Rebondissement dans le litige foncier à propos sujet du projet d’aménagement foncier dénommé « Adoukro tranche 1 et 2 » situé dans la commune de Jacqueville. Selon des informations, le Conseil d’Etat a annulé les arrêtés d’approbation de ce lotissement d’Adoukro.
Allons pour les explications
Aussitôt, naît un litige, puisque la décision d’érection a été prise à l’insu du village de Sassako-bégnini dont est issu le campement en question. Dans la foulée, Oda Édouard, l’époux d’une ressortissante de Sassako-Begnini, formule une demande de lotissement en vue de la création d’un terrain urbain, sous le couvert de sa société SGIR.
Il ressort que, malgré le résultat de l’enquête publique qui a relevé soixante-quinze (75) oppositions des propriétaires terriens et propriétaires de plantations de coco, palmiers à huile et manioc, le Ministère de la Construction, alors dirigé par le ministre Mamadou Sanogo, a tout de même approuvé ce lotissement d’Adoukro par arrêtés No 14-1273/MCLAU /DGUF /DU/SD du 21 novembre 2014, No14-1274/MCLAU /DGUF /DU/SDAF du 21 novembre 2014.
Ce qui montre clairement que ces arrêtés d’approbation de lotissement, annexaient une partie du patrimoine foncier des villages voisins que sont N’Djem, qui abrite le pont de Jacqueville, Abréby, le 1er village fondé par les Alladjans au 15è siècle, Sassako-bégnini, dont est issu le campement Adoukro devenu village, et Avagou, le 3ème village le plus ancien du peuple Alladjan.
l’histoire
Plus tard, au fil des activités agricoles et de la pêche, les propriétaires des terres y ont installé des pêcheurs béninois et d’autres villageois s’y sont installés. Une famille de Jacqueville, actuel chef-lieu, s’y installe également avec la bénédiction du chef de terre de Sassako. Elle y fonde une plantation.
Et c’est dans cette famille que M. Oda, non originaire de la région, prend une épouse, laquelle hérite plus tard des terres et plantations de son défunt père.
Concernant ce dossier, le maire de Jacqueville, Beugré Joachin, lors d’une conférence de presse animée en septembre 2021, n’avait pas manqué d’affirmer que le village d’Adoukro, c’est en tout 709 ha dont 574 ha, soit 81 % de la superficie, sont la propriété du village tuteur de Sassako.
Encore, lors d’un rassemblement, le 1er septembre 2022 à la place de lutte de Sassako-bégnini, les villages de N’Djem, d’Abréby, de Sassako-bégnini et d’Avagou, impactés par ce projet de lotissement, ont, par la voix de N’drin Marcellin dit Chef Amine, président du Collectif des propriétaires terriens de Sassako-bégnini, appelé à l’intervention du président de la République afin de restituer aux villageois leurs terres.
« Nous souhaitons que ce lotissement d’Adoukro soit purement et simplement annulé et que nos terres nous soient restituées », a-t-il appelé. L’annulation donc annoncée de ce lotissement par le Conseil d’Etat, vient restaurer les populations meurtries dans leurs droits.
LOBOTCHE-AMAN est le nouveau projet de lotissement que les adhérents, les villages et le COSAD vont soumettre au ministère de la Construction pour approbation. Félicitations à tous. Mais, nous prévenons que nous n’accepterons pas de, Oda bis. Tous les futurs intervenants gagneraient à avancer ensemble autour d’une entente sacrée des chefs des villages pour soulager la population », confie un responsable du COSAD. Les conflits fonciers sont récurrents en Côte d’Ivoire.
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