décès du président Bédié-Ah, la mort… La mort nous prend aux tripes et sans respect, la mort secoue qui elle veut, la mort s’en fout… Après la mort de Bédié aujourd’hui, d’Houphouët et du Pape Jean-Paul II hier, je me suis rendu compte que la mort n’a peur de personne, ni du Président de la République, ni du Chef de l’État, ni du ministre, ni de l’Homme de Dieu.
La mort nous rappelle que la vie est précieuse et qu’il faut l’apprécier à sa juste valeur. Mais voilà, moins de 24 heures après le décès de mon père politique, celui qui s’appellera désormais feu Son Excellence Aimé Henri Konan Bédié, je n’ai pu fermer les yeux jusqu’au petit matin.
Mes larmes, je n’en parle même pas, elles coulent et refusent de s’arrêter, même lorsque je refuse de pleurer, mes larmes coulent. J’ai crié à mon Dieu Jésus-Christ pour qu’il m’aide à trouver du réconfort en lisant la Bible toute la nuit afin de trouver des mots et des phrases célèbres sur l’acceptation et le deuil pour me montrer la voie à suivre, et j’en ai même trouvé, mais mes yeux étaient toujours trempés de grosses gouttes de larmes qu’un paquet de mouchoirs jetables n’a pas pu contenir. Finalement, j’ai utilisé ma serviette de toilette jusqu’aux petites heures du matin, parce que mes larmes coulaient à flots.
C’est alors que j’ai reçu un coup de fil de ma mère biologique me disant, avec un instinct maternel : « Mon fils Petrouce Ayoka, Yako, je n’ai pas appris le décès de ton « Papa Bédié », c’est très tôt ce matin que ton épouse et tes sœurs, qui s’inquiètent pour toi après cette grande perte, m’ont appelé pour m’en informer. Mon fils, je sais
que tu souffres de la mort de ton ‘père Bédié’, car j’ai été témoin de ta relation avec ce grand homme, mais tu es très loin de moi et je sais très bien que l’amour que tu as pour le président Bédié dépasse l’amour que tu as pour moi, ta mère, mais s’il te plaît, mon fils, arrête de pleurer. …. Que le Seigneur te fortifie, mon fils ». C’est après les paroles fortes de ma mère que mes larmes ont tarie.
Cher Papa, Son Excellence HKB,
depuis combien de temps as-tu vécu sans interruption avec le combattant politique dont vous êtes tombées les armes à mains? Vous avez mené le bon combat pour sauver le navire d’ivoire, stricto sensu, au prix de votre vie.
Cher Papa Son Excellence HKB, je ne devrais même pas verser une larme, car tu as eu tous les honneurs terrestres… Oui, je dois te rappeler, pour nos cadets, quelques exemples des valeurs que tu t’es imposé pendant ton pèlerinage terrestre : L’honnêteté, la dignité, le service, l’unité, l’équipe, l’honneur, la discipline, la bienveillance, l’obéissance, la croissance, l’amour, la générosité, le partage, l’excellence, la diligence, le travail, le dépassement de soi, la disponibilité, la pro-activité, la créativité, l’humilité, l’encouragement, la foi, l’intimité avec Dieu, la justice, la redevabilité… Oui, Cher Père, ces mots ont été ton slogan, et ils sont aussi l’héritage de la vie que tu nous laisses.
Cependant, ces valeurs ont pris le dessus sur ta vie et se sont manifestées dans tes relations humaines et spirituelles depuis le samedi 5 mai 1934, date de ta naissance à Dadiékro, jusqu’au mardi 1ᵉʳ août 2023 à Abidjan, date de ton décès. Cela fait 89 ans, 2 mois et 26 jours heureux que tu as vécu une vie utile sur terre et que ta vie s’est épanouie par ton intelligence, à l’école et par ton travail, car il n’est pas donné à tout le monde d’être ambassadeur à l’âge de 24 ans dans le pays le plus puissant du monde (États-Unis).
HKB, ta mort a donc été un grand choc et une perte énorme pour la Côte d’Ivoire,
mais ta mémoire continue d’être une source d’inspiration pour tous les Ivoiriens, et tu quittes subitement cette terre ivoirienne pour le ciel sans dire un dernier adieu aux Ivoiriens, aux militants du Pdci-Rda, ta famille politique, à Maman Henriette, alors qu’en est-il de Lucette, Patrick et Jean-Luc ? Face à la mort et à l’agonie, les mots peuvent parfois aider à combattre l’incompréhension, la douleur et le sentiment de vide qui s’installe, mais il suffit de se souvenir de la personne pour qu’on devienne inconsolable. HKB, Vous avez toujours été au bon endroit lors des événements heureux et malheureux en Côte d’Ivoire, et je voudrais dire que vous avez été proche du peuple ivoirien.
Cher Papa, Sphinx de Daoukro, N’Zu Ba, le Patriarche, le Concepteur du miracle ivoirien, le Sachant, le Savant, le Digne Héritier du Sage de l’Afrique, dans ton pèlerinage terrestre, ton « Oui » a été ton « Oui » et ton « Non » a été ton « Non ». Dans ton pèlerinage terrestre, tu as accepté ce qui est bon et renoncé à ce qui est mauvais. Merci encore d’avoir été notre éclaireur ici-bas.
Son Excellence Aimé Henri Konan Bédié, Papa Chaine PAC, Papa Agri PAC,
Difficile à croire et triste à comprendre, avec la mort du Sphinx de Daoukro, le géant de la politique ivoirienne âgé de 89 ans, le mardi 1ᵉʳ août 2023, un chapitre imposant de l’histoire de la Côte d’Ivoire indépendante s’achève avec le dernier homme politique survivant avant, pendant et après l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Le moindre mal des hommes politiques ivoiriens qui a marqué la conscience ivoirienne Oui, HKB, le père de la démocratie apaisée, va en paix. Que Dieu, propriétaire du ciel et de la terre, te loge dans la plus belle des résidences célestes aux côtés de ton « père » Nanan Felix Houphouët Boigny et repose en paix.
Vive la Côte d’Ivoire-Vive le Pdci-Rda-Vive HKB.
Petrouce Pierre Nicaise GNAGNE (Membre du Bureau Politique du Pdci-Rda)
LEDEBATIVOIRIEN.NET