Boco Camille, chargé d’étude dans un ministère en Côte d’Ivoire, a flirté avec Générations et Peuples Solidaires d’un certain Guillaume Soro. Il s’est résolu à quitter le pays. Avec LE DEBAT IVOIRIEN, il brise le silence sur les raisons de son départ en exil. Exclusif !
LDI : Qui est Boco camille ?
BC : Merci de vouloir accorder une attention à mon histoire en vue d’expliquer au monde entier une vie qui me rongeait psychologiquement à petit feu. Je suis Boco Kokou Camille, jeune cadre ivoirien dans un ministère à Abidjan. Plus précisément chargé d’étude dans ledit ministère. Je suis un militant du parti de l’ex-PAN Guillaume Soro.
À voir comment tous les cadres de GPS ont perdu leurs postes et fait la prison après avoir affiché au grand jour leur militantisme, il y avait de quoi à réfléchir avant de me décider à vous parler. Moi, je voudrais parler à la presse et vu que ledebaivoirien.net un média de votre groupe a déjà eu une interview courageuse avec le frère et camarade du parti Metongbou Traoré à sa sortie de prison, alors je me suis dit que je pouvais vous faire confiance.
Je vivais dans la peur chaque jour que j’allais au travail. Autour de moi, il était difficile d’avouer que je suis un Soroiste. La liberté d’expression et d’appartenance à un parti politique, tel que le GPS en Côte d’Ivoire n’est pas facile à vivre. Tout est parti d’une visite familiale à Bouaké le samedi 5 février 2022. À la suite de cette visite, j’ai décidé de tenir une réunion avec un groupe de jeunes que j’organise pour adhérer au GPS.
Et dans un lieu non loin de la résidence du président Guillaume Soro, nous avons pu nous mettre d’accord pour la célébration de l’adhésion massive de ces jeunes aux Générations et Peuples Solidaires. Ensuite, après la réunion, je suis allé me recueillir auprès de la résidence du président Guillaume Soro. Histoire de remémorer tout le combat mené ici à Bouaké pour la liberté et la conquête du pouvoir par le RDR devenu RHDP.
À la fin de mon séjour le dimanche 6 février 2022, j’ai regagné Abidjan. Et à mon retour, j’ai confié à un ami, le travail de militant de GPS que j’ai fait dans l’ombre et le silence de cimetière dans laquelle se trouvait la résidence du président après les beaux jours passés dans cette maison au service du RHDP. Mais, aujourd’hui, parce qu’il a décidé de suivre sa propre voie, il est traité de déstabilisateur notoire. À mon avis cette conversation est restée secrète entre l’ami et moi.
Le samedi 26 février 2022, tout le monde apprend par le communiqué du procureur de Bouaké, Braman Koné que la résidence du président a été perquisitionnée et qu’il y aurait des armes et munitions de guerre. L’ami à qui j’avais raconté mon voyage sur Bouaké m’appelle un soir pour m’informer qu’il y a des soupçons sur moi dans cette affaire de cache d’armes chez Guillaume Soro. Toute de suite, j’ai fait le lien avec mon voyage et je me suis rendu compte que quelqu’un voulait me livrer à la justice ivoirienne.
Comment se passe votre vie depuis cet appel ?
Depuis, je vis dans l’angoisse de recevoir la visite des hommes en treillis à mon bureau ou chez moi à la maison. Quelques coups de fil anonymes que je recevais souvent a fait grandir en moi cette peur d’être pris pour ce que je ne suis pas. Mais ce que je sais c’est que je suis un militant GPS et admirateur du président Guillaume Soro. Alors, j’ai gardé mon sang froid et j’ai envisagé de m’organiser pour parer à toute éventualité.
Mais, je n’en pouvais plus et j’ai décidé de quitter le pays. Car, dans une telle situation, on ne prend pas de risques. Que vaut la parole d’un militant GPS aux yeux d’un procureur de la république aujourd’hui. Surtout qu’il se dit sur toi qu’on t’a vu aux alentours de la résidence de Guillaume Soro trois semaines avant la descente des forces de sécurité sur cette résidence. Et moi-même, j’ai eu à le dire à quelqu’un à qui j’avais entièrement confiance.
Et voilà mon malheur ! Donc, discrètement, j’ai fait ce que je devais faire et j’ai quitté le pays pour être en lieu sûr jusqu’à ce que cette affaire soit élucidée. C’est ainsi que pour ma sécurité, le mercredi 30 mars 2022, je suis sorti du pays pour la France d’abord et ensuite la Suisse où je suis présentement.
Pas regret sachant que vous allez tout reprendre dans votre vie ?
Il s’agit là de ma sécurité. Si je suis en sécurité et que j’ai ma liberté et la santé, Dieu me donnera une autre chance d’avoir du boulot. Mais, pour l’heure, je veux vivre et continuer d’être un militant pro-Soro sans être inquiété. Un jour, nous serons au pouvoir, bien sûr, par la voie démocratique comme le prône si bien le président Guillaume Soro. Et à ce moment, on pourra rattraper tout ce que nous avons perdu du fait de notre obédience politique. Les militants du RDR devenu RHDP sont passés par là. Et grâce à Guillaume Soro, ils peuvent se délecter du pouvoir qu’il leur a permis d’avoir aujourd’hui.
Au terme de notre entretien, avez-vous autre chose à ajouter ?
Je pense à ma famille, à mes vrais amis et enfin aux militants de Générations et Peuples Solidaires qui se retrouvent dans la situation d’exil comme moi. Je leur dis de ne pas baisser les bras. Tant que nous faisons confiance au président Guillaume Soro, nous allons surmonter toute cette diabolisation de notre parti. Que vive le président Guillaume Soro pour que vive le GPS.
Ledebativoirien .net
Par H.KARA
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