«JE VAIS EN DIRE UN MOT AU MINISTRE DE L’INTERIEUR»
Une ambiance cordiale de grands jours et de retrouvailles entre le ministre de la Réconciliation et la cohésion nationale, Kouadio Konan Bertin et l’ancien maire cadre atchan, Noël Akissi Bendjo. Une rencontre, dans la matinée, de ce lundi 3 avril 2023 au cabinet du ministre à la cité administrative au Plateau. Une convivialité entre les deux hommes, signe qui présage de la réussite de la mission, objet de l’audience du jour.
Celle de la transmission, par l’hôte du ministre d’un important message de la part du doyen des cadres tchaman, peuple autochtone d’Abidjan. La sollicitation du ministre pour orchestrer la réussite de la réconciliation et le retour de l’accalmie dans les villages ébrié, donc au sein du peuple tchaman. Une initiative qu’il a saluée.
«Ce n’est pas un dossier épineux. L’ensemble du pays a besoin de paix et de cohésion. N’oublions pas que nous revenons de Duékoué, de Blolequin, Guiglo, Toulepleu où nous avons procédé à la restitution des corps des victimes de 2010. Ce que nous recherchons sur l’ensemble du territoire, c’est, la cohésion, la stabilité. Donc le peuple atchan n’étant pas en dehors, nous avons été saisis d’un dossier que nous connaissons. Ils sont en train d’enfoncer une porte déjà ouverte. Cela fait partie de nos attributions. Nous allons nous investir pour que règne une paix définitive dans tous les villages ébrié», déclare le ministre et d’expliquer cette forte motivation.
«Parce que le grand Abidjan se développe, s’embellie et cela ne peut se faire en dehors du peuple atchan. C’est eux qui nous hébergent. S’ils ne connaissent pas de paix, il va de soi que nous serons aussi perturbés. Donc, il faut faire en sorte que les villages ébrié connaissent la paix.
C’est un dossier important pas épineux. Important comme les autres. Ensemble nous allons adresser des pistes de solutions, et l’éventail de rassemblements. Je ne vous le cache pas, je vais en dire un mot au gouverneur Mambé. Je vais en dire un mot au ministre de l’Intérieur, puisque ce sont les Préfets et les Sous-préfets qui donnent les arrêtés dans les villages, si on parle de crise dans les chefferies. Nous sommes dans le même gouvernement, nous parlons d’une même voix. Nous allons rechercher au nom de la paix que recherche le Président Ouattara, des solutions pour que règne la paix dans les villages ébrié…. »
Mais le ministre en charge de la réconciliation, n’entend pas saupoudrer le dossier. Il est l’heure de mettre le doigt sur les causes à l’effet de les faire disparaitre: « Ce qu’il faut noter, tous ceux qui vivent dans un même village sont forcément des parents. Entre parents, on ne peut être animé d’esprits d’animosité. Dans la mesure où ils sont parents, ils sont condamnés à vivre ensemble. Le grand peuple atchan, ils sont tous le même peuple. Tout ce que je leur demande c’est de s’aimer.
Quand les problèmes de succession de chefferie arrivent c’est que quelque part on refuse de dire la vérité. Sinon le mode de succession est bien connu en pays atchan. Pourvu tout simplement qu’on regarde la vérité. Le mécanisme de succession et les choses seront clairs. Ensemble nous allons essayer de trancher les choses conformément aux Us et Coutumes pour que les ayants droits soient restaurés. C’est aussi simple que cela pour que, vive la paix dans les villages ébrié».
Une clarification en vaut son pesant d’or dans la recherche de la paix en pays ébrié eu égard à la démarche du doyen des cadres atchan, l’ancien maire de la ville d’Abidjan Ernest N’koumo Mobio. En mandant l’ex maire de la commune du Plateau, il entend marquer le dossier de l’empreinte du gouvernement pour un réel aboutissement.
Comme le dit si bien l’émissaire du jour, Noël Akossi Bendjo, au terme de l’audience au micro des médias, dont ledebativoirien. Lui, il est membre du comité ad’hoc de douze membres mis sur pied avec pour mission de recenser les problèmes du peuple Atchan. Un comité piloté par le doyen des cadres Atchan, Ernest N’Koumo Mobio, pour l’union des fratries Atchan et le développement des villages Atchan.
LA DEMARCHE DU DOYEN DES CADRES ATCHAN, ERNEST N’KOUMO MOBIO
« Le doyen des cadres tchaman N’koumo avait réuni les cadres tchaman à Abobo-Baoulé pour réfléchir, comment apporter notre contribution au développement de nos villages, de notre communauté. A la suite de cette rencontre, un certain nombre résolutions ont été adoptées dont le problème de l’entente dans l’ensemble des villages. Compte tenu du fait que le ministre a en charge de la réconciliation au niveau plan national, le doyen N’kumo nous a demandé de l’approcher, pour lui transmettre le message qui est le suivant :
‘‘’Que le peuple atchan a besoin pour se développer de se réconcilier. De faire en sorte que dans tous les villages, l’accalmie revienne. Le doyen voulait le solliciter pour ensemble, trouver les voies et les moyens pour faire avancer le dossier concernant l’attente dans l’ensemble villages… ».
Estimant que le message a été bien perçu par le ministre en charge de la réconciliation le maire et cadre tchaman, saluera la sollicitude du ministre de la Réconciliation: «Nous voulons remercier le ministre, qui, au nom du président de la République nous a reçus. Avec une grande ouverture, il s’est engagé à faire en sorte que ce dossier soit pris à bras le corps avec l’ensemble des cadres et des élus d’Abidjan, notre commune… ».
Le cadre tchaman soulignera clairement que tous les villages atchans n’ont pas encore totalement de paix parce qu’il y a encore des problèmes de chefferie et de gouvernance dans certains, d’entre eux. «Mais ce sont des problèmes d’hommes et de femmes qui peuvent se régler. Il suffit que nous nous mettions autour d’une table et qu’ensemble nous adressions les problèmes de notre communauté. Je pense qu’avec la contribution du ministre et du gouvernement nous allons y arriver, pour que la paix revienne dans notre communauté et surtout à Abidjan qui est le cœur du développement de notre pays…»
Il annonce des séminaires avec les chefs des villages, les jeunes et les cadre, les femmes pour les grandes lignes de développement du peuple. «Nous attendons le ministre pour qu’ensemble nous arrêtons le calendrier», explique l’émissaire du doyen des cadres tchaman. L’intervention ou l’implication du ministre de la réconciliation est attendue dans le retour de l’harmonie en pays atchan. Une gageure !
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H. MAKRE