Il est le président du Collectif des Chefs des villages Atchan Tchagba au pouvoir. Nanan Djorogo Nangui Séverin, chef du village d’Anono, dans la commune de Cocody a affiché sa détermination à s’impliquer en sa qualité de porte-parole des 63 villages Atchan, (peule du sud du grand Abidjan) dans le règlement des conflits qui secouent tout le peuple ébrié.
Une résolution annoncée, fin Janvier 2023 lors d’un échange de nouvel An, avec les journalistes à la salle de conférence de la chefferie traditionnelle du village Anono. Il regrette l’absence du soutien de l’Etat ivoirien aux villages ébrié, auxquels tout a été, en définitive arraché.
Ce chef du village d’Anono en initiant cette rencontre s’est fixé pour objectif de rassurer la communauté du village, le peuple atchan, les chefs des villages et le tout Abidjan sur sa volonté à participer et à contribuer au rayonnement de la Côte d’Ivoire. Le premier responsable du village d’Anono Nanan Djorogo Nangui Séverin, a saisi la rencontre pour remercier le chef de l’État Alassane Ouattara, pour la nomination d’un ministre en charge de la réconciliation et la cohésion nationale, Kouadio Konan Bertin qui s’implique dans la recherche des solutions aux problèmes des chefferies dans les villages Atchans.
Désigné chef du village en 2017 et installé officiellement en 2022 à l’issue d’une épique bataille pour sa reconnaissance par toutes les filles et tous les fils du village, Djorogo Nangui Séverin ne s’est pas privé d’initier des actions pour son village, malgré cette situation. Faisant ainsi son bilan à mi-parcours des 5 années de gestion sur les 15 ans que compte le mandat en pays atchan, ce chef s’est dit satisfait. Il a plusieurs projets de développement à amorcer, dont celui de la construction d’un lycée moderne à Anono, le bitumage de tout le village, ainsi que des projets pour la jeunesse et les femmes, etc.
Mais aussi la réalisation de chantiers de développement, comme la construction du grand hôpital d’Anono dont le coût s’élève à 562 millions de FCFA. Un montant sur fonds propres dira-t-il pour cette construction d’utilité publique : «C’est sur fonds propres que nous réalisons ce projet. Si nous avions de gros moyens, nous allons transformer Anono, ce village qui abrite la résidence du président de la République, l’ambassade des USA et de la Russie. Anono est le plus gros village sur les cinq que compte la ville d’Abidjan. Nous avons tout donné à l’État pour la ville d’Abidjan, mais en retour nous ne gagnons rien. Regardez l’état d’Anono. Ce n’est pas normal».
Il ne décolère pas face à cette situation : «L’État de Côte d’Ivoire doit apporter son appui au village d’Anono pour son développement. C’est un village qui a tout donné aux autorités pour qu’Abidjan soit ce qu’elle est aujourd’hui », lance ce chef du village diplômé en stratégie militaire et défense, du Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégies, de Paris, ambassadeur de la paix des Nation Unies.
L’épineuse question des crises de chefferie
A cette étape, Nanan Severin Djorogo, devant la crise des successions à la chefferie traditionnelle en pays Atchans, pointe le doigt vers les responsables cadres politiques, qui, plutôt que de s’impliquer dans la résolution desdites crises, les exploitent à leur faveur, souvent en prenant la posture de neutralité. Une position qui empire la situation, allant s’aggravant et qu’il dénonce et condamne.
«Ils n’ont pas être neutres. Ils doivent dire ce qui est juste et la vérité. Ils ont intérêt à ce que la paix revienne dans nos villages ébrié parce que bientôt ce sont les élections locales. S’il n’y a pas de paix dans ces villages où vont-ils faire leur campagne !
Nous ferons des tournées de travail pour toucher le fond des problèmes. Pourquoi il y a crise ? Si nous y arrivons, les choses seront harmonisées. Il y a des chefs qui détiennent des arrêtés de Préfets, mais qui ne peuvent pas entrer dans leurs villages. Ils devront se remettre en cause. Nous allons les aider. Le départ sera difficile, mais à la fin nous trouverons des esprits calmes pour trouver des solutions
Nous demandons au peuple atchan de nous faire confiance. C’est notre génération Tchagba qui est au pouvoir. Nous avons toutes les facultés de réconcilier nos villages et de recréer la cohésion. C’est vrai qu’il aura des imperfections et mais nous demandons au peuple de nous faire énormément confiance…», déclare le président du collectif des chefs atchan Tchagba au pouvoir.
Ledebativoirien.net
Hervé MAKRE
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