fait place à des activités citoyennes, notamment des matchs de football pour les hommes et un concours culinaire pour les femmes.

Ces activités citoyennes ont été l’occasion pour tous les acteurs impliqués  dans  le retour  à la réconciliation à N’dakouassikro (préfet du département de Djekanou, le conseiller régional du Bélier, le Président de la mutuelle de N’dakouassikro, le chef central et les chefs des différents villages de Djekanou), de véhiculer des messages de paix, de pardon et du vivre ensemble.

«Il y a un temps  pour  faire la guerre et  il y a un temps  pour  faire  la paix. Et c’est le  temps de  la paix  à N’dakouassikro. Chers parents,  il est temps de discuter entre  vous et de vous  parler. Que  nos  parents qui sont  partis du village reviennent et que  vous vous parlez et  qu’ils se réconcilient. Il est temps de  pardonner…

Ce sont vos enfants qui viennent vous le demander », lance devant toute  la communauté rassemblée, la coordinatrice du mouvement citoyen No Vox Côte d’Ivoire, Yvonne Toba, qui dès la survenance de l’affaire est montée au créneau  pour dénoncer l’arrestation et  la détention abusive du  journaliste freelance Konan Yao Hubert et appeler au refus, aux cotés de la communauté  villageoise de N’dakouassikro de l’extraction minière abusive sur  leurs terres cultivables.

N’dakouassikro réclame  justice 

Hubert Konan Yao a été arrêté en août 2019 et condamné à 5 ans fermes de prison. Les circonstances  de son arrestation et de sa détention interpellent encore aujourd’hui Tout s’est passé autour de la dénonciation de la dangerosité de l’extraction minière à N’dakouassikro, sous-préfecture du département de Djekanou, dans le centre de la Côte d’Ivoire, en août 2019. C’est en rapportant la résistance de la communauté villageoise de N’dakouassikro sur les réseaux sociaux, que se décidera son avenir. Konan Yao Hubert s’est farouchement illustré dans la dénonciation de l’occupation et l’utilisation de ses terres dans  une activité d’extraction minière de la société Mondiale Mines.

Son incarcération survient donc, après plusieurs mois de conflit social entre la communauté villageoise de N’dakouassikro sous-préfecture du département de Djekanou et les autorités, mettant en mission  la gendarmerie de Djékanou pour son arrestation avec séquestration. Après sa  condamnation, une peur plane toujours sur la communauté villageoise de N’dakouassikro qui vivait paisiblement, avant l’arrivée brusque et inopinée de la société Mondiale Mine dans son quotidien.

   C’est en juin 2018 que  les habitants du village N’dakoussikro, constatent qu’une société minière, Mondiale Mines dirigée selon les informations par dame Henriette Lagou est présente sur son sol, pour s’attaquer à son sous-sol. Cette dame, présidente de sa formation politique, autrefois du PDCI  de Konan Bédié, a déposé ses valises au RHDP, parti au pouvoir et a obtenu une autorisation pour ouvrir une mine d’or sur le périmètre de leur village N’dakoussikro. Les populations villageoises apprennent aussi que leur chef du village a donné son accord pour l’exploitation de leur sous-sol sans consultation.

En possession de ces informations, les habitants décident de faire face à l’installation de la mine, sans un accord  global les  impliquant au préalable. Malgré les intimidations et menaces de la gendarmerie, le village a maintenu son opposition.

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Dénonciation en août 2019

Devant le fait, le village N’dakouassikro s’oppose au chantier pour défaut d’autorisation légale face  à  l’absence d’une enquête de commodo incommodo et d’une étude d’impact environnemental et social. Mieux, de l’absence d’un protocole d’accord avec la communauté villageoise est constaté.

Le  ministère des Mines, la Direction régionale des  mines de Yamoussoukro, le Procureur près le du Tribunal de Toumodi sont tous saisis. Une démarche qui vise  à obtenir  l’annulation dans  sa forme, le projet de  la société minière. Toutes les démarches légales des populations de N’dakouassikro resteront sans succès. Mieux, elles essuieront les menaces, intimidations et menaces d’arrestation si cette société minière n’exerce pas dans ce village. De gros intérêts en jeu !

Alors que  le  journaliste free-lance Hubert Konan Yao tente de regagner Abidjan, le 4 août 2019, il est interpellé brutalement  par quatre éléments de la gendarmerie de Djekanou dans une gare routière. C’est dire qu’il était  pisté depuis belle lurette.

Une chaude discussion s’engage et gagne en intensité devant son exigence de lui présenter un mandat d’interpellation ou d’arrêt. Ce que refusent les gendarmes. Il est clair qu’ils ne l’ont pas. Une bastonnade s’ensuit. La population excédée devant de telles brutalités s’en prend aux gendarmes dont un sera blessé. Le journaliste free-lance  est arrêté manu militari et déporté à la prison civile de Bouaké avec  les séquelles de la bastonnade de  la brigade de Djékanou.

Il est arrêté, le 4 août 2019 et incarcéré à la prison civile de Bouaké. Le  30 octobre 2019, son procès s’ouvre. Les charges contre lui sont: séquestration de gendarmes en fonction, incitation et trouble à l’ordre public; coups et blessures volontaires sur gendarmes en fonction.

Des  charges  jugées  imaginaires et dilatoires 

C’est ce  pensent pour la  population de N’dakouassikro du département  de Djékanou et les défenseurs des  droits  humains qui ont  exigé  purement  et simplement  la libération du journaliste free-lance.  Jugé, il est condamné à 5 ans fermes de prison. Alors qu’à ce jour, cette installation de la mine est incompatible avec le travail agricole. Les paysans perdent leurs terres avec l’utilisation des produits chimiques comme, le mercure et le cyanure, selon des experts contactés.

Son tort,  c’est qu’il s’est impliqué dans  le traitement  du dossier en expliquant  à ses parents que sans une étude d’impact environnemental et social, ni Protocol d’accord, ce projet qui représente un danger ne doit se tenir dans son village.

« Il projetait une large diffusion  avec sa qualité de  journaliste free-lance quand il a  été stoppé», expliquent les défenseurs de sa cause à N’dakouassikro, à Djekanou et à Abidjan.

Les raisons de la détention  du journaliste freelance, Hubert Konan Yao sont encore souterraines et minières, avec la société Mondiale Mine, dans le département de Djekanou. Le village N’dakouassikro  réclame, toujours justice  pour  son fils qui devra purger encore  deux années. Quel sera la suite de l’action  à la cohésion sociale  initiée dans  le département de Djekanou par No Vox Côte d’Ivoire ?

ledebativoirien.net

HERVE MAKRE

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