Les licenciements de responsables syndicaux en Côte d’Ivoire sont légion. Réunis en atelier de réflexion du 14 au 17 mars 2023 à Jacqueville au sud de la Côte d’Ivoire, les membres de la Plate-forme des Travailleurs pour la Promotion de la Déclaration de Principes Tripartites sur les entreprises sur les entreprises multinationales de Côte d’Ivoire (PTPDEMNCI) ont partagé les réflexions sur la mise en place d’une stratégie de la Liberté syndicale.
Pour Bli Blé David, président de la plate-forme, la liberté est un droit constitutionnel qui est de plus mise en mal dans les entreprises de notre pays. «On constate qu’il n’y pas de dialogue entre les employeurs et travailleurs parce qu’on ne permet aux derniers de se réunir en syndicat », lance-t-il avec grand regret.
Devant un tel constat, il indique que l’atelier de Jacqueville consiste à élaborer des mécanismes et d’autres stratégies en vue de promouvoir la liberté syndicale. «Nous avons privilégié la voie du dialogue, notamment le lobbying et plaidoyer afin de créer un cadre de discussion », précise-t-il tout en invitant les syndicalistes à s’approprier la stratégie de mise en place.
Au cours de cette activité qui a vu la participation de 5 centrales syndicales, des travaux en groupes et en plénières ont été menés avec l’appui technique et stratégique de l’Organisation internationale du travail-OIT.
La présence aux côtés de la Plateforme de cette agence tripartite de l’ONU, qui réunit des représentants des gouvernements, employeurs et travailleurs de 187 Etats Membres pour établir des normes internationales, élaborer des politiques et concevoir des programmes visant à promouvoir le travail décent pour tous les hommes et femmes dans le monde, est un gage pour l’atteinte de l’objectif.
L’impuissance rampante face aux multinationales
Katia Paredes Moreno spécialiste du Bureau international du travail invite, depuis Jacqueville, les entreprises à reconnaître le droit du travailleur. «Dans ce contexte l’Etat se doit de jouer un rôle régulateur et il appartient aux organisations syndicales de rappeler toutes fois que cela est nécessaire pour pouvoir intervenir».
Déjà du Jeudi 09 au Vendredi 11 Mars 2023, toujours à Jacqueville, le Bureau International du Travail en collaboration avec les Centrales Syndicales tenait un atelier de réflexion sur le thème : «La liberté syndicale : Condition du dialogue social et du travail décent dans les entreprises multinationales». Les échanges ont ressorti de nombreuses de violations des libertés syndicales commises dans les entreprises multinationales, en Côte d’Ivoire.
Malheureusement ces cas de violations ne sont pas toujours rapportés à la connaissance du Bureau International du Travail (BIT), notamment au Comité des Libertés Syndicales. L’occasion a été donc opportune pour actualiser ce dossier des violations des libertés syndicales, afin de mieux promouvoir le dialogue social, pour un travail décent.
Plusieurs licenciements de représentants syndicaux sont enregistrés en Côte d’Ivoire avec la dernière en date concernant l’entreprise BRASSIVOIRE. Le secrétaire général du syndicat de cette entreprise a été licencié en février 2023, en flagrante violation du droit syndical, devant une inspection du travail impuissante.
Il dénonçait le licenciement massif de plus d’une trentaine d’employés pour motif économique, alors que selon les travailleurs l’entreprise accumule bénéfice sur bénéfice. BRASSIVOIRE reste devoir des heures supplémentaires non payés à des commerciaux depuis 2 ans et le reliquat du bonus de 10% consigné dans un accord.
Le Secrétaire général du SYNT-BRASSERIE, M. Titlo, bien que qu’assisté par la fédération nationale des syndicats de Côte d’ivoire sera purement licencié pour s’être opposé au licenciement de ses membres. Un cas de violation du droit syndical dénoncé par la Plate-forme des Travailleurs pour la Promotion de la Déclaration de Principes Tripartites sur les entreprises sur les entreprises multinationales de Côte d’Ivoire.
Ledebativoirien.net
Martial Tahou
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