Un nouveau rapport intitulé « Éducation en Afrique : placer l’équité au cœur des politiques », publié conjointement par l’UNESCO et l’UA le samedi 18 février 2023, révèle que, bien que de nombreux pays d’Afrique subsaharienne prennent d’importantes mesures pour offrir une éducation de qualité à tous, la région compte la plus grande population non scolarisée au monde.
«Les importantes disparités dans les systèmes éducatifs africains nécessitent une action urgente. Nous devons offrir à tous les enfants et jeunes africains un environnement sûr, stimulant et sain dans lequel ils peuvent atteindre tout leur potentiel. La transformation de l’éducation doit être au cœur des efforts des pays pour construire un développement et une croissance économique significatifs et durables» a déclaré Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.
Les enfants africains sont perdants en raison de multiples facteurs
Le rapport, qui examine l’éducation en Afrique de la petite enfance jusqu’au deuxième cycle du secondaire, présente les facteurs interconnectés qui empêchent les enfants d’accéder à une éducation de qualité, parmi lesquels la situation géographique, la pauvreté, le genre, le handicap, les crises, les conflits et les déplacements.
Le rapport montre que dans la plupart des pays, les chances sont très inégales entre les enfants des ménages les plus riches et les plus pauvres, entre ceux des zones urbaines et des zones rurales, et entre les filles et les garçons.
Environ 80 % des enfants d’Afrique subsaharienne ne reçoivent toujours pas d’enseignement dans la langue qu’ils parlent à la maison, ce qui entrave considérablement les résultats d’apprentissage.
Comme l’a souligné Mohamed Belhocine, Commissaire pour l’Éducation, la Science, la Technologie et l’Innovation de la Commission de l’Union africaine, « le concept d’équité doit devenir la ligne directrice des politiques éducatives africaines. Nous devons nous assurer que tous les enfants des centres ruraux et défavorisés, ainsi que d’autres pays et contextes fragiles, puissent recevoir l’éducation et la formation dont ils ont besoin. ».
La Covid-19 a aggravé la fragilité des systèmes éducatifs
Les systèmes éducatifs africains ont été considérablement affectés par la pandémie de Covid-19, et les effets sur le niveau d’instruction, les résultats d’apprentissage et les disparités dans l’éducation se font toujours sentir.
Avant même la pandémie, seule une poignée de pays africains étaient en passe d’atteindre l’objectif de développement durable des Nations unies en matière d’éducation.
Le rapport appelle les gouvernement à renforcer la résilience des systèmes éducatifs face aux crises futures, en développant des normes d’enseignement flexibles, en intensifiant l’utilisation de la technologie numérique, et en améliorant la collecte de données pour mieux informer la planification des politiques.
Il propose une série de recommandations pour lever les obstacles à l’inclusion, en rendant l’enseignement secondaire obligatoire, en construisant davantage d’écoles, en élaborant des programmes adaptés, en améliorant la qualité des enseignants et en fournissant une aide financière et scolaire aux enfants.
Cette première publication conjointe s’appuie sur une étude menée par l’Institut international de planification de l’éducation de l’UNESCO pour examiner les progrès réalisés par les pays africains pour atteindre les objectifs fixés dans la Stratégie continentale d’éducation pour l’Afrique 2016-2025 et l’ODD4.
L’événement a été honoré par la participation des Président(e)s de la République démocratique fédérale d’Éthiopie et de la République de Sierra Leone, ainsi que des ministres de l’Éducation de la République du Kenya et de Sierra Leone (ce dernier en tant que modérateur).
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avec Top News Africa