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Côte d’Ivoire-pour les malades de la lèpre-à Adzopé  et ailleurs une humanisation en 2023 pour redonner de la chaleur du 12 au 13 mars aux survivants du mal

Côte d’Ivoire-pour les malades de la lèpre-à Adzopé  et ailleurs une humanisation en 2023 pour redonner de la chaleur du 12 au 13 mars aux survivants du mal LEDEBATIVOIRIEN.NET

 

Objectif «zéro lèpre» en Côte d’Ivoire à horizon 2030

Un tour, à l’origine de la lutte contre la lèpre, dans la localité d’Adzopé, où a débuté l’œuvre charitable de Raoul Follereau. Le gouvernement  ivoirien, lors de son Conseil des ministres du  1er mars 2023  a décidé de la commémoration de la 70è Journée mondiale des malades de la Lèpre et de la 2ème  Journée Mondiale des Maladies Tropicales Négligées (JMMTN) à Adzopé, du 12 au 13 mars 2023. Une pensée pour ces souffrants avec  ledebativoirien.net.

Chaque année, 210.000 nouveaux cas de lèpre sont détectés dans le monde. C’est une maladie contagieuse, surtout en cas de contacts prolongés. Elle se transmet par des gouttelettes nasales. Cette infection ancestrale frappe encore une personne toutes les 3 minutes dans le monde. Les lépreux ont des lésions cutanées, leurs nerfs sont atteints. Dans certains cas les extrémités des doigts ou des pieds tombent. Mais on en guérit. Pour cela, il faut prendre des antibiotiques pendant 6 mois sans arrêter.

Une lutte  pour redonner une humanité aux vivants atteints  de la lèpre a été et est encore menée grâce  à la Fondation Raoul Follereau. Caritative indépendante, elle est fondée par Raoul Follereau, qui lutte contre toute exclusion causée par la maladie, notamment la lèpre, l’ignorance et la pauvreté. Soigner, éduquer et réinsérer sont ses champs d’actions.

Adzopé, Ville de la Charité avec  Raoul Follereau

Quelques fouilles montrent que les lépreux se sentent rejetés pour la plupart. Certains vivent dans une susceptibilité permanente. D’où la nervosité, comme trait de caractère commun. Un journaliste de Fraternité Matin qui a récemment visité ce centre à  Adzopé, explique qu’il faut parcourir 12 kilomètres de piste pour joindre l’Institut Raoul Follereau, à l’effet d’y recevoir des soins relève un véritable parcours épuisant pour les malades.

L’institut Raoul Follereau, ce grand hôpital public est le seul en Côte d’Ivoire où sont traités les cas avancés de la lèpre et de l’ulcère de Buruli. Ce centre est enclavé, construit en pleine forêt, loin du centre-ville d’Adzopé. Pour le besoin de la cause. 12 kilomètres le séparent de la ville. La seule voie qui mène à cet établissement sanitaire n’est pas bitumée.

Pour l’atteindre, deux moyens de transport s’offrent aux personnes qui n’ont pas de voiture : les taxis pris en courses et les camions bâchés. Mais les taxis coûtent cher. Car il faut débourser au moins 5000 FCFA pour inciter un conducteur à y aller. C’est plus du triple du coût du transport Abidjan-Adzopé qui fait pourtant 102 kilomètres. L’état de la route démotive plus d’un taxi. Le sentier poussiéreux a une largeur d’environ six mètres. La gare est mitoyenne au grand marché d’Adzopé,  pour ceux qui voudraient s’y rendre.

A Duquesne-Crémone, le village des lépreux guéris

Duquesne-Crémone est ce seul village sur tout le tronçon. On le trouve à un kilomètre de l’institut. Il est habité essentiellement par les lépreux guéris, explique la note de visite du journaliste. La paroisse ‘’Immaculée conception’’ à droite de l’entrée de la bourgade. De petits commerces jonchent les abords de la voie.

Duquesne-Crémone est un village pas comme les autres. Il est situé à 1 km de l’Institut Raoul Follereau et à 10 km d’Adzopé. L’une des particularités de ce village, c’est d’être peuplé par des malades guéris de la lèpre, cette maladie invalidante dont souffre encore une minorité de la population vivant dans ce village. Cette singularité est due à son aspect d’ensemble, à la mentalité de ses habitants et à l’histoire de sa création.

Ce village n’est pas comme les autres. Il a été fondé à la fin des années 1960 par un prêtre français du nom de Roger Duquesne et les Amis des lépreux de Crémone (Italie). Il abrite à ce jour plus de  5000 âmes en majorité des malades guéris et leurs descendants. Il s’agissait de regrouper les malades de la lèpre à une époque où le traitement était encore imparfait et les lépreux mis au ban de la société, en raison de leurs difformités physiques et de la crainte d’une contagion.

Au village Marchoux

Gnankannancy ou Marchoux est un village situé à Bingerville au bord de la lagune ébrié, où vivaient les malades de la lèpre, après l’éradication de cette maladie. Le village Gnankannancy est entouré de plantation de bananeraies et de construction dédiées à l’élevage de volaille et de porcs, et  isolé de tout bruit de Bingerville. Même si la majorité des personnes y rencontrées présentent des séquelles visibles de la maladie de la lèpre, plus personne ne présente de cas de cette maladie dans ce village.

Par le passé, l’endroit était la léproserie. Il est devenu ensuite le village Marchoux, puisque les personnes qui y résidaient, près de 400 étaient atteintes de la lèpre. Aujourd’hui, il ne reste à peine qu’une poignée de  personnes guéries mais qui présentent encore des séquelles. Toutes les personnes qui habitent ce village d’environ 300 âmes réparties en 52 familles sont nées de parents lépreux.

C’est que les lépreux habitaient sur une île éloignée de la commune de Bingerville. En 1930, lorsque Raoul Follereau, fondateur de l’association en charge des malades de la lèpre et de l’ulcère de Buruli, est passé en Côte d’Ivoire, il a fait venir l’émissaire Marchoux pour les faire envoyer sur la terre ferme. Cette terre ferme portait le nom de léproserie de Bingerville. Aujourd’hui, c’est devenu Gnankannancy village Marchoux.

Au fil des années, leurs parents sont morts, et ils  sont devenus des orphelins. Mais  ils sont restés dans le village, sans famille. Ce village est habité par des ressortissants des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), dominés par des Burkinabè et des maliens.

Là-bas, lorsque ces ressortissants de la CEDEAO viennent dans le village et qu’ils contractent la lèpre, ils ne peuvent plus retourner chez eux. Certains ne connaissent même pas leur village. Ils sont délaissés par leur famille. Ainsi, les ethnies les plus parlées dans le village sont : agni, baoulé et malinké.

L’Institut Raoul Follereau en  Côte d’Ivoire

L’Institut Raoul Follereau semble isolé, mais  il dégage  une forte  énergie d’humanisme. Il n’est pas abandonné, encore moins en ruine. Il est vaste, bâti sur une surface de 42 hectares. Sa grande clôture est peinte en vert et entourée de la forêt verdoyante. L’on est accueilli par le laboratoire sur le côté gauche de la longue voie centrale bitumée qui traverse le centre. Bordée d’arbres et de petits couloirs, la voie donne accès aux bâtiments administratifs de part et d’autre. Il y en a une vingtaine.

Au fond dans la cour,  le bloc opératoire, l’orthopédie et les pavillons d’hospitalisation. Il y en a cinq au total, où dorment les 172 malades actuellement hospitalisés. Un pavillon regroupe femmes et les enfants. Les chambres sont bien grandes prenant jusqu’à 10 malades pour certaines. Certains sont couchés dans leur lit et d’autres assis, des membres amputés, sur la véranda des pavillons.

A l’Institut Raoul Follereau, les hospitalisations durent entre trois et six mois pour certains cas, et des années pour les cas très avancés. La lèpre est en voie de disparition en Côte d’Ivoire où l’on enregistre environ 600 nouveaux cas chaque année. Le mauvais état de la route empiète sur la fréquentation de l’hôpital qui est pourtant bien équipé et offre les meilleurs soins aux malades. Le car du personnel tombe régulièrement en panne et les agents arrivent au travail épuisés tous les jours.

L’Institut Raoul Follereau de Côte d’Ivoire (IRFCI) est constitué de deux établissements, celui d’Adzopé et son annexe à Manikro à une dizaine de kilomètres de Bouaké. Il est le prolongement de la léproserie créée en 1942 par les religieuses de la congrégation Notre dame des apôtres (NDA). Il est devenu hôpital de la lèpre en 1951. Et en 1983, il est été érigé en Établissement public à caractère administratif (EPA). Le centre de Manikro a été rattaché à celui d’Adzopé pour former l’IRFCI en 2001.

C’est le 28 janvier 1971, que l’hôpital a été baptisé Institut Raoul Follereau en remerciement à Raoul Follereau dont la Fondation a octroyé une centaine de millions de FCFA pour la construction de nouveaux pavillons et le renouvellement de toute la literie. Ecrivain et journaliste français né le 17 août 1903 et mort le 6 décembre 1977, Raoul Follereau est l’initiateur de la Journée mondiale de la lutte contre la lèpre qui se tient chaque année le 30 janvier.

C’est son combat acharné contre la lèpre qui lui a valu son surnom de Vagabond de la charité.

En 1936 Raoul Follereau rencontre des lépreux lors d’un reportage sur Charles de Foucauld. Il prend la défense de « la minorité oubliée du monde ». Il donne sa première conférence en 1942 pour récolter des fonds nécessaire à la construction du premier village pour des lépreux à Adzopé, en Côte d’Ivoire. Il entreprend plusieurs fois le tour du monde pour défendre les lépreux.

En 1954, il fonde la journée mondiale des lépreux qui est célébrée le dernier dimanche de janvier. En 1965 il fonde l’ILEP fédération des associations luttant contre la lèpre (pour harmoniser, répartir et coordonner les actions), mettant ainsi en œuvre un «marché commun de la lèpre». C’est après la mort de Raoul Follereau qu’André Récipon crée en 1984 la Fondation Raoul Follereau.

Dans le cadre de sa mission de service public, l’IRFCI est chargé principalement d’assurer des soins d’urgence, des examens de diagnostic, des traitements et l’hospitalisation des malades atteints de la lèpre et des ulcères à mycobactéries dont l’ulcère de Buruli. Avec un effectif plus de 150 agents et une capacité d’accueil de plus de 280 lits dont plus de 170 lits pour le centre d’Adzopé, l’IRFCI qui est d’un niveau tertiaire, est l’unique établissement public en matière d’hospitalisation et de prise en charge chirurgicale de la lèpre et de l’ulcère de Buruli en Côte d’Ivoire.

En Côte d’Ivoire la lutte contre la lèpre progresse

La Côte d’Ivoire est un peu la fille aînée de l’empire Follereau. C’est à Adzopé que, dans les années 50, le fondateur du groupe va construire la première léproserie Raoul Follereau. A titre indicatif, le pays compte 120 000 lépreux en 1952, la tâche est immense. Grâce à sa réussite, l’établissement devient, en 1968, l’Institut national de la lèpre de la Côte-d’Ivoire, géré directement par le gouvernement, en fonctionnant sur les fonds collectés par Raoul Follereau.

Un homme joue alors un rôle clef dans cette aventure: le docteur Félix Série. Ce médecin, formé à Bordeaux, va franchir toutes les étapes d’une carrière réussie sous le règne d’Houphouët-Boigny. D’abord médecin de brousse, puis directeur des grandes endémies, il finit directeur général de la santé. Un maillon essentiel dans le dispositif Follereau, puisque l’association française finance ses chantiers dans le cadre du Plan national de lutte contre la lèpre, géré par le ministère ivoirien de la Santé.

A l’heure de la retraite, le docteur Série endosse l’uniforme du «Raoul Follereau ivoirien». Il devient président de l’Association ivoirienne Raoul Follereau. Comme l’association française a besoin d’un nouveau délégué en Côte d’Ivoire, le docteur Série fait adouber en 1995 un certain Charles Matthieu, qui n’est autre que… son gendre, le mari de sa dernière fille. Un an plus tard,  Charles Matthieu devient également représentant de l’AFRF au Burkina Faso.

Fin 2001, de nouveaux recrutés qui n’étaient pas des compagnons de route de Raoul Follereau, mais des professionnels, convaincus d’œuvrer pour une noble cause et persuadés de la nécessité de clarifier un fonctionnement opaque sont à  l’œuvre jusqu’à ce jour.

70è Journée mondiale des malades de la Lèpre 

Objectif «zéro lèpre» en Côte d’Ivoire à horizon 2030. Ainsi, le gouvernement  ivoirien à  son Conseil des ministres du  1er mars 2023  a décidé de la commémoration de la 70è Journée mondiale des malades de la Lèpre et de la 2ème  Journée Mondiale des Maladies Tropicales Négligées (JMMTN) à Adzopé, du 12 au 13 mars 2023.

Sous le patronage du premier  ministre Patrick Achi, fils de  la région. Il aura  une  pensée pour  la route  conduisant  à l’institut Raoul Follereau où sont soignés  les  malades de  la lèpre. Un humanisme. Sont annoncées  ainsi des séances éclatées de dépistage précoce et de sensibilisation sur la Lèpre et les Maladies Tropicales Négligées.

Ledebativoirien.net

Grace Ozhylly

Avec autre presse

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