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De Bouaké aux frontières nord : c’est la  fête des douaniers dans l’interdiction d’exportation  des vivriers

Les douaniers se trémoussent dans les portemonnaies des commerçantes

La Côte d’Ivoire suspend l’exportation de produits vivriers au nom de « la sécurité alimentaire ». C’est depuis, le 15 janvier 2024 et ce, pour six mois. Une nouvelle qui fait la joie des douaniers du centre au nord de la Côte d’Ivoire. Et  pour cause.

 « ils ne délivrent  pas de reçus »

Dans la soirée, du jeudi 15 février 2024, la rédaction de ‘‘Ledebativoirien.net’’ reçoit un appel téléphonique, c’est le premier puisqu’elle en recevra plusieurs une heure durant, ce jour-là. A l’autre bout d’abord, un opérateur économique  tout furieux. Il réussit tout de même à décliner son identité et l’objet de l’appel. Et décrit l’objet de son exaspération.

«… Depuis un certain temps, avec la prise de la mesure par le gouvernement d’interdiction d’exportation de certains  produits agricoles ou vivriers, les commerçants et commerçantes qui  prennent  les produits  vivriers et autres denrées alimentaire de Daloa pour Bouaké et le nord du pays sont confrontés à d’énormes tracasseries douanières.

Ces commerçants,  une fois arrivés  à  Bouaké sont stoppés par les douaniers qui leur demandent de payer soit 50.000 FCFA ou 100.000FCFA, pour passer. Nous avons  parmi eux, des amis et collaborateurs qui souffrent terriblement de cette affaire. Ceux-ci paient les sommes réclamées on ne sait trop pas sur quelle  base. Et c’est comme cela depuis  la prise de la décision. Mais depuis quelques  jours, lorsque les commerçants ont commencé à  réclamer des reçus des paiements ou des contraventions à payer au Trésor ivoirien, les douaniers ont commencé  à bloquer  les camions, sous le prétexte qu’ils veulent sortir du pays.

Et là, ils réclament 500 000 francs CFA à  chaque camion, nous signalent les victimes. Mais, est-ce que  la frontière de la  Côte d’Ivoire, c’est Bouaké ? Il y a problème. Lorsqu’ils arrivent à chaque point de douanes, ils sont rançonnés.

A l’heure où nous nous parlons, ce dimanche 18 février 2024, ils ont fait parquer des  camions dans la cours des douanes. Après les gens vont accuser le  Président de la république.

La semaine dernières il a fallu que des coups d’appels quittent on ne sait où pour laisser des camions sortir. Mais les produits  pourrissent dans les camions. Ce n’est pas normal ! Ce sont des pertes Ce n’est pas  normal », termine-t-il, en rassurant de revenir avec  plus de précisions.

Alors que nous nous apprêtions à un recoupement de l’information que le téléphone sonne pour ne plus s’arrêter.

La rédaction est constatée par un transporteur concerné

Après s’être présenté, alors qu’il veut commencer son récit, c’est nous qui lui posons une question.

LDI : « Il nous revient que des camions transportant des produits vivriers sont bloqués dans la cours des douanes de  Bouaké dont le vôtre. Comment se trouve-t-il bloqué dans la cours des douanes à Bouaké ?

Le transporteur : «Monsieur, merci, je suis convoyeur, G.B. avec  V.L., nous avons pris les produits vivriers à Daloa et la destination finale est Ouangolodougou et cela est approuvé par les papiers d’OCPV, DIT et une fiche de demande d’empotage/chargement avec rapport qui coûte 50.000 francs CFA. Arrivé à Bouaké, nous sommes passés au marché de Gros pour le pesage.

Après à la sortie de Bouaké nous avons montré la fiche des douanes il n’y a pas eu souci. Ensuite quand nous sommes arrivés à Touro samedi 17 février 2024 de 10h à 14h, les douaniers motards nous ont stoppés pour des contrôles de papiers.

Après il nous revient que les papiers ne sont pas les vrais. Pourtant ce sont eux les mêmes douaniers qui nous ont donné les papiers au marché de gros à Bouaké.

Ils nous ont dit que les produits vivriers ne sortent pas du territoire national, chose que nous savions depuis un bon moment et nous leur avons dit que nos produits vont dans les villes qui sont : Katiola, Tafiré, Ferkessédougou  et Ouangolo. Si nous arrivons à Ouangolo, les douaniers nous escorte au marché dans notre de vente pour s’assurer qu’aucun produits ne va ailleurs. Toutes les villes citées sont en Côte d’Ivoire et cela fait 15 ans que nous faisons cette activité.

De Touro, ils  nous ont ramené à Bouaké. Jusqu’à l’heure où nous sommes, le camions de marchandises a été saisi et se trouve à la douane de Bouaké. Et on nous demande de payer 1. 000.000 de franc CFA pour avoir nos marchandises…Nous ne comprenons  pas.

Ils  n’ont pas fouillé  le camion. Nous transportons de la banane, des avocats, de la graine et du placali. Nous avons dit que c’est au marché de gros que  les documents  ont été faits. Nous avons formellement  identifiés les  agents des douanes qui nous  ont délivré les documents. Ce sont les mêmes documents que les douaniers, nous font payer  à 50.000FCFA. C’est ce que  nous avons Payé. Donc, nous ne pouvons pas savoir s’ils sont faux ou vrais.

Mais, ils disent qu’ils ont appelé le chef qui dit que c’est demain lundi (19 février 2024) qu’il sera là. Donc depuis, le camion avec  la marchandise est là. Nous sommes  à  côté de notre camion dans la cours des agents des douanes pour ne pas que quelque chose d’autre arrive…

Mais cela va faire des  jours que les produits vivriers sont enfermés, vous imaginez que nous  partons vers  la perte… Je vous envoie les documents que les douaniers nous ont remis…», explique le transporteur. D’autres appels seront reçus par la rédaction sensiblement dans le  même ordre.

Un arrêté interministériel signé du ministre de l’agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, du ministre du commerce et de l’industrie, Souleymane Diarrassouba, et du ministre des finances et du budget, Adama Coulibaly, s’appuyant sur un décret de 2022 qui institue une autorisation préalable à l’exportation de tout produit vivrier. Le texte est pris au nom de « la sécurité alimentaire des populations vivant en Côte d’Ivoire » et promet des sanctions aux contrevenants.

Si les douaniers de Bouaké n’ont  bien saisis le message !

Nous publions ces documents  pour les porter  à  la connaissance de la direction générale des douanes à Abidjan. Sa réaction sur cette affaire de fouilles des poches des commerçantes et commerçants  est attendue.

Suite  à l’alerte sonnée, les camions de produits vivriers en partance pour la desserte des villes du nord de la Côte d’Ivoire bloqués par le poste des douaniers  de  Bouaké ont été libérés des heures plus tard. Mais dans quel état sont les marchandises devant des commerçantes en émoi au déchargement à Ferkéssegougou ?

Profitant des moments forts de la mesure d’interdiction d’exportation  des vivriers, les douaniers en poste  à  Bouaké  ont tout de suite fait de trouver une belle pause de parader dans  le  poches des commerçants qui passent par-là.

Avec sans trop de dommages ? G.B. et  V.L, transporteurs et convoyeurs de produits vivriers pris Daloa à  destination finale est Ouangolodougou ne le diront pas assez de cette mésaventure.

Documents de l’OCPV, DIT et fiche de demande d’empotage/chargement avec rapport, d’un coût de 50.000 francs CFA bien en main, ils seront  bloqués par les douaniers postés à Bouaké. Ils les trouveront  insuffisant. Que recherchent-ils ? Ils  voudront  un peu plus. Refus des transporteurs convoyeurs. Les causeries inamicales dureront des  jours, jusqu’à alerter les médias sur ce qui se passe dans les douanes  à  Bouaké, pour que  les commerçants trouvent  la quiétude pour  un temps.

« Nous ne comprenons  pas. Ils  n’ont pas fouillé  le camion. Nous transportons de la banane, des avocats, de la graine et du placali. Nous avons dit que c’est au marché de gros que  les documents  ont été faits. Nous avons formellement  identifiés les  agents des douanes qui nous  ont délivré les documents. Ce sont les mêmes documents que les douaniers, nous font payer  à 50.000FCFA », déclaraient-ils.

« Ils nous  ont  libéré. Nous sommes arrivés ce patin (mardi 20 février). Le déchargement a été fait, mais toute la marchandise est gâtée.

Ce sont  des  produits  vivriers  qui  ont été enfermés durant plusieurs jours et bloqués au poste des  douanes. Et là ce sont de grosses pertes. Qui  nous rembourse ? ».

Une préoccupation qui interroge la direction des douanes de Côte d’Ivoire. Dommage !

Ledebativoirien.net

HERVE MAKRE

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