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Côte d’Ivoire-Victor-Junior Djokouéhi: «Nous plaidons que Konan Bédié, Alassane Ouattara et Gbagbo Laurent ne soient pas candidats à l’élection présidentielle de 2025»- ONG ‘‘COTE D’IVOIRE PAIX’’

By Ledebativoirien HM

La présence de Coulibaly Kuibiert  à la tête de la CEI est une menace

Victor-Junior Djokouéhi,  Chef de Publicité Senior et Journaliste Directeur de Publication, membre du Forum des Directeurs de  Publication de Côte d’Ivoire, a  quelques années déjà ajouté une corde à son arc. Celle d’acteur actif de  la société civile  ivoirienne. Il est président de l’Organisation Non gouvernementale ‘‘ COTE D’IVOIRE PAIX’’. Invité de la rédaction de Ledebativoirien-LDI, il en dit davantage sur l’organisation et sur  ses ambitions. Attention, il n’y va pas avec des sandalettes. Suivez.

LDI : Pouvons-nous avoir plus de précisions sur votre organisation ?

Jr Djokouéhi : ‘‘COTE D’IVOIRE PAIX’’ est une ONG membre de la plate-forme des organisations de la société civile. Notre ONG est née de l’initiative de quelques journalistes après la crise de 2010 qui a fait de  nombreux morts. Cette crise a marqué négativement la conscience nationale. On aurait pu l’éviter si on respectait les principes démocratiques.

Ces journalistes ont donc décidé de créer cet instrument pour faire la promotion de la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire. Elle veut surtout contribuer à la réconciliation et la cohésion sociale.

Pour ces objectifs, nous plaidons que les Présidents Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo ne soient pas candidats à l’élection présidentielle de 2025. En effet, quand ces trois leaders sont impliqués dans une élection, leur présence provoque des tensions qui créent  des crises et celles-ci font des morts. Les ivoiriens ne veulent plus de ça.

Pensez-vous que les crises sont dues à la candidature de ces trois hommes ?

Leur présence suscite des passions. Avec eux, les élections sont tumultueuses et elles constituent des moments de graves tensions. Quand ces trois personnalités se sont présentés à une élection ensemble, cela s’est soldé par une crise qui a fait des morts parce qu’ils ne sont pas capables de s’asseoir, de discuter et  s’entendre pour la paix en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens ne veulent plus de ça.

La Côte d’Ivoire, pour votre organisation, n’est pas en paix ou pas assez ?

Aucun pays au monde ne peut se targuer d’être suffisamment en paix ou d’en avoir le monopole. La Côte d’Ivoire n’échappe pas à ce principe, à cette règle. Notre pays est confronté à une menace constante de la paix. Les causes de ces menaces de la paix en Côte d’Ivoire sont diverses.

Du point de vue politique, la  CEI-Commission électorale indépendante, dans sa configuration actuelle est un danger pour la stabilité en Côte d’Ivoire. Elle menace la démocratie et la paix dans notre pays.

Il ne faut pas aller à cette élection 2025 avec le Président Coulibaly Kuibiert comme président à la tête de cette commission électorale. Il est un ami du président de la République et sa présence enlève toute crédibilité à cette commission. Sa présence à la tête de la CEI menace donc la paix. Et ce n’est pas acceptable.

Ensuite la présence des membres issus des partis politiques présents, dit-on comme observateurs, au sein de la CEI est tout aussi une menace pour la paix et la démocratie. Souvenez-vous qu’en 2010, la crise a démarré avec les responsables membres des partis politiques au sein de la CEI et ce, devant le monde entier.

Le code électoral actuel est taillé sur mesure. Il menace également  la paix et la démocratie. Ce code électoral est ouvertement partisan et favorise nettement le RHDP. Il faut le mettre à plat parce qu’il est conflit gêne

La Côte d’Ivoire connait aussi une forte menace de la paix due aux effets dévastateurs de la crise Russo-Ukrainienne.  La conséquence de celle-ci a impacté le mode de vie des populations dans le monde. Le prix du baril de pétrole a augmenté et cela a agi sur les prix des denrées alimentaires, mais dans chaque pays, les dirigeants cherchent à trouver des solutions internes. Chez nous, ce n’est pas forcément le cas. La cherté de la vie menace évidemment la paix et la cohésion sociale.

Il y a le problème que pose, le système politique basé sur la suprématie d’une région et d’une ethnie sur les autres. L’un des leaders a appelé cela le rattrapage. Il a exacerbé les clivages et la fracture sociale  entre les Ivoiriens. Il  oppose, divise et crée  de nombreuses inégalités parmi les populations.

Ensuite, selon  le principe de Machiavel qui est : ‘‘être craint qu’être aimé’’ ;  le système politique qui nous gouverne, crée la peur et gouverne avec la terreur. Ainsi, il  emprisonne tous azimuts des opposants, les acteurs de la société civile, musèle tout le monde, oppresse et maintient tout le monde dans la peur et la terreur.  La paix est donc constamment agressée.

Qu’est-ce qui a retenu l’attention de votre organisation dans  la  violation de la paix en Côte d’Ivoire?

Je l’ai dit plus haut, la crise nait là où il y a une absence la démocratie. La crise qu’a connue le Cote d’Ivoire en 2010 est une crise inutile qu’on pouvait éviter. Elle a fait 3000 mille morts officiellement. Les acteurs politiques du moment ont refusé de s’accorder sur ce qui est essentiel pour la paix. Ils ont refusé de s’assoir pour s’entendre sur les règles élémentaires de la démocratie. Toutes les crises qui ont secoué la Cote d’Ivoire depuis trente ans, sont dues à une absence de démocratie.

La crise la plus récente est celle de 2020 provoquée par le troisième mandat du Président Alassane Ouattara. Elle est due au non-respect de la Constitution. C’est un impératif de respecter les textes fondamentaux que nous sommes donnés sans contrainte. C’est donc la violation constante et flagrante de la démocratie et les conséquences des crises qui en résultent qui nous ont motivés à créer cette organisation qui est un instrument pour faire la promotion de la démocratie et la paix.

L’opposition accompagne-t-elle le processus de paix en Côte d’Ivoire?

Je ne sais pas ce qu’elle devait faire qu’elle ne fait pas déjà. Son rôle n’est pas d’être à la solde du pouvoir. Son rôle c’est de rester dans le jeu politique et démocratique et dans la légalité. Tant qu’elle ne sort pas du cadre du jeu politique et légal,  c’est déjà un accompagnement important.

Je pense bien au contraire que, c’est plutôt elle qui est martyrisée par le parti au pouvoir vu les récents évènements dans lesquels 26 des militants du PPA-CI ont été emprisonnés.

Avec ce pouvoir, quand le président Henri Konan Bédié est sorti du RHDP, nombreux sont les militants de ce parti qui ont subi des affres venant de lui. C’est le cas triste de Jacques Mangoua décédé malheureusement.

Je voudrais aussi citer les différentes interdictions qu’a connu la Vice-Président du PPA-CI, Stéphane Kipré de tenir ses meeting dans le nord. Ce sont autant d’actes qui ne rassurent pas et qui mettent à  mal la paix et la démocratie. La balle est donc dans le camp du pouvoir.

Comment le pouvoir actuel entretient-il la paix en Côte d’Ivoire ?

Les efforts du pouvoir pour garantir la paix me parait mince.  La visite que le président Laurent Gbagbo a rendu au Président Alassane Ouattara dès son retour de La Haye a donné de l’espoir aux ivoiriens. Ensuite, la rencontre des trois hautes personnalités a permis de croire que nous étions à l’abri de la belligérance politique.

Ce qui se passe en ce moment sur le champ politique paralyse tous les espoirs. En répondant, au discours de la Vice-Présidente du PPA-CI, Marie Odette Lorougnon, le Secrétaire Exécutif du RHDP n’a pas utilisé le bon ton qu’on attendait de lui. Il n’a pas non plus condamné les actes qu’ont posé les jeunes se réclamant RHDP et qui malheureusement entravent les libertés et la cohésion sociale. Le parti au pouvoir doit être du côté de la paix et pour l’instant, en tout cas, ce n’est pas ce que nous observons. Le discours du côté du RHDP est tout aussi violent que celui de l’opposition. 

Comment ‘‘l’ONG Côte d’Ivoire Paix’’ contribue-t-elle à la promotion de la paix?

Le rôle des ONG, c’est de prolonger l’action gouvernementale. Les ONG arrivent donc là où on ne trouve pas l’action  du gouvernement. Les ONG de ce point de vue sont donc des partenaires de l’Etat. C’est pourquoi, l’Etat devrait subventionner les ONG qui travaillent auprès des populations.

En réalité, nous manquons crucialement de moyens. L’absence ou le manque de moyens plombe le travail des ONG sur le terrain. Pour ce qui nous concerne, notre objectif est de former les populations sur l’exercice la démocratie et la paix. Nous n’avons pas encore démarré nos activités sur le terrain parce que nous manquons de façon criarde de moyens financiers et de véhicule. C’est le lieu de lancer un appel à toutes les bonnes volontés qui peuvent nous aider de prendre contact avec nous à l’effet de nous aider.

Quelles sont les actions prévues pour 2023,  une année électorale ?

Nous avons pour 2023 un programme en deux phases. La première phase consiste à faire la promotion de notre ONG; accroitre notre visibilité auprès de nos partenaires, auprès des institutions de la République, auprès des chancelleries étrangères, auprès des organisations sœurs et enfin auprès des personnalités importantes de notre pays. Cette visibilité passe aussi par notre présence dans les medias. C’est ce travail que nous avons commencé à faire et il porte.

Deuxième, nous voulons faire une série de formation sur la pratique de la démocratie et la paix avec les associations et la chefferie traditionnelle. La chefferie traditionnelle est le premier maillon de l’exercice de la pratique démocratique. Elle est maillons de la chaine de  commandement. Si elle est bien formée à la pratique de  la gouvernance démocratique, nos sociétés devraient être impacter. L’autre élément très important est les associations. Elles sont aussi un creusé de l’exercice de la pratique de la gouvernance démocratique.

Nous voulons donc donner à ces deux entités une habitude dans l’exercice et la pratique de la gouvernance démocratique. Si nous réussissons cela, lentement mais surement, nous allons impacter la société tout entière. Voici donc ce que nous prévoyons mais évidement et une fois encore la réalisation de, ce que je viens d’annoncer nécessite des moyens que nous n’avons pas. C’est pourquoi, nous appelons et demandons de l’aide à des bonnes volontés qui se retrouvent dans la noblesse de notre combat.

Merci monsieur  le  président de l’ONG ‘‘Côte d’Ivoire paix’’

Ledebativoirien.net

par HERVE MAKRE

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