Des réactions à charge à l’annonce du ministre gouverneur envers ses hôtes, du jeudi 07 mars 2024 à l’hôtel de ville du Plateau à Abidjan sont observées ces jours-ci. De bon alois eu égard au contexte ? Des voix s’élèvent aussi dénonçant les limites de telles dévalorisation et insinuation, de l’action du District Autonome d’Abidjan.
Plusieurs réactions ont été enregistrées par la rédaction, mais la plus pertinente émane d’un cadre Ébrié bien installé dans son village dans le District Autonome d’Abidjan. Nous le désignerons sous, A.L.A.P. puisque requérant, l’anonymat dans sa réaction transmise à la rédaction de Ledebativoirien.net.
Au terme de la rencontre du 7 mars 2024, des accusations peu étincelantes contre les chefs de village Atchan surgissent de toutes parts suite à une publication de l’Agence Ivoirienne de Presse, indiquant : ‘‘Côte d’Ivoire : le ministre gouverneur Ibrahim Cissé Bacongo a promis un véhicule à chacun des 60 chefs des villages Atchan d’Abidjan, lors d’une rencontre avec ces gardiens des us et coutumes… ».
Une publication qui a donné lieu à des réactions virulentes dont deux sont devenues virales. L’une est du révérend père Abbé Abekan Norbert Eric (Secrétaire exécutif national de la commission épiscopale justice, paix, environnement), auteur du pamphlet : ‘‘Ma Voiture’’. Je viens de recevoir ma voiture-On m’a promis de l’essence chaque mois-Vivent les villégiatures!…Je suis un chef ! Mon peuple sans nourriture ni couverture peut vivre dans sa pourriture de vie, sans logis, sans dignité, sans espérance… ».
Le second est signé N’koumo-Mobio Eric dans un commentaire sur la page officielle de la Communauté Atchan de Facebook (COMAF) : « 1 milliards FCFA pour acheter le silence des autorités coutumières Atchin face au mécontentement des populations autochtones d’Abidjan…Jusqu’à quand allons-nous supporter cette infantilisation et ce mépris ?…»
En réponse aux réactions et allégations, un cadre Ébrié du District Autonome d’Abidjan monsieur A.L.A.P. explique clairement que l’action du district est un acte normal de gestion et de gouvernance au nom du renforcement de la gouvernance locale et du respect des traditions et des chefs traditionnels.
« Les chefs n’ont commis aucune faute, ni montré aucun désintérêt à l’égard des populations. Ne méritent-ils pas respect, honneur et dignité ? Dire qu’ils ont vendu leur âme c’est piétiner toute les valeurs que représentent les chefs…
Le district n’invente rien, il a certainement donné un peu plus cette fois. Car il y a eu souvent des dons de vivre aux populations, aux chefs…avec ou sans publicité. Qui peut penser que Mambé n’a jamais aidé ces chefs sans bruits et de façon constante mais discrète? », interroge-t-il.
Pour lui, bénéficier d’actions de solidarité, ne met nullement en cause l’honneur et l’intégrité des vénérables chefs. « L’on ne peut, d’une part applaudir les dons et les actions de solidarité en faveur de Cha Hélène (Ndrl : le fondateur l’établissement scolaire détruit dans la commune de Yopougon, dans l’opération de destruction des quartiers précaires à haut risques, conduite par le district autonome d’Abidjan) et ne jamais dire que cet argent pouvait servir à autre chose.
Et dénigrer les chefs pour une action dont ils ne sont pas demandeur, au motif que cela pouvait servir à construire des centres de santé ou des écoles.
Comme si en plus de ces fonds, rien n’était prévu pour l’éducation, l’assainissement, les centres de santé par l’Etat et par le district. Alors pourquoi s’en prendre au principe même de l’appui et non aux modalités. »
Informer de son action de la part du district au lieu de la faire en catimini, n’est pas une faute ni un drame, c’est la transparence ajoute-il.
« C’est même la preuve que ce n’est pas fait pour corrompre, pour infantiliser ni pour faire taire, car ces chefs ne s’étaient pas illustrer de manière irresponsable ni irrespectueuse et ils n’avaient pas besoin d’être réduits au silence. En fait, ils n’ont pas entrepris d’action pouvant conduire à une initiative supposée de les réduire au silence par leurs détracteurs», appuis ce cadre Atchan.
Que pense-t-il des plus virulents dans leurs critiques ?
« Abekan et N’koumo-Mobio doivent savoir qu’aider les chefs à mieux exercer leur fonction au profit des populations ne mérite pas de laisser entendre qu’ils sont corrompus ou qu’ils n’ont pas le souci du bien-être général ou de leur population. N’oublions pas qu’il existe en Côte d’Ivoire la Chambre des Rois et Chefs. Elle est une institution avec des moyens de l’État, donc de tous les contribuables ivoiriens.
Cela n’a jamais empêché que ces chefs continuent d’accomplir leurs missions avec honneur, intégrité et dignité. L’état ne les a pas achetés. Alors comment peut-on dire que les 90 chefs Atchan et Akyé vont être achetés ! N’est-ce pas méchant? «
En outre, note-t-il, en attendant de l’Etat, d’autres mesures en faveur de tous les chefs traditionnels et rois du pays, « le fait que le District Autonome d’Abidjan dote les chefs traditionnels des 90 villages de son territoire, de moyens pour travailler, ne doit pas conduire à crier scandale… ».
Son appel au respect des chefs détenteur des us et coutume
Le cadre de poursuivre : « L’honneur et l’intégrité des chefs ne doivent pas être bafoués par des politiciens encagoulés, ou par de vrais pilosités. Il est temps de respecter nos chefs et de plaider pour qu’ils aient les moyens de leur mission. Si ceux qui se lamentent ne peuvent pas prendre des initiatives pour doter les chefs de moyens en vue d’assuré leurs missions dans de bonnes conditions, qu’ils aient la décence de se taire, à défaut de féliciter les donateurs »
Selon le cadre atchan, il aurait fallu aux auteurs de divers commentaires de l’action du district autonome d’Abidjan en direction des chefs Atchan de, « demander des détails sur le budget du district pour comprendre que cette action ne se fait pas au détriment des actions sociales et des investissements au profit des profits des populations ».
Le prêtre Eric Abekan Norbert, déjà été auteur d’un cri : « Détruire mon village Anono, c’est raser toute l’histoire de mes ancêtres », ce qui lui a valu, une rencontre avec le ministre gouverneur Cissé Ibrahim Bacongo.
Ledebtaivoirien.net
Grace Ozhylly