Dr Pascal Tanoh Adjéh parle- L’année 2023 aura été exceptionnelle pour les titulaires du Doctorat non recrutés en Côte d’Ivoire. Autant de recrutements n’ont encore été opérés à l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique que l’année dédiée à la jeunesse avec 700 postes budgétaires mis à la disposition de ce département par le gouvernement ivoirien. L’annonce des résultats à en point douter a faits des heureux que de malheureux comme toute nouvelle. Docteur Tanoh Adjéi Pascal est un heureux.
Le Debat Ivoirien: les résultats du concours pour le recrutement session 2023 des Assistants à l’Enseignement Supérieur ont livré le verdict global et chacun des docteurs est situé sur sa place ou son sort. Docteur Tanoh Adjéi Pascal, ex-porte-parole principal des docteurs en situation de glissement catégoriel, satisfait ou déçu de l’issue ?
Merci monsieur le journaliste, avant tout propos, je me saisirai de votre tribune pour présenter mes sincères condoléances à toute la nation ivoirienne. La nouvelle des décès successifs du président Henri Konan Bédié et de son vice- président Gaston Ouassénan Koné, jette l’émoi et la désolation sur l’ensemble des ivoiriens avec à leur tête, le président de la république Docteur Alassane Ouattara.
En termes de satisfaction, je ne peux dire que je suis satisfait ou que je ne le suis pas. J’ai pu à mon niveau sauter la corde. Notons que c’est une première en Côte d’Ivoire de constater 700 postes budgétaires à ce concours. Ceci est à saluer. C’est une grande première qui nous rassure davantage à travers la volonté du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Monsieur Adama Diawara, et de la Ministre Anne Ouloto de la Fonction Publique, de mettre fin à la crise des Docteurs non encore recrutés.
Cependant, il faut noter que nous nous réjouirons pleinement très bientôt grâce aux solutions proposées par le ministre Adama Diawara et au recensement des Fonctionnaires titulaires du Doctorat et qui ne sont pas encore impactés par ce prestigieux diplôme, obtenu au prix de mille sacrifices. Ces mesures structurantes, permettront de régler avec efficience la problématique d’insertion des titulaires du Doctorat.
Le Debat Ivoirien: Quelle est l’ambiance au ministre de la Fonction Publique relativement à votre catégorie ?
Depuis la mise sur pieds de notre organisation nous avons constaté l’intérêt qu’affiche le ministère de la Fonction Publique pour revaloriser le statut des fonctionnaires détenteurs du diplôme de Doctorat .Pour exprimer cet intérêt il y a eu un recensement des concernés et cela a pris fin le 30 juin 2023. Nous savons bien qu’un travail se fait au quotidien sur ce chapitre au niveau de la Fonction Publique et il faut le mettre en lien avec des textes législatifs.
Pensez-vous que partir de la fonction publique pour l’enseignement est la solution pour la valorisation du doctorat en Côte d’Ivoire ?
Le titulaire du Doctorat est semblable à la tige de manioc. Il pousse partout. Nous avons un compendium de compétences qui démontre les champs empiriques des docteurs. Cela dit, il n’y a pas de comparaison à faire. Chacun ayant ses aspirations, il assume donc ses choix. Tout est bon et chacun choisit ce qui lui sied.
Les réformes annoncées par le ministre de l’Enseignement supérieur Pr Diawara, dont le début d’application est perçu avec la suppression du tronc commun en Médecine présage de la bonne gestion de la crise du Doctorale en Côte d’ivoire ?
Comme nous avons eu l’habitude de le signaler, les réformes mobilisées savamment par le ministre Adama Diawara visent l’amélioration du système de l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire. Ces mesures permettent bien évidemment de régler aussi le problème lié à l’insertion des diplômés du doctorat. La mise en œuvre de ces réformes permettra de redresser certaines choses bien évidemment pour atteindre l’objectif visé. Une réforme garde toujours un aspect évolutif. Elle s’adapte aux situations. C’est dans ce sens qu’elle a été élaborée par le ministre Adama Diawara. Dès lors, c’est avec tous les acteurs du système que ces réformes prendront tout leur sens.
La formation doit être adaptée aux exigences socioéconomiques, sociales, culturelles, technologiques et politiques. L’enseignement supérieur sera davantage au service du développement économique et humain durable. Pour ma part, sans être un érudit des arcanes académiques, je souhaite une mobilisation autour des réformes. L’apport de tous les acteurs dans la valorisation des réformes en vigueur, finira par déclencher un système de qualité, producteur de richesse, au grand bonheur de notre nation.
Quel est l’avenir de votre collectif ; sera-t-il perpétuel ?
Mon souhait est que cette crise prenne fin le plus tôt possible, l’idéal est fin 2023. Nous constatons déjà que ce vœu est en train de se réaliser. Notre jeune collectif a pu et continue de faire ses preuves. Nous nous sommes orientés vers un paradigme accoucheur de solutions: le dialogue social. Ce paradigme qui est alimenté par la négociation, le plaidoyer et les propositions constructives, s’effectue dans un climat pacifique, qui appelle l’attention des parties prenantes. D’abord, nous ne constituons pas une organisation formelle. Nous disparaîtrons avec la fin de la crise.
Nous avons donc fait un réaménagement technique logique, qui consiste pour les responsables recrutés à céder la place aux responsables non encore recrutés, suivant une hiérarchisation logique, caractérisée par un organigramme bivalent de type vertical et horizontal. De même, nous avons fait appel à certains membres de la grande plateforme qui accompagnaient et soutenaient souvent les responsables du bureau dans leurs diverses missions. Le bureau est donc homogène dans son hétérogénéité.
Tout va bien et notre nouveau bureau qui sera officiellement présenté bientôt, est à l’œuvre pour poursuivre les démarches auprès de nos autorités qui, je réitère, sont beaucoup attentives et réceptives à nos doléances. En précision, nous avons un nouveau Porte-Parole principal, Docteur Doumouya Adama, un porte-parole Adjoint, chargé des affaires administratives et des relations extérieures, Docteur Yao Koffi Azoumanan Xavier, un porte-Parole Adjoint, chargé de l’éthique et de la déontologie, Docteur Bonzou Koffi et, un porte-parole Adjoint, chargé de la cohésion entre les membres de notre organisation, Docteur Angboho Nomba. Les postes de secrétaire, de trésorier, de chargé du numérique et de la communication, tout comme les commissaires aux comptes, sont revenus à d’éminents Docteurs que vous connaitrez bientôt.
Que dites-vous aux autres docteurs qui n’ont pu être recrutés pour cette session 2023 ?
Les fonctionnaires et les recrutements nouveaux fondent ainsi beaucoup d’espoir en ces divers projets. Pour les fonctionnaires, nous demandons une promotion en lien avec le doctorat, nos spécialités, nos disciplines ou nos parcours. Nous sommes utiles dans de nombreux domaines pour booster l’économie et la stabilité sociale dans notre pays.
Le ministre Adama DIAWARA est vu comme celui qui pourrait faire bouger les choses dans le sens du nivellement des universités en Côte d’Ivoire, êtes-vous de cet avis ?
Effectivement, il fait bouger les choses. Sans relâche, il organise le concours des assistants, attachés de recherche et attachés chefs clinique depuis qu’il dirige le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Aussi, constate-t-on avec lui, la hausse progressivement des postes budgétaires et le relèvement de la limite d’âge des recrutements nouveaux à 47 ans aujourd’hui.
Je profite aussi pour réitérer mes remerciements à l’endroit d’une grande dame, qui n’est autre que madame la ministre Désirée Anne Ouloto. Elle a su saisir la situation de l’ensemble des docteurs non recrutés, particulièrement celui des docteurs en glissement catégoriel. Nous fondons aussi beaucoup d’espoir sur la promotion des fonctionnaires titulaires du doctorat et n’ayant pas été impactés par ce prestigieux diplôme.
Aux acteurs du dialogue, avec en bonne ligne le Conseiller Technique de monsieur le Ministre Adama Diawara, Monsieur Soro Mamadou, nous disons merci pour leur constance dans le cadre de la résolution de cette crise qui va connaître bientôt une fin. Nous remercions aussi le Cabinet de la Fonction Publique, de même que la Direction Générale de ce ministère. En somme, monsieur le ministre Adama Diawara travaille efficacement à mettre fin à la crise du doctorat.
Cela se perçoit encore à travers le mode d’organisation du concours, qui est transparent. Même si des mauvaises langues éprises par des desseins sombres et lugubres laissaient entendre des propos signalant un concours aux contours flous, la réalité démontre le contraire. Des gens, avoisinant la centaine, qui nous ont traités, nous les responsables de collectifs de vendus, de tous les noms de diables, ont postulé et sont admis, pendant que les « vendus » ont échoué. Vous voyez déjà que cela montre à quel niveau la transparence est de mise!
Comme le disait mon maître, le Professeur Baha Bi Youzan, éminent socioanthropologue ivoirien : ‘‘le sommet n’est jamais saturé. Chacun doit se mettre au travail pour atteindre le sommet’’. Fuyons les logomachies fallacieuses, tendancieuses, pour nous plonger dans la réalité. Les concours sont différents des examens. Cherchons donc à nous améliorer davantage. Dans quelques mois nous pouvons tous nous réjouir; car ça sera probablement la fin de la crise du doctorat en Côte d’Ivoire. Merci à vous aussi l’équipe de ‘‘Le Debat Ivoirien’’ pour l’accompagnement, le long de notre mission. Nous osons compter encore sur vous pour la suite de nos démarches. Je vous remercie.
Le Debat Ivoirien : Merci à vous Docteur Tanoh Adjéi Pascal, ex-porte-parole principal des docteurs en situation de glissement catégoriel et, félicitations pour la nouvelle aventure d’Enseignant d’université.
LE DEBAT IVOIRIEN
Hervé MAKRE