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Crise à la chefferie d’Abatta-reconnaissance de Djomo Yacinthe : « Concordance entre le fait et le droit. Le Conseil d’Etat doit rétablir la justice à Abatta…» Me Wesley Latte

 Les populations et la communauté du village Abatta dans le district d’Abidjan, ont été éclairées sur l’action devant le Conseil d’Etat, à l’effet de mettre fin au bicéphalisme observé à la tête de ce village. C’est  à  la place publique dudit  village  à l’occasion d’une conférence publique tenue le jeudi 28 mars 2024 par  Maître Wesley Latte, avocat représentant les intérêts de la communauté villageoise et du chef qu’il s’est choisi, que cette situation  d’erreur dans l’attribution de  l’arrêté de chef par le bureau du préfet d’Abidjan a été dénoncée.

Il est clair que  le passage du préfet d’Abidjan, Goun Germain François, le 27 juillet 2023   à  la même place publique n’a pas changé la situation au  village Abatta du district d’Abidjan. Deux fils dudit village se disputent  le siège de la chefferie.

D’un côté, Abito Gawa Joseph à qui  un arrêté préfectoral a été attribué, depuis le mardi 5 octobre 2021. De l’autre,  Djomo Yacinthe Christal Meval, ne détenant pas d’arrêté, mais qui gouverne le village depuis 2021. Il serait le choix de la communauté villageoise.

«  Cette rencontre publique  est initiée pour montrer que le chef Djomo Yacinthe Christal Meval exerce le pouvoir, qu’il est au milieu de son peuple. C’est donc bien lui, le vrai chef. Ce que nous demandons, que l’administration voit que c’est monsieur Djomo, le chef d’Abatta. C’est lui qui y exerce le pouvoir et qui agit pour le compte d’Abatta, quand celui qui a l’arrêté est dehors. Le préfet s’est trompé, il a été induit en erreur par l’ancien  sous-préfet.

Preuve que la population ne veut pas de lui et que l’arrêté qui lui a été délivré indûment, il ne le mérite pas. Nous demandons qu’il y ait concordance entre le fait et le droit. Il faut mettre le droit en conformité avec le fait », soutient maître Wesley Latte, avocat de Djomo Yacinthe accepté par le village comme son chef.

L’avocat dénonce  une situation de bicéphalisme survenue, par la faute du sous-préfet d’alors qui aurait adressé un rapport erroné au préfet. Car, la procédure coutumière prévue pour la désignation du chef n’a pas été respectée a poursuivi l’avocat.

Il fait savoir aux  populations, qu’il existe des voies de droit pour rétablir la justice et c’est cette voie que Djomo Yacinthe Christal Meval, à travers lui, a choisi en saisissant le conseil d’Etat.

« Le conseil d’Etat va annuler cet arrêté. Le tort causé va être réparé par le Conseil d’Etat. Celui qui a l’arrêté ne peut pas être au village. Il n’a pas le soutien de la population. Il faut donner l’arrêté à celui qui le mérite. Soyez mobilisés et disciplinés. Personne ne peut vous imposer un chef de l’extérieur.

C’est votre décision qui compte. Celle du préfet, on peut la faire annuler et elle le sera », lance Me Wesley Latte, avec une ferme assurance que le choix du village sera respecté, avec l’annulation du premier arrêté attribué par erreur et, la prise d’un autre arrêté pour celui du choix de la communauté villageoise.

C’est le même l’avocat qui a défendu le dossier de la communauté village d’Adjamé-Bingerville dans  un dossier similaire aboutissant au rétablissement de la justice avec l’annulation par le Conseil d’Etat, de  l’arrêté  attribué à un choix qui n’était pas celui la communauté villageoise. Depuis le redressement du tort, la paix est revenue à Adjamé-Bingerville.

«  Si les catégories ont fait leur élection, en principe, un seul nom devait être retenu. S’il y a eu deux noms, c’est parce qu’eux-mêmes n’ont pas la maîtrise de leur coutume. L’affaire est devant le Conseil d’Etat.

Nous avons reçu la requête du Conseil d’État et nous avons répondu. Nous avons envoyé un mémoire. En attendant, les choses doivent aller…», soutient  le Préfet d’Abidjan Goun Germain François, dans le dossier de cette crise de chefferie. Le pari d’une paix définitive à Abatta, village Atchan fragilisé, depuis 2018  par un conflit de chefferie comme dans  plusieurs  villages Atchan est lent  à  être tenu. La décision du Conseil d’Etat est, toujours attendue.

Ledebativoirien.net

Hervé Makré

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